- Viriathe
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Viriatus
Viriatus (Viriato en portugais et espagnol, Viriathus en anglais, Viriathe ou Viriate en français) (v. 180 av. J.-C. - 139 av. J.-C.). On ne sait rien de ses origines même si les auteurs latins qui en parlent (Diodore de Sicile notamment et Appien) en font un berger lusitanien élevé dans les montagnes de lusitanien. Il apparaît sur la scène historique lors du massacre des Lusitaniens par le préteur romain Servius Sulpicius Galba en 150 av. J.-C. auquel il survit.
Viriate prit progressivement la tête des différentes troupes lusitaniennes et commença une lutte sans merci avec les troupes romaines. Il eut son premier succès sur l'armée romaine en 147 av. J.-C. en parvenant à faire s'échapper les troupes lusitaniennes, encerclées par l'adversaire, d'une fin certaine. Ce coup d'éclat lui permit de prendre la direction des opérations militaires et de transformer le conflit en le faisant passer d'une suite d'escarmouches ou de batailles isolées sans lien entre elles à une véritable campagne militaire. Durant les deux années qui suivirent, il prit avec ses troupes le contrôle effectif d'un territoire considérable. Les défaites romaines se succédaient. Ces victoires amplement relayées par les Lusitaniens eux-mêmes partout dans la Péninsule ibérique encouragèrent les Celtibères à reprendre leur résistance face à Rome et à ouvrir un nouveau front pour cette dernière dans le nord de la Péninsule ibérique.
Le Sénat romain tentant de prendre la mesure des événements et allégé du fardeau carthaginois (la cité de Carthage fut détruite en 146 av. J.-C.) envoya une armée non plus prétorienne mais consulaire. Celle-ci n'eut guère plus de succès que les précédentes et se fit remplacer au bout de deux ans par une nouvelle aux ordres cette fois-ci de Quintus Fabius Maximus Servilianus, qui était parvenu à saper les fondements du pouvoir de Viriate dans la zone qu'il contrôlait dans le sud-ouest de la péninsule mais qui fut pris au piège dans une des grandes œuvres stratégiques du chef lusitanien. Cet événement marqua un tournant de la guerre en cours : à sa merci il pouvait accomplir un massacre retentissant ce qui lui aurait conféré une gloire immédiate et une riposte de Rome. Au lieu de cela et pour tenter de créer une porte de sortie au conflit, il se servit de cette position de force pour négocier et signer une paix qui garantissait des territoires indépendants aux Lusitaniens ainsi que la reconnaissance de Viriate comme « ami et allié du peuple romain des Quirites » (titre hautement honorifique que les Romains ne conféraient que rarement et notamment à des rois étrangers) pour cet acte de clémence.
Néanmoins, en -139, le successeur de Servilianus, Quintus Servilius Caepio, avec l'accord tacite du Sénat, reprit les armes. Viriatus, probablement remis en cause par ses partisans, fatigués de la guerre, entama des négociations avec Caepio, qui, toujours en 139, mit fin au conflit en soudoyant des traîtres qui assassinèrent Viriatus durant son sommeil. Quand les félons revinrent chercher leur or, les romains les exécutèrent et prononcèrent la célèbre phrase "Roma traditoribus non premia" (Rome ne paye pas les traîtres). Après son assassinat, son « royaume » s'effondra et la résistance celtibère fut définitivement vaincue avec la chute de Numance en 133 av. J.-C.
Bibliographie
- Mauricio Pastor Muñoz, Viriate - la lutte pour la liberté, Pluvia Nocturna, Paris, 2009, 160 p., ISBN : 978-2-917735-01-5
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