Troisième circonscription du Haut-Rhin

Troisième circonscription du Haut-Rhin

Sommaire

Description géographique et démographique

La 3e circonscription du Haut-Rhin est constituée de sept cantons :

Ancienne possession de la famille impériale Habsbourg jusqu'en 1648, le Sundgau est resté très largement catholique ; les cantons vosgiens de Masevaux et Saint-Amarin sont aussi tout aussi majoritairement catholiques. La ville de Thann, plus industrielle, reste elle aussi de tradition catholique. La part des populations protestantes dans la circonscription est l'une des plus faibles d'Alsace, ceci étant la conséquence logique du principe "cujus regio ejus religio" appliquée en Alsace après 1555, qui favorisa le catholicisme dans cette partie de la région. La pratique catholique y est d'ailleurs très élevée.

À l'exception d'une partie importante des communes du canton de Dannemarie (Chavannes s/l'Etang, Montreux-Vieux), la circonscription est historiquement quasi exclusivement dialectophone et germanophone. Le niveau de pratique de l'Alsacien reste aujourd'hui plus élevé que dans le reste du Haut-Rhin, et cela aussi bien dans le Sundgau que dans les cantons vosgiens. La pratique usuelle du Français ne s'est réellement répandue qu'à partir des années 1950-1960, et cela très progressivement. Le dialecte alsacien prend dans le Sundgau, notamment à Ferrette, une forme assez particulière, proche du "Schwizerdütsch" voisin, .

Description politique

Circonscription regroupant une partie des arrondissements d'Altkirch et de Thann, elle était durant l'entre-deux-guerres le fief du catholicisme autonomiste Alsacien, incarné par le "lion du Sundgau" Eugène Ricklin, ancien président du Landtag d'Alsace-Lorraine et député au Reichstag, élu en 1928 dans une très forte démonstration de protestation, alors qu'il était en prison à Colmar. Le parti catholique Union populaire républicaine avait en effet réalisé à Altkirch et Thann parmi ses meilleurs résultats régionaux, rassemblant aux élections de 1919 à 1936 des majorités considérables. Les députés Stürmel à Altkirch, élu en remplacement de Ricklin, et Brom à Thann étant réélu à chaque élection au premier tour, et la plupart des conseillers généraux était membres de l'UPR.

Cette domination de la démocratie-chrétienne se prolongea sous la IVe république à travers les scores remarquables réalisés par le MRP aux élections de 1946, 1951 et surtout 1956. Manquant cependant d'un leader charismatique, le parti démocrate-chrétien ne put conserver la circonscription lors de la vague gaulliste de 1958. Le maire d'Altkirch J.Perrin (UNR) fut élu contre le candidat MRP J.Wasmer, venu de Mulhouse. Le député gaulliste l'emportait largement dans le Sundgau, jusqu'alors fief MRP, alors que son adversaire conservait à lui les vallées vosgiennes et la ville de Thann. J.Perrin fut réélu facilement en 1962, puis cèda son siège au conseiller général de Ferrette, l'UDR A.Jenn,qui fut facilement élu en 1967 et 1968, notamment contre le maire MRP de Thann et futur sénateur Pierre Schiélé. En 1965, le général de Gaulle rassemblait ici plus de 70 % des voix au second tour. À partir de 1973, le maire RPR d'Illfurth, P.Weisenhorn domina la circonscription, étant élu contre le candidat démocrate-chrétien de Masevaux. Il fut réélu facilement en 1978, 1981 et 1986, limitant la poussée UDF dans l'arrondissement.

Circonscription très hétérogène regroupant les cantons vosgiens de Saint-Amarin et Masevaux, le Sundgau avec les cantons de Dannemarie, Ferrette, Altkirch et Hirsingue, ainsi que la ville de Thann, la 3e Circonscription présente donc depuis 1958 une orientation politique nettement affirmée à droite. Longtemps les duels politiques se sont déroulés entre les candidats gaullistes, le plus souvent issu du Sundgau, et les candidats démocrates-chrétiens, pour beaucoup issus des vallées vosgiennes ou de la ville de Thann. Depuis 1988 le député RPR puis UMP J.L Reitzer est le candidat unique de ces tendances et rassemble d'importantes majorités. En 1988, 1993 et 2002 il fut réélu au 1er Tour avec 60, 63 et 59 % des voix. Sa mise en ballotage en 1997 dans un contexte de reflux de la droite a beaucoup surpris. Il fut cependant réélu par une marge considérable contre le candidat PS thannois (66 % des voix).

