- Anévrisme de l'aorte abdominale
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L' anévrisme de l'aorte abdominale consiste en une dilatation du calibre de l'aorte dans sa portion abdominale. La localisation la plus fréquente se situe en dessous des artères rénales, c'est-à-dire dans la dernière portion de l'aorte.
On parle d'anévrisme lorsqu'il y a perte de parallélisme entre les bords du vaisseau et que le calibre de celui-ci est supérieur à 2 fois la normale. Son diamètre peut parfois atteindre 13 cm, la normale étant de 1,5 cm à 2,5 cm après 65 ans.
Le risque principal en est la rupture. Il dépend de la taille et de la vitesse de croissance.
Sommaire
Épidémiologie
Les anévrismes de l'aorte abdominale sont rares avant l'âge de 60 ans. Entre 65 et 80 ans la prévalence est de 5 à 10 % chez l'homme[1]. Elle est beaucoup plus faible chez la femme[2]. L'incidence semble avoir beaucoup augmenté dans la seconde partie du XXe siècle, peut-être en partie en rapport avec un meilleur dépistage[3]. Elle tend à décroître depuis[4].
Ils sont plus fréquents en cas d'hypertension artérielle[5] ou de tabagisme[6]. Il pourrait exister une susceptibilité génétique[6].
Ils sont plus rares chez les asiatiques[7] et les diabétiques[8].
Évolution
Tous les anévrismes de l'aorte augmentent inexorablement de taille au cours du temps et le risque de rupture devient important dès que le diamètre de l'aorte dépasse 50 millimètres (< 3% pour les anévrismes de moins de 4 cm, 10 % pour les anévrismes de 5,5 à 6,9 cm, 30 % pour les anévrismes plus importants), taille à partir de laquelle une opération doit être sérieusement envisagée, ou si l'anévrisme occasionne des douleurs. En cas de rupture, la mortalité opératoire atteint 50% des cas[9].
Diagnostic
Les symptômes précurseurs de la rupture ne sont pas spécifiques et sont très inconstants : douleurs abdominales, dorso-lombaires, sacrées, ischémie aux membres inférieurs. Parfois le diagnostic est suspecté devant une masse pulsatile abdominale mais ce signe est peu sensible, surtout en cas d'obésité[10]. La plupart du temps un anévrisme de l'aorte est asymptomatique.
Le dépistage, le diagnostic et la surveillance repose la plupart du temps sur l'échographie abdominale dont la sensibilité et la spécificité sont excellentes dans cette indication[11], parfois le scanner ou l'IRM.
Le dépistage systématique est une option raisonnable chez les personnes à risque. Ainsi, en Grande-Bretagne, une échographie abdominale est recommandée chez tout homme de plus de 65 ans[12].
Traitement
L'indication d'un traitement chirurgical repose sur la taille de l'anévrisme ainsi que sur la vitesse de croissance. Ainsi, le traitement chirurgical d'un anévrisme de taille modérée (diamètre compris entre 4 et 5.5 cm) n'a pas démontré de supériorité par rapport à une surveillance simple[13].
La prise en charge de l'anévrisme de l'aorte abdominale a fait l'objet de recommandations, dont celles de la Société Européenne de Chirurgie vasculaire ont été publiées en 2011[14].
Traitement médical
Il est logique d'inciter à l'arrêt du tabagisme. Les médicaments de type statine pourrait diminuer la vitesse de croissance de l'anévrisme[15].
Le rôle des médicaments antihypertenseurs n'est pas clair : les inhibiteurs de l'enzyme de conversion diminuerait le risque de rupture[16] mais pas les bêta-bloquants[12].
S'agissant d'une maladie vasculaire, la prise d'aspirine à petites doses, comme antiagrégant plaquettaire, est recommandée à titre systématique[14].
Traitement chirurgical ou par endoprothèse
Le traitement est essentiellement préventif par chirurgie vasculaire : l'anévrisme est ouvert après clampage de l'artère, puis implantation d'une prothèse synthétique dans la lumière aortique avant de refermer l'anévrisme sur la prothèse. La mortalité à un mois de la chirurgie conventionnelles est de 3 à 6 %. Les complications de cette chirurgie sont : infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, colites ischémiques, insuffisance rénale, infections, amputations.
Depuis le début des années 1990, un traitement moins invasif par techniques endovasculaires peut parfois être proposé avec la mise en place d'une endoprothèse, à partir d'un abord chirurgical de l'artère fémorale. Les complications de la chirurgie endovasculaire sont 5 fois plus fréquentes que celles de la chirurgie conventionnelle. Cependant la mortalité péri-opératoire des endoprothèses reste 4 fois inférieure à la chirurgie "classique". Les réinterventions sont trois fois plus fréquentes que lors d'une chirurgie conventionnelle. Il s'agit dans l'immense majorité des cas d'interventions endovasculaires réalisées par voie percutannée sous anesthésie locale. A long terme, les résultats sont équivalents, en termes de mortalité entre les deux techniques (conventionnelle et endovasculaire) mais le coût chirurgical global de cette dernière est supérieur, avec des réinterventions nécessaires en plus grand nombre[17]. La voie endovasculaire est devenue la technique prédominante actuelle aux États-Unis[18].
Notes et références
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Catégorie :- Maladie de l'aorte
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