- Affaire des comptes en déshérence
-
L'Affaire des comptes en déshérence ou affaire des fonds juifs en déshérence est une affaire financière qui a éclaté durant les années 1990 en Suisse puis dans le monde, concernant l’argent des comptes de Juifs disparus durant la Seconde Guerre mondiale.
Historique
En 1995, au 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, des journaux israéliens exigent que l'argent qui appartenait à des Juifs et qui se trouve dans les comptes en déshérence soit restitués à leurs héritiers — une somme qu'ils estiment à plus de 50 millions de francs suisse. Le banquier suisse Robert Studer provoque la polémique en qualifiant de « peanuts » la part ayant appartenu aux Juifs[1]. Les banques suisses annoncent que cet argent représente 38 millions de francs dans 775 comptes, les associations juives qualifient ce chiffre d'inacceptable et le président Jean-Pascal Delamuraz parle d'un « chantage » du congrès juif mondial[2].
Un comité d'enquête, nommée Comité Indépendant de Personnes Eminentes (CIPE) ou Independant Committee of Eminent Persons (ICEP) en anglais ou encore connu sous le nom de « Commission Volcker », présidé par Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale américaine, est créé en 1996 en vue de faire toute la lumière sur les comptes en déshérence. En plus de son président, la commission Volcker comprenait cinq membres désignés par l'Association Suisse des Banquiers et cinq autres membres désignés par des organisations juives, notamment le congrès juif mondial.
En 1996 toujours, le Conseil fédéral nomme une Commission Indépendante d'Experts (CIE), aussi connue sous le nom de « Commission Bergier », chargée de faire toute la lumière sur l’attitude de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette commission est présidée par l'historien suisse Jean-François Bergier. La CIE publiera de nombreuses monographies intermédiaires et rendra son rapport final en décembre 2001.
Israel Singer, membre de la Commission Volcker, sera également un lobbyiste très influent en faveur de pressions américaines sur la Suisse dans le but d'aboutir à un règlement rapide du problème des avoirs juifs en déshérence. En 1997, la Confédération créera le Fonds suisse en faveur des victimes de l'Holocauste. En 1998, les organisations juives obtiendront finalement 1,25 milliard de francs des banques suisses à titre de réparation, et ceci pour solde de tout compte.
En 1999, le rapport Volcker sera publié et révèlera que les fonds en déshérence s'élevaient à 200-400 millions de francs distribués sur 53 886 comptes et répartis sur 59 banques appartenant à diverses établissements bancaires suisses[3].
Oppositions
L'essayiste suisse d'origine juive Henry Spira va dénoncer des prétentions exagérées du CJM[4].
Notes et références
- Archives de L'Hebdo rapportant la conférence de presse de l'UBS du 26 février 1997
- Archives de la TSR : Temps Présent intitulé "Fonds juifs, 3 ans dans la tempète" diffusé le 26 août 1999
- Rapport Bergier
- http://www.tsr.ch/info/culture/1897020-accueils-et-refoulements-chronique-de-la-frontiere-jurassienne-durant-la-deuxieme-guerre-mondiale.html
Catégories :- Crise politique
- Histoire contemporaine de la Suisse
- Judaïsme et société
Wikimedia Foundation. 2010.