- À fortiori
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A fortiori
A fortiori est une locution latine adverbiale signifiant « pour une raison plus forte » (définition apparue vers 1834).
Le nouveau Petit Robert 2009 donne comme définition : « En concluant de la vérité d'une proposition à la vérité d'une autre pour laquelle la raison invoquée s'applique encore mieux ».L'argument a fortiori est un argument qui est souvent présenté en même temps que les arguments a pari et a contrario, notamment dans plusieurs manuels de théorie du droit. Ces arguments sont expliqués comme trois types de positions que l'on peut prendre eu égard à l'application ou non d'une catégorie à un cas donné. L'argument a contrario refuse l'application ; l'argument a pari l'accepte. L'argument a fortiori indique qu'il y a une raison encore plus forte d'accepter (ou de refuser) d'appliquer la catégorie.
L'argument a fortiori a fait l'objet d'une attention soutenue dans la littérature talmudique. En effet, il y a un type d'argument a fortiori qui est appelée kal va-homer, littéralement léger et lourd. Le kal va-homer apparaît comme la première règle herméneutique dans la nomenclature des sept règles d'interprétation de Hillel et comme la première des treize règles de Rabbi Ishmael. Un certain principe, appelé dayo, "cela suffit", précise que si l'on procède à un argument a fortiori, il est interdit d'appliquer une peine plus grande que dans le cas de base. Si cette formulation est le fait du talmud, la nature structurelle semble au contraire inhérente à tout argument a fortiori digne de ce nom.
Outre le dayo, le talmud ajoute que l'on ne peut pas punir sur la base d'un kal-vahomer. Le principe s'énonce ein onshin min ha-din. La question est débattue de savoir si les affaires pécuniaires sont concernées par cette restriction. Contrairement au dayo, ce principe n'est pas universel, mais est propre dans son origine et dans son application, au talmud.
Catégorie : Locution ou expression latine
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