Le PS apparaît implanté sur la ville et le canton de Thann (détenu depuis 1989 par un maire socialiste) mais reste très faible aussi bien dans les vallées de Saint-Amarin et Masevaux que dans le Sundgau. A l'opposé, la droite dispose de majorités considérables dans les cantons sundgauviens, marqués par une très forte tradition catholique, et de majorités larges dans les vallées vosgiennes. Le FN est présent dans la circonscription à un niveau plus faible que dans le reste de l'Alsace, mais qui reste important (entre 16 et 20 % aux élections locales, mais près de 25 % en 2002), il est très implanté dans le canton de Saint-Amarin (J.-M. Le Pen y avait atteint 33 % des voix en 2002).

Aux élections présidentielles la circonscription s'est montrée fidèle aux candidats de droite. En 1988 elle avait choisi J.Chirac avec 52,85 %. En 1995 elle plaçait E. Balladur (27 %) en tête, L. Jospin (15 %) n'y arrivant que 4e (derrière J.M Le Pen 25 % et J.Chirac 16 %) et avait voté pour J.Chirac (60,8 %). En 2002 J.-M. Le Pen y était arrivé en tête (24,9 %) devant J. Chirac (19,4 %) et F. Bayrou (8,7 %), L. Jospin réalisait l'un de ses plus mauvais scores nationaux (8,4 %).

A l'occasion des élections présidentielle et législative de 2007, l'ancrage à droite du Sundgau s'est très largement renforcé, alors même que la ville de Thann connaissait une forte poussée du vote en faveur des candidats de droite, cette évolution d'ensemble apportant une nette domination de la droite sur l'ensemble de la circonscription. Le premier tour de la présidentielle plaça de fait N. Sarkzoy nettement en tête, avec 37,5 % des voix il faisait presque deux fois mieux que J.Chirac en 2002. Il réalisait son meilleur score alsacien à Ferrette (45,1 %), dépassant 41 % à Hirsingue, et s'approchant de la barre des 40 % à Altkirch et Dannemarie, il obtenait 35 % des suffrages dans les vallées vosgiennes de Saint-Amarin et Masevaux, et s'en approchait avec 33 % à Thann, progressant ici très fortement. Le candidat UDF, F.Bayrou, arrivait second dans cet ancien fief de la démocratie-chrétienne, n'obtenant cependant qu'un résultat modeste - inférieur à sa moyenne alsacienne- avec 19,8 %, il ne dépassait 20 % qu'à Altkirch et Thann, s'en approchait à Dannemarie, Ferrette et Hirsingue, alors qu'il n'obtenaiqt que 18 % dans les vallées vosgiennes. C'est le candidat du FN, J.-M. Le Pen, autrefois représentant de près de 25 % des voix de la circonscription, qui se plaçait troisième avec 14,8 %, perdant plus de 10 points au profit de N.Sarkozy, et, dans une moindre mesure, de F.Bayrou. Bien qu'affaibli, il dépassait toujours 15 % des suffrages dans le nord de la circonscription, particulièrement à Saint-Amarin (18 %) et Thann (16 %). Enfin, S. Royal n'arrivait que quatrième avec 14,1 % des voix, ne dépassant pas 10 % à Ferrette (9,5 %) et 14 % dans le Sundgau, elle atteignait 17 % à Thann, en net retrait du score de L.Jospin en 1995, et 13 % à Saint-Amarin. Dans ce contexte, le résultat de N. Sarkozy réussissait à fédérer une très large part des voix UDF et FN au second tour, et obtenait ainsi 68,8 % des voix, dépassant 75 % à Ferrette - l'un de ses meilleurs scores nationaux - et 70 % à Hirsingue, les frôlait à Saint-Amarin, Altkirch et Dannemarie, tout en dépassant 64 % à Masevaux et surtout près de 63 % à Thann, dont le vote en faveur de la gauche avait jusqu'alors été beaucoup plus élevé. La domination du candidat de droite s'opérait donc, pour la première fois depuis 1974, dans une ampleur et une homogénéité très forte.

