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Okina
Pour l’article homonyme, voir Okina (Alava).Quelques formes de glyphes pour la lettre ʻokina La lettre fakauʻa du tongan (ou ʻokina de l’Hawaiʻien) encodée comme U+02BB (de façon transitionnelle à Hawaii). La lettre ʻeta du tahitien (ou fakamoga du wallisien), actuellement non codé de façon claire Les glyphes ci-dessus sont dérivés d’une police sans serif de type Lucida Sans avec crénage ; le glyphe est encadré et la ligne de base est visible en arrière-plan. L’okina est une lettre latine connue localement sous divers noms (voir ci-dessous) et dont l’encodage est encore incertain dans Unicode et la présentation encore incertaine. Le caractère « ʻokina » est utilisé pour marquer une consonne glottale proche du coup de glotte (API : /ʔ/) propre à de nombreuses langues polynésiennes et mélanésiennes.
Sommaire
Représentation de la lettre dans quelques langues polynésiennes
La représentation de cette lettre est délicate car elle peut exister sous différentes formes suivant les sources, parfois à cause de difficultés typographiques et la méconnaissance, mais surtout à cause de difficultés ou ambiguïtés de codage.
Cela a un impact sur l’orthographe officiel des mots polynésiens, particulièrement dans les noms propres et toponymes, car ces langues sont minoritaires partout où elles sont parlées (souvent dans de nombreuses variétés locales), face aux conventions usuelles des langues européennes dominantes (le français et l’anglais) qui sont non seulement officielles mais largement utilisées comme lingua franca.
Le tongan
Lettre nommée localement fakauʻa (forme honorifique du mot fakamonga, « faiseur de toux »).
Tonga a cependant entériné le choix :
- du caractère Unicode
U+02BB
ʻ MODIFIER LETTER TURNED COMMA (lettre modificative virgule culbutée).
L’hawaiien
Lettre nommée localement ʻokina (« séparateur », ce qui est la fonction phonétique du coup de glotte en notation API).
De façon transitionnelle, les textes sont encodés avec le même caractère qu’en tongan, mais ce n’est apparemment pas officialisé à Hawaii où la question est encore très discutée.
Le tahitien
Lettre nommée ʻeta dont le codage est très incertain.
Certains semblent recommander le même caractère choisi pour le tongan (et la communauté hawaiienne semble aller aussi en faveur de ce caractère). Pourtant, pour des raisons historiques liées à l’usage du français et non de l’anglais comme langue officielle et lingua franca parmi les locuteurs des nombreuses langues polynésiennes françaises (dont le tahitien), de nombreuses références ont utilisé et utilisent encore les conventions de l’apostrophe française, bien que celle-ci joue un rôle très différent en français.
De plus, la forme traditionnelle de la lettre tahitienne ʻeta semble différer de celle du caractère choisi pour le tongan, la lettre virgule culbutée, qui apparait souvent tournée de 90 degrés, en une forme intermédiaire entre la virgule culbutée et l’apostrophe française. Le choix de ce glyphe particulier pourrait correspondre à la volonté locale de contenter les partisans des deux formes qui peuvent l’interpréter comme une variante glyphique consensuelle de l’une ou l’autre. Hors, ni l’une ni l’autre n’admettent une telle variante qui puisse être traitée de façon ambiguë entre les deux lettres modificatives candidates (apostrophe ou virgule culbutée). Et cette forme alternative n’a pas de codage propre dans Unicode.
L’INSEE en France, dans ses bases de données administratives nationales pour la Polynésie française, utilise l’apostrophe française, c’est-à-dire soit :
- le caractère Unicode
U+0027
' APOSTROPHE (apostrophe droite simple code ASCII 39) ; soit : - le caractère Unicode
U+2019
’ APOSTROPHE-QUOTE (guillemet-apostrophe simple de droite, souvent en forme de chiffre 9, mais pas toujours) ; caractère généralement très bien supporté, mais dont l’apparence (droite ou courbée, lisse ou d’épaisseur variable, avec ou sans tête en boule, ou en forme de coin) et même l’orientation varient d’un style de police à l’autre, ce qui ne facilite pas la distinction et peut perturber le fonctionnement des apostrophes automatiques ;
Ce choix existe pour des raisons pratiques depuis longtemps à l’usage de l’administration (usage fait sur des systèmes en français et non en tahitien, ni accepté par le gouvernement de Polynésie française, les administrations locales affichant volontairement la vraie lettre chaque fois que possible pour marquer le caractère spécifique et indigène des langues polynésiennes).
Toutefois les caractères choisis ont le défaut d’être aussi des ponctuations et non des lettres pouvant faire partie d’un alphabet latin. L’ordre des alphabets polynésiens diffère d’une langue à l’autre : en Polynésie française, Wallis-et-Futuna, et en Nouvelle-Calédonie où coexistent toutes les communautés polynésiennes, la lettre (quel que soit le nom qui lui est donné dans chaque langue polynésienne) est ignorée du tri primaire, comme si c’était une apostrophe en français, et n’est traitée que pour les éventuelles différences du tri tertiaire portant sur les diacritiques (le tri secondaire porte sur la différence minuscule / majuscule, mais cela n’affecte pas l’ʻokina ou ʻeta tahitien). Dans les autres langues polynésiennes de pays où l’anglais est lingua franca, la lettre est classée à la fin de l’alphabet après z.
