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Yamato-e
Le Yamato-e (大和絵) est un style de peinture japonais inspiré par le bouddhisme Zen et qui se développe à la fin de la période Heian. On le considère comme le style japonais traditionnel, en opposition au style plus moderne de l'Ukiyo-e.
Le Yamato-e eut une grande influence sur l'école Rimpa (琳派) et le style Ukiyo-e (浮世絵), ainsi que sur le Nihonga (日本画). Au XVe siècle, l'école Tosa a repris les thèmes du Yamato-e, dont elle se réclame.
Sommaire
Définition
Il n'est pas forcément facile de définir le Yamato-e. Étymologiquement, ce sont les images (e) du Japon ancien (Yamato).
Cependant, de même que l'on peut définir le nihon-ga, la peinture japonaise, en l'opposant au yo-ga, la peinture occidentale, on peut de la même façon définir le Yamato-e comme étant la peinture de l'ancien Japon, par opposition au kara-e, « la peinture vide », d'origine chinoise[1].
En ce sens, le Yamato-e est un art du quotidien, faisant appel à des thèmes japonais, par opposition à l'art chinois, perçu comme une forme d'art savante, faisant appel à des thèmes chinois.
En pratique, on peut retenir une acception large du terme Yamato-e, couvrant toute la peinture de genre sur des thèmes japonais, y compris en particulier les rouleaux peints e-makimono.
Histoire
Même si le terme de peinture Yamato n'apparait probablement qu'à l'époque de l'empereur Uda (889-897), il existait déjà auparavant un style de peinture au Japon, dès les périodes Jomon et Yayoi. C'est dès ces époques que l'on peut chercher l'origine du Yamato-e.
Le début de l'art du Yamato-e en tant que tel remonte donc sans doute au milieu du IXe siècle.
On peut y voir une réaction au kara-e, d'origine chinoise, qui n'irriguait guère qu'une toute petite partie de la haute société japonaise : après une période où le souci du Japon avait été de découvrir la culture chinoise, et de se mettre à l'étude de son organisation, de son art, et de ses sciences (y compris l'écriture !) est venu le moment de l'assimilation, ou plutôt de la redécouverte de la culture nationale, à la lumière de la découverte de la culture chinoise.
C'est ce qui s'est passé pendant toute l'ère Heian, où le Yamato-e a proliféré.
Principaux thèmes
- Beautés de la nature, « Quatre saisons » (en pratique, lieux célèbres)
- Portraits : l'art du portrait n'est venu qu'assez tardivement, après l'époque Heian.
- Contes classiques : Gengi Monogatari, Murasaki Shikibu Nikki (tiré du célèbre journal de Dame Murasaki), Nezame Monogatari.
- Thèmes bouddhistes : Kako Genza Inga-kyo (Sutra des Causes et des Effet, dans le passé et dans le présent), Gaki Zoshi (Rouleau des fantômes affamés), Jigoku Zoshi (Rouleau des Enfers)
- Peintures "d'actualité" : Gunki Monogotari (Contes militaires), Hogen Monogotari (Contes de la rébellion Hogen), Heiji Monogotari (Contes de la rebellion Heiji)...
Quelques œuvres marquantes en particulier
Parmi les œuvres marquantes du Yamato-e qui ont survécu, on peut mentionner les peintures suivantes, qui sont le plus souvent des rouleaux, et dont l'auteur n'est pas toujours connu :
- Peinture murale polychrome, tumulus de Takamatsu-zuka, Asuka, préfecture de Nara, fin du VIIe siècle
- Rouleau du Gengi Monogatari (Genji Monogotari Emaki) : Début du XIIe siècle. Musée d'Art Goto, Tōkyō
- Rouleau des animaux et des gens folâtrant (Choju Jimbutsu Giga), attribué à Toba Sojo (première moitié du XIIe siècle). Kozan-ji, Kyōto
- Portrait de Minamoto Yoritomo (Minamoto Yoritomo Zo), attribué à Fujiwara Takanobu (fin du XIIe siècle). Jingo-ji, Kyōto
- Rouleau des Enfers (Jigoku Zoshi), fin du XIIe siècle. Version Anju-in, Musée National de Tōkyō
- Rouleau des maladies et des difformités (Yamai Zoshi), fin du XIIe siècle. Musée Matsunaga, Odawara, Préfecture de Kanagawa
- Rouleau de la biographie de Saint Ippen (Ippen Hijiri Emaki), daté de 1299. Kankiko-ji, Kyōto
- Rouleau de la rebellion Heiji (Heiji Monogotari Emaki), fin du XIIIe sècle. Musée National de Tōkyō
- Le rouleau des miracles de Kasuga Gongen (Kasuga Gongen Kenki), de Takashina Takakane, daté de 1309. Collection de la Maison Impériale
- Rouleau de la biographie de Saint Honen (Honen Shonin Gyojo) : Début du XIVe siècle. Chion-in, Kyōto
- Rouleau de la vie du prêtre Kakunyo (Boki Emaki) : Daté de 1351. Nishi Hongan-ji, Kyōto
Notes et Références
- ↑ Saburo Ienaga - The Heibonsha survey of Japanese art : "Painting in the Yamato style", page 9 - ISBN 0-8348-1016-6
Bibliographie
- Saburo Ienaga - The Heibonsha survey of Japanese art : "Painting in the Yamato style" - ISBN 0-8348-1016-6
Voir aussi
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