- Électron Auger
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Les électrons Auger sont des électrons émis lors de la désexcitation d'un atome. Ce phénomène a été découvert en 1922 par Lise Meitner[1] qui cherchait en fait les électrons bêta d'origine nucléaire mais Pierre Auger s'y est également intéressé au même moment[2] pour en faire le sujet de sa thèse et c'est son nom qui a été donné à ce phénomène, d'abord à l'étranger[3],[4].
Lorsqu'un atome est bombardé par des rayons X ou des électrons de forte énergie, un électron est retiré d’une couche interne d’un atome, laissant une place vacante, qu'un électron d’une couche de plus haute énergie peut venir remplir, causant un dégagement d’énergie. Cette énergie peut :
- Causer l’émission d’un photon X : fluorescence X
- Être absorbée par un électron qui sera éjecté de l’atome (électron Auger, effet photo-électrique)
Ce phénomène est utilisé pour faire des analyses élémentaires de surface : c'est la « spectrométrie Auger ».
Sommaire
Calcul des énergies
En prenant par exemple le cas où un électron est sur la couche électronique K d'énergie EK, après son éjection, un autre électron présent sur la couche L, d'énergie EL descend sur la couche K en émettant un photon de fluorescence. Ce photon va aller frapper un électron sur la couche M, d'énergie EM, qui va quitter l'atome (c'est l'électron Auger).
Alors l'énergie du photon de fluorescence se calcule grâce à la relation:
Et l'énergie E de l'électron Auger se calcule :
Ces calculs approximatifs doivent être raffinés en pratique en tenant compte de nombreuses autres considérations, en particulier dans les applications quantitatives de la spectrométrie Auger (voir la section Liens externes).
Spectrométrie Auger
Un spectromètre Auger est un appareil très semblable à un microscope électronique à balayage ; il permet d'ailleurs de faire des images de type MEB.
L'appareil comporte un canon électronique qui bombarde l'échantillon, et un détecteur d'électrons qui détecte les électrons Auger et détermine leur énergie. L'énergie des électrons permet de déterminer la nature chimique des atomes, et le mode balayage permet de dresser une cartographie chimique de la surface de l'échantillon.
Les électrons Auger ayant une faible énergie, seuls ceux provenant des premières couches atomiques sortent de l'échantillon, c'est donc une méthode d'analyse superficielle. Pour la même raison, il faut travailler en vide poussé (ultra vide, de l'ordre de 10-8 Pa, 10-10 torr).
Par ailleurs, ce sont les éléments légers (faible numéro atomique Z) qui produisent le plus d'électrons Auger, les atomes lourds (Z élevé) produisant surtout des photons X. L'analyse chimique est donc limitée aux éléments légers.
Notes et références
- L. Meitner : Über die Entstehung der β-Strahl-Spektren radioaktiver Substanzen, Z. Physik 9 (1922) 131-144.
- P. Auger : Sur les rayons β secondaires produits dans un gaz par des rayons X, C.R.A.S. 177 (1923) 169-171. (//gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3130n.image.f187.langFR)
- O. Hardouin Duparc : Pierre Auger – Lise Meitner. Comparative contributions to the Auger effect, Int. J. Mat. Res. 100 (2009) 1162-1166. DOI: 10.3139/146.110163
- O. Hardouin Duparc : Pierre Auger - Lise Meitner. Contributions Comparées à l’effet Auger, Reflets de la Physique, 18 (2010) 23-25. DOI: 10.1051/refdp/2010006
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Spectroscopie des électrons Auger, Techniques de l'ingénieur
- Spectrométrie des électrons Auger , Revue de Physique Appliquée 11, 1 (1976) 13-21
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