Zalaqa

Zalaqa

Bataille de Sagrajas

Enluminure sur parchemin de 1086, année de la bataille. Les Quatre Cavaliers

La bataille de Sagrajas ou Zalaca ( الزلاقة en arabe), se déroule le 23 octobre 1086 entre les troupes du général almoravide Youssef Ibn Tachfin et celles du roi de Castille Alphonse VI. Cet épisode de la Reconquista voit la victoire des armées maures.

Sommaire

Contexte historique

Le début du XIe siècle en Andalousie voit la fin de la dynastie Omeyyade d'Espagne. La fin du règne d'Al-Hakam II en 976 est marquée par la mise sous tutelle par le vizir Almanzor du nouveau calife, Hicham II. À la mort de d'Almanzor, en 1002, s'ouvre une longue période de luttes internes pour le pouvoir qui aboutit à l'éclatement du califat en une multitude de petits royaumes plus ou moins indépendants.

Il en découle un nouveau rapport de force avec les royaumes chrétiens du nord : les rois des taïfas se font la guerre entre eux, n'hésitant pas à nouer des alliances avec les royaumes chrétiens contre leurs coreligionnaires. En contrepartie, ils sont contraints de payer un lourd tribut à leurs « alliés » chrétiens.

La puissance croissante des souverains chrétiens inquiète les rois des taïfas, en particulier celui de Séville, Al Mutamid Ibn Abbad, qui fait appel à la force montante en Afrique du Nord : les Almoravides.

La bataille

La bataille de Sagrajas survint un an après la prise de Tolède en 1085. En 1086, l'émir Youssef Youssef Ibn Tâchfîn, considéré comme le premier souverain almoravide, est donc invité par les rois des taïfas, à les aider contre Alphonse VI de Castille. Débarquées le 30 juin à Algéciras, les troupes de Ibn Tāchfīn sont rejointes par celles des rois de Séville, Grenade, Malaga, Almeria et Badajoz. Ibn Tachfin réclama la conversion à l'islam d'Alphonse, qui répondit s'en remettre au sort des armes. La coalition musulmane inflige le 23 octobre une sévère défaite à Alphonse VI à Sagrajas, non loin de Badajoz. Un mouvement tournant des Almoravides décida d'une si complète victoire que le roi de Castille faillit être pris et fut contrait de se retirer de la région de Séville et de lever le siège de Saragosse. Cette victoire eut, dans le monde musulman tout entier, un retentissement aussi condiérable que la prise de Tolède par Alphonse VI. Ibn Tachfin fut désormais considéré comme l'un des principaux champions de l'Islam menacé[1].

Bien que les chiffres de l'époque avancent une nette supériorité des troupes castillanes (60 000 hommes) sur les troupes musulmanes (30 000 hommes), on considère désormais que les forces en présence furent en nombre presque égal. Quoi qu'il en soit, la bataille est sanglante et l'armée castillane subit une très sévère défaite, perdant une grande partie de ses forces. La réussite musulmane est attribuée aux communications par drapeaux, et aux tambours dont le fracas amplifié par l'écho des montagnes aurait effrayé les chevaux des chrétiens.

Cette victoire conforta par ailleurs le prestige de l'émir almoravide qui écrasera à nouveau par la suite les chrétiens à la bataille d'Aledo en 1090, avant d'entamer la conquête des royaumes taïfas. Cependant, informé de la mort de son héritier, Youssef Ibn Tâchfîn doit retourner prématurément en Afrique, évitant à la Castille de perdre trop de territoire, malgré la destruction d'une grande partie de son armée. Il ne laissait à Al Mutamid que 3000 soldats Berbères. Les chrétiens reprirent alors l'offensive vers Murcie et Almeria, et Al Mutamid prit le parti de se rendre en personne auprès d'Ibn Tachfin pour implorer une nouvelle intervention des Almoravides. Ibn Tachfin rendit inutilisable la puissance base militaire d'Alédo (au Sud-Ouest de Murcie), contre laquelle les Taifas avaient échoué, et rétablit la situation.[2].

Batailles de la Reconquista
Al-Andalus (french).png Covadonga - Clavijo - Simancas - Barbastro - Sagrajas - Alcoraz - Bairén - Uclès - Valtierra - Congost de Martorell - Cutanda - Fraga - Ourique - Alarcos - Las Navas de Tolosa - Jerez - Puig de Cebolla - Tarifa - Grenade

Références

  1. Histoire de l'Afrique du Nord, Ch.-André Julien, Publié par Payot, 1966. P 85.
  2. Histoire de l'Afrique du Nord, Ch.-André Julien, Publié par Payot, 1966. P 85.


Bibliographie

  • Lagardère, Vincent, Le Vendedi de Zallâqa, 23 octobre 1086, Paris, 1989.
  • Gauvard, Claude (dir.), De Libera, Alain, Zink, Michel, Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, Quadrige/PUF, 2002, p.1485.


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