- Troisième circonscription du Bas-Rhin
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La troisième circonscription du Bas-Rhin regroupe les quartiers du nord de Strasbourg, ainsi que les villes de proche banlieue de Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. Il s'agit d'une nouvelle circonscription créée en 1986 à la suite de la réforme de la carte électorale, ayant entraîné la création d'une neuvième circonscription dans le département.
Description géographique et démographique
Elle est composée des cantons urbains de :
- Canton de Bischheim
- Canton de Schiltigheim
- Canton de Strasbourg V ; quartier de la Robertsau
- Canton de Strasbourg VI ; quartiers de Cronenbourg et Hautepierre
Historiquement le quartier de la Robertsau est plutôt protestant, tout comme les villes de Bischheim et Schiltigheim. Cependant la périurbanisation de de ces villes et des quartiers de la Robertsau et de Cronenbourg, a établi une nette majorité catholique dans l'ensemble de la circonscription. Les quartiers de Cronenbourg et la ville de Hoenheim sont par ailleurs historiquement catholiques.
La proportion de dialectophones reste plus élevée dans cette circonscription que dans les autres circonscriptions strasbourgeoises, une majorité de la population, et cela dans les quatre cantons qui la compose, sait utiliser l'Alsacien. L'usage du dialecte est particulièrement répandu dans les milieux "populaires" alsaciens, très présents dans la circonscription. Historiquement l'usage du français, assez répandu dans les quartiers strasbourgeois dès le retour à la France, s'est imposé plus progressivement à Schiltigheim et Bischheim.
Description politique
La troisième circonscription fut créée à la suite du remaniement des circonscriptions organisé par le gouvernement Chirac en 1986, après le rétablissement du scrutin majoritaire. Assez hétérogène, aussi bien sociologiquement que géographiquement, elle rassemble le quartier plutôt "bourgeois" de la Robertsau, ainsi que ceux plus "populaire" de Cronenbourg et de Hautepierre, avec les communes de proche banlieue que sont Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. La circonscription ne représente que partiellement la ville de Strasbourg, et le poids de la ville de Schiltigheim est par ailleurs déterminant dans la constitution de la circonscription.
A l'origine, cette circonscription avait été plus ou moins perçue comme la plus à gauche du Bas-Rhin. Elle était en effet composée de Schiltigheim, principale mairie de centre-gauche du département, de Bischheim, dont le maire communiste n'avait été battu qu'en 1983 par un candidat démocrate-chrétien, et Strasbourg VI, canton détenu jusqu'en 1985 par le député socialiste J.Oehler. La Robertsau, qui avait éliminé son conseiller général socialiste en 1982 au profit du gaulliste R.Grossmann, et Hoenheim, détenu par un maire démocrate-chrétien, se situaient cependant plus à droite.
De fait, elle a élu en 1988 le seul député socialiste du Bas-Rhin, Jean Oehler, implanté à Strasbourg VI. Celui-ci n'avait pourtant rassemblé que 50,7 % des voix, et ne l'emportait pas à la Robertsau. En 1993, J.Oehler choisit de ne pas se représenter, la lutte de succession opposa alors trois candidats très implantés dans la circonscription, le maire de Schiltigheim ex-PS et rocardien Alfred Muller, le conseiller général de la Robertsau Robert Grossmann (RPR) et le maire de Bischheim André Klein-Mosser (UDF-CDS). Le second tour vit s'affronter Muller en tête et Grossmann, qui avait devancé d'une courte tête Klein-Mosser et le candidat du FN (très implanté à Cronenbourg-Hautepierre). A. Muller l'emporta facilement en dépit d'un contexte très peu favorable à la gauche (53,5 %), une partie des électeurs UDF s'étaient sans doute reportés sur lui. A ce paradoxe certain qui voyait un député de gauche l'emporter plus facilement en 1993, dans un contexte de "vague bleue", qu'en 1988, succéda la surprise de l'élection de 1997. Lors de ces élections, le grand favori et député sortant A.Muller fut éliminé dès le premier tour (17,4 %), il subissait la concurrence d'un candidat officiel du PS qui réalisait lui aussi 17 % et l'avait considérablement affaibli. Le second tour opposa le maire de Hoenheim André Schneider (RPR), très implanté dans le canton de Bischheim et à la Robertsau, au candidat du FN, qui réalisait de bons scores à Schiltigheim et Bischheim. Au second tour A.Schneider fut élu très largement (70 %). La troisième circonscription fut ainsi l'un des rares sièges gagnés par la droite à l'occasion de la victoire de la gauche de 1997. En 2002 A.Schneider l'emporta très largement contre l'ancien maire de Strasbourg C.Trautmann, avec plus de 58 % des voix. Il remportait dans l'ensemble des cantons, et était le premier candidat à réaliser ce "grand chelem".
La circonscription reste très influencée par les enjeux politiques locaux. Si le canton de Strasbourg V reste très orienté à droite aussi bien à la Robertsau qu'au Wacken, et le canton de Stasbourg VI plutôt marquée à gauche (notamment à Hautepierre), certains candidats réussissent à troubler le traditionnel clivage gauche-droite. Ce fut notamment le cas de A.Muller, dont l'orientation à gauche a fluctué, et qui réalisait des scores très importants dans sa commune, mais était peu implanté dans le reste de la circonscription. Ce relatif non-alignement explique aussi bien sa victoire de 1993 que sa défaite de 1997. En 1993, les quatre cantons de la circonscription votaient pour des candidats différents, Schiltigheim pour A.Muller, Bischheim pour son conseiller général Klein-Mosser, Strasbourg V pour R.Grossmann et Strasbourg VI pour le candidat FN W.Krieger. De même en 1997 A.Muller restait en tête à Schiltigheim, A.Schneider arrivait en tête à la Robertsau et à Bischheim, S.Bourhis arrivant en tête à Strasbourg VI. En 2002 A.Schneider dépassait la majorité absolue dans sa commune de Hoenheim.
