- Balance courante
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La balance courante est le solde des flux monétaires d'un pays résultant des échanges internationaux de biens et services (balance commerciale), revenus[1] et transferts courants[2]. La balance courante est un des composants de la balance des paiements.
On parle aussi de balance des opérations courantes, de balance des paiements courants ou encore de solde des opérations courantes. Le compte associé est le compte des opérations courantes ou compte courant (terme canadien).
Traditionnellement, on considère qu'une balance courante positive permet au pays de rembourser sa dette ou de prêter à d'autres pays. Une balance négative (= un déficit courant) doit être compensée en contractant des emprunts auprès d'agents extérieurs ou en liquidant des actifs extérieurs. Mais cette approche est un peu simpliste, la relation de cause à effet entre les exportations et l'épargne pouvant être dans l'autre sens.
Épargne, investissement et balance courante
La balance courante (BC) équivaut à peu près à la balance commerciale, c'est-à-dire au solde des échanges internationaux, exportations (X) moins importations (M) : , les exportations et les importations étant toutes deux mesurées dans la monnaie nationale et évaluées au prix hors taxe (le prix de la valeur ajoutée).
Le PIB (Y) peut se définir de la manière suivante (la consommation, l'investissement et la variation des stocks sont respectivement notés C, I et VarSt)[3] :
,
Si l'on raisonne en termes d'économie réelle et non en termes d'économie officielle, c'est-à-dire si l'on inclut l'économie invisible, alors la variation des stocks représente l'enrichissement apparent de la nation, puisqu'elle inclut toutes les accumulations de biens immobiliers et mobiliers par les résidents.
L'épargne (S[4]) est la part de la production Y non consommée. On a donc :
Ce qui équivaut à :
Prenons maintenant les deux décompositions de Y :
On arrive à :
C'est-à-dire que, par construction comptable, la balance courante est égale à la différence entre l'épargne et la somme (investissement + variation des stocks).
On peut décomposer l'épargne en trois composantes: l'épargne affectée à un investissement géré personnellement par les épargnants, notée , l'épargne confiée à des investisseurs résidant à l'intérieur du pays, notée , et l'épargne confiée à des investisseurs résidant à l'extérieur du pays, notée . De même, on peut décomposer l'investissement en trois composantes: l'investissement provenant de l'épargne personnelle des investisseurs, noté , l'investissement provenant d'épargnants résidant à l'intérieur du pays, noté , et l'investissement provenant d'épargnants résidant à l'extérieur du pays, noté .
En fait, l'investissement correspond aux prêts consentis par les étrangers aux résidents: il s'agit donc d'exportations de créances.
De même, l'épargne correspond aux prêts consentis par les résidents aux étrangers: il s'agit donc d'importations de créances.
On a , c'est-à-dire que l'épargne gérée personnellement par les épargnants est soit investie soit accumulée.
On a de même , c'est-à- dire que l'ensemble des prêts entre résidents correspond à l'ensemble des emprunts entre résidents.
On a donc finalement .
L'égalité indique simplement que les importations nettes de créances sont égales aux exportations nettes de biens et services. Cela traduit simplement le fait que les biens et services s'échangent contre des créances.
Une balance courante positive indique que le pays est investisseur net à l'étranger, tandis qu'une balance négative indique que l'étranger est investisseur net dans le pays.
On pourra remarquer que chacun des deux membres de l'égalité peut être la cause de l'autre. Ainsi, lorsque la balance courante est positive, cela signifie que l'on est dans l'une des deux situations (très différentes) suivantes :
- Soit les exportations nettes ont permis de dégager des ressources que l'on a épargnées.
- Soit l'épargne nationale nette (prêtée aux étrangers) a fourni aux étrangers des ressources leur permettant d'acheter nos biens et services et a donc suscité chez nous des exportations nettes.
La balance courante permet de dresser un bilan, mais n'indique absolument rien quant aux causes des phénomènes observés.
On pourra même remarquer que si la deuxième situation est plus fréquente que la première, c'est-à-dire lorsque l'épargne commande aux exportations de biens et services, alors, contrairement à une idée reçue, les cours relatifs des monnaies n'ont pas la moindre incidence sur les volumes des échanges internationaux de biens et services.
Par ailleurs, si l'on distingue l'épargne privée (notée Spriv) de l'épargne publique (c'est le solde public Spub, généralement négatif) :.
.
Notes et références
- Salaires, dividendes, intérêts, etc.
- Transferts de fonds des travailleurs à l'étranger, contributions aux organisations internationales, etc.
- les dépenses publiques sont incluses dans la consommation.
- l'épargne est souvent désignée par l'initiale du mot anglais savings
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