Les élections législatives de juin confirmèrent et amplifièrent encore les tendances de la présidentielle, permettant au député sortant, J-L Reitzer, d'être très facilement réélu au premier tour avec 63,8 % des voix. Le candidat UMP avait incontestablement bénéficié dès le premier tour d'une majeure partie des voix UDF et FN s'étant portés sur N.Sarkozy le 6 mai, ce que confirmait la déconfiture de la candidate Modem, J.Blény-Wadel (7,4 %), qui ne dépassait 10 % dans aucun canton, et du candidat FN (3,9 %). L'ampleur de la réélection du député, proche de celle de 1993, lui permettait au contraire d'obtenir la majorité absolue dans l'ensemble des cantons, y compris Thann jusqu'alors plus favorable à la gauche. Ses scores variaient de 74 % à Ferrette à 55 % à Thann, confirmant cependant la persistance d'une hétérogénité certaine dans cette circonscription très étendue. La candidate PS, M.Diffor déjà présente en 2002, confirmait son score précédent, avec 12,7 %, mais réalisait de meilleures performances à Thann, où elle régressait cependant, et dans les vallées vosgiennes que dans le Sundgau, où elle ne dépassait pas 10 %.

Circonscription la plus étendue du département, l'arrondissement d'Altkirch-Thann a cependant réduit queqlue peu les différences qui le marquait jusqu'alors, cette évolution étant permise par le renforcement de la domination de la droite tant dans le Sundgau qu'à Thann. Ce faisant, la géographie électorale reste marquée par un très fort ancrgae du Sundgau à droite, dépassant 70 % lors de la présidentielle le 6 mai et le 10 juin dans le soutien au maire d'Altkich, capitale du Sundgau, J-L Reitzer. Par ailleurs, le vote en faveur de la droite s'est considérablement accru à Thann, à la fois au détriment du FN, mais aussi d'une baisse relative des votes en faveur de la gauche, tant aux présidentielles qu'aux législatives. En dépassant 62 % sur le canton, et en frôlant 60 % sur la ville de Thann, N.Sarkozy a considérablement amélioré les performances de la droite, retrouvant le nievau de V.Giscard d'Estaing en 1974. De même, sa progression, confirmée par le score des législatives, dans les vallées vosgienne, assurent une domination désormais très large - proche du niveau du Sundgau - tant à Masevaux qu'à Saint-Amarin, bénéficiant là aussi des mêmes effets qu'à Thann. La circonscription sort donc de ces échéances non modifiées, mais plus encore ancrée à droite.

Historique des résultats

Résultat des législatives du 10 juin 2007

Jean-Luc Reitzer (UMP) est réélu dès le 1er tour avec 63,78 % des votants exprimés.

  • Nombre d'inscrits : 83 080
  • Votants : 49 955 (abstentions : 39,87 %)
  • Exprimés : 49 110 (blanc et nuls : 1,69 %)
Nom Parti Voix Pourcentage
Jean-Luc Reitzer UMP 31 321 63,78 %
Martine Diffor PS 6 231 12,69 %
Jacqueline Bleny-Wadel MoDem 3660 7,45 %
Antoine Waechter MEI 1979 4,03 %
Marie-Louise Schueller FN 1944 3,96 %
Michel Knoerr Les Verts 1239 2,52 %
Daniel Willme 891 1,81 %
Nicolas Boder MPF 420 0,86 %
Baya Hallal GA 417 0,85 %
Nathalie Mulot 381 0,78 %
Christine Thomas 376 0,77 %
Mathieu Lavarenne 251 0,51 %

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Troisième circonscription du Haut-Rhin de Wikipédia en français (auteurs)

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