On peut cependant distinguer une géographie électorale dans la circonscription. La droite réalise ses meilleurs scores à Strasbourg V, est bien implantée à Bischheim et Hoenheim, ainsi que dans le vieux-Cronenbourg. A Schiltigheim une partie de son électorat a sans doutes voté pour A.Muller en 1993 et 1997, la ville reste d'ailleurs plutôt orientée à gauche. Celle-ci réalise ses meilleurs scores à Hautepierre, est bien implantée à Schiltigheim, plus faiblement à Bischheim, nettement plus faiblement à la Robertsau (la candidate PS a été éliminée au premier tour lors des dernières élections cantonales par un candidat proche de l'UDF et le candidat RPR). Le FN reste assez fort dans l'ensemble de la circonscription, et notamment dans certains quartiers "populaires" comme la cité de l'Ill, ou le Marais à Schiltigheim, ainsi qu'à Strasbourg VI. J.-M. Le Pen est arrivé en tête dans la circonscription en 1995 et 2002.
En 1988 la circonscription votait assez nettement pour F.Mitterrand (54 %). En 1995 J.-M. Le Pen arrivait en tête (25,1 %) devant L. Jospin (21,9 %), E. Balladur (21,4 %) et J. Chirac (15,4 %). Au second tour J. Chirac l'emportait (52,7 %). En 2002 la circonscription plaçait à nouveau J.-M. Le Pen en tête des candidats (20,8 %), devant J. Chirac (18 %), L. Jospin (16,1 %) et F. Bayrou (11 %).
Les échéances présidentielles et législatives de 2007 ne présentèrent pas de grandes modifications, la circonscription s'affirma cependant plus à droite lors des échéances de 2007 qu'en 1995. Au premier tour N. Sarkozy arrivait en tête avec 31,7 %, dépassant de plus de 13 points le score J. Chirac en 2002, S. Royal se plaçait seconde avec 27,4 %, score en progression, arrivant en tête à Hautepierre, F. Bayrou réalisait 21 %, un résultat légèrement inférieur à sa moyenne régionale, J.-M. Le Pen ne dépassait pas 10 % (9,9 %). La chute de ce dernier, généralisée en Alsace, profitait largement à N.Sarkozy, ainsi qu'à F.Bayrou. Le candidat UMP réalisait ses meilleures performances à la Robertsau, à Bischhheim et Hoenheim, ainsi qu'à Cronenbourg. S.Royal réalisait parmi ses meilleurs scores à Hautepierre. Enfin F. Bayrou se distinguait à la Robertsau, ainsi qu'à Hoenheim, où il devançait S. Royal. Au second tour N. Sarkozy obtint 53,7 % des voix, dépassant le score de J. Chirac en 1995, il l'emportait largement à la Robertsau et à Bischheim, avec plus de 53 % à Schiltigheim (ville qui s'était prononcé pour L.Jospin en 1995), et à Cronenbourg. S.Royal ne l'emportait largement qu'à Hautepierre.
Les élections législatives de juin amplifièrent ses tendances, en confirmant largement le député sortant UMP A. Schneider. Celui-ci progressait de plus de 10 points au premier tour, atteignant 47,1 % et dépassant la majorité absolue à la Robertsau et à Hoenheim. Son adversaire socialiste atteignait 20,8 %, réalisant ses meilleures performances à Hautepierre. La candidate Modem, peu connue, dépassait 10 %, notamment à la Robertsau. Le second tour permit au député de retrouver son siège avec un score comparable à celui de 2002 (57,8 %), l'emportant avec plus de 60 % à la Robertsau et à Bischheim-Hoenheim, il dépassait 55 % à Schiltigheim. La candidate socialiste Z.Naili ne l'emportait facilement qu'à Hautepierre.
La circonscription présente une orientation à droite plus marquée que lors de sa constitution en 1986. Le quartier de la Robertsau continue de représenter un fief de la droite, N. Sarkozy y a réalisé son meilleur score strasbourgeois (62,2 %) de même qu'A. Schneider lors des élections législatives (63,6 %). Les communes de Bischheim et Hoenheim reste largement orientée à droite, S.Royal n'étant arrivé que troisième à Hoenheim et N. Sarkozy y a dépassé les 60 %, de même qu'A.Schneider y a frôlé les 70 % le 17 juin. A Bischheim, N. Sarkozy a réalisé un score comparable à celui de V. Giscard d'Estaing en 1981 (55,8 %), A. Schneider réalisant un score comparable à celui de 2002 (59 %). La ville de Schiltigheim, dont la population représente la moitié de la circonscription, s'est prononcé facilement pour N. Sarkozy (53 %) et A. Schneider (55%). A l'inverse la gauche reste bien implantée dans le canton de Strasbourg VI, S.Royal y a atteint 56 % des voix et Z. Naili 51 %. On note cependant une dichotomie persistante entre le vote de Cronenbourg, plus favorable à la droite, et celui de Hautepierre, très fortement marqué à gauche.
Historique des élections
Législature Député élu Parti politique Mandat local 1986-1988 Jean Oehler PS Conseiller municipal de Strasbourg 1988-1993 Jean Oehler PS Conseiller municipal de Strasbourg 1993-1997 Alfred Muller Divers Gauche Maire de Schiltigheim 1997-2002 André Schneider RPR Maire de Hoenheim 2002-2007 André Schneider UMP Maire de Hoenheim 2007-2012 André Schneider UMP Maire de Hoenheim Catégories :- Circonscription législative du Bas-Rhin
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