Aussi il n’est pas certain qu’on puisse identifier l’ʻeta du tahitien (ou les formes équivalentes des langues polynésiennes françaises) de la même façon, ce qui justifierait un encodage séparé (alors que le wallisien et le tongan ont de fortes similitudes et des racines morphologiques et phonétiques communes : presque la même langue, mais un alphabet différent). Par ailleurs, les diacritiques utilisés en Polynésie française diffèrent de ceux des communautés polynésiennes anglophones. Ce qui constitue deux systèmes d’écriture distincts, et donc deux orthographes séparées pour les mêmes racines orales.
Aussi, on préfère assez souvent remplacer l’usage incorrect officiel (par l’INSEE) par un caractères similaire, codé cette fois comme une lettre :
- Le caractère Unicode
U+02BC
ʼ MODIFIER LETTER APOSTROPHE (lettre modificative apostrophe) serait préférable dans ce cas, car l’apostrophe française sert à un autre usage (elle signale l’élision) d’une ou plusieurs lettres dans certaines contractions, ou requises par la grammaire française) et n’est pas une lettre en elle-même.
L’utilisation par l‘INSEE ne constitue pas une recommandation d’usage ni une obligation pour le tahitien ou pour l’orthographe véritable, car sa présentation varie fortement d’une police à l’autre, et l’identité de la lettre ʻeta est très différente de celle de l’apostrophe française (qui ne sera utilisée que pour accéder à certaines données administratives).
En toponymie géographique, l’IGN a préféré le choix (transitionnel) de la virgule culbutée, mais les cartographies imprimées par l’IGN pour la vente locale en Polynésie affichent le caractère réel chaque fois que possible, ainsi que nombre de guides touristiques et panneaux indicateurs).
En 2008, il n’existe pas de consensus définitif sur le choix du caractère à utiliser pour le tahitien.
Le wallisien
Lettre nommée localement fakamoga (« faiseur de toux »)
Utilisation et codage exactement similaire au cas du tahitien.
Le māori de Nouvelle-Zélande
En Nouvelle-Zélande , la glottale occlusive n'est prononcée que dans les variantes dialectales de Wanganui et du Taranaki, bien qu'avec la standardisation du māori de Nouvelle-Zélande, sa notation tend à disparaître au profit du "h".
Le māori des îles Cook
Appelé " 'amata " ("hamsah") ou " 'akairo 'amata " ("marque du hamsah"), celui-ci est rarement noté, bien que la glottale occlusive soit phonologiquement pertinente. (voir Phonologie du māori (îles Cook)
Autres approximations
On trouve diverses autres approximations palliatives (non recommandées) dans toutes les langues polynésiennes :
- le caractère Unicode
U+2018
‘ TURNED APOSTROPHE-QUOTE (guillemet-apostrophe simple de gauche, souvent en forme de chiffre 6 par rotation à 180 degrés de l’autre guillemet-apostrophe simple de droite) ; caractère généralement très bien supporté, mais dont l’apparence (droite ou courbée, lisse ou d’épaisseur variable, avec ou sans tête en boule, ou en forme de coin) et même l’orientation varient d’un style de police à l’autre, ce qui ne facilite pas la distinction et peut perturber la conversion automatique des apostrophes simples en apostrophes typographiques. - le caractère Unicode
U+0060
` GRAVE ACCENT (accent grave avec chasse) ; cet usage est incorrect mais encore assez courant car il est compatible avec le codage ASCII (code 96 en décimal). - le caractère Unicode
U+00B4
´ ACUTE ACCENT (accent aigu avec chasse) ; cet usage est incorrect mais encore assez courant car il est compatible avec le codage ISO 8859-1 ou Windows 1252 (code 180 en décimal).
Certains auteurs font une approximation par transcription phonétique, ce qui n’est pas forcément correct pour l’API dont les symboles suivants proviennent initialement :
- le caractère Unicode
U+0294
ʔ LATIN LETTER GLOTAL STOP (lettre latine coup de glotte) ; cet usage est incorrect et son apparence (en forme de point d’interrogation sans point) est trop éloignée de la lettre polynésienne originale, et la lettre réservée normalement à l’API se confond top facilement avec un point d’interrogation. - le caractère Unicode
U+02C0
ˀ MODIFIER LETTER GLOTAL STOP (lettre modificative coup de glotte) ; cet usage est très proche de ce qui serait souhaité pour la tahitien, mais son support est très limité, et plutôt réservé à l’API ou la transcription phonétique de langues sans orthographe .
Voir aussi
Liens externes
- (en) okina, description complète et discussion des alternatives possibles sur le Wikipédia anglophone.
Articles connexes
- Coup de glotte
- Langues austronésiennes
- Modèle:Okina pour insérer le caractère okina dans un article Wikipédia.
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