- Sémiophonie
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La sémiophonie (de sémio, le signe, et phonie, le son) est une méthode expérimentale créée par le Docteur Isi Beller, constatant la présence d'enfants et d'adolescents dyslexiques malgré les méthodes logopédiques classiques comme l'orthophonie.
Selon le Docteur Beller, cette méthode se base sur ses observations cliniques découlants de sa pratique, notamment au centre de guidance, et s’appuyant sur ses formations de médecin phoniatre, psychanalyste et sur ses connaissances des théories linguistiques et autres (Jakobson, Ajurriaguera, Piaget, etc.).
Les rééducations traditionnelles, pour le Dr Beller, ne traitent pas le « cœur du problème ».
Sommaire
Définition
Selon le Docteur Beller, « La sémiophonie est fondée sur une conception essentiellement phonologique (reposant sur les sons propres à une langue) de la dyslexie. Je propose que l'enfant dyslexique soit ramené au stade du langage tel qu'il l'entendait au cours des premiers mois de sa vie, quand les mots n'avaient pas encore de signification pour lui. Ces éléments significatifs - la mélodie des mots, la capacité de séparer le langage en syllabes - doivent être automatisés dans le cerveau pour que l'enfant puisse aborder le problème de la signification. » sources?
La sémiophonie est une méthode audio-phonatoire destinée aux enfants, adolescents et adultes atteints d’un trouble du développement du langage (retard de parole, dyslexie-dysorthographie...). Elle est recommandée par certains médecins pour diminuer les effets de la dyslexie. sources?
Cette méthode fait appel à un appareil appelé « lexiphone », qui agit sur la boucle audio-phonatoire du patient. Dans la pratique il s'agit d'un micro-casque couplé à un système d'enregistrement.
Rééducation sémiophonique
La rééducation sémiophonique nécessite l’utilisation d’un lexiphone, qui a la capacité de modifier acoustiquement les sons que le sujet perçoit dans des écouteurs[1].
Le but est rééduquer à l'enfant les éléments structuraux constitutifs de la parole tels qu’ils se sont mis en place dès l’origine, au moment où celui-ci découvrait sa capacité de discriminer et de décoder les phonèmes et les mots.
Cet appareil permet d’agir sur la sensibilité prosodique en accentuant les éléments structurants rythmiques et acoustiques des mots et des phonèmes. En les accentuant, l'appareil permettrait à l'enfant d'apprendre à distinguer la structure des phonèmes et des mots.
Selon le docteur Beller, « en règle générale, on compte quatre-vingt-dix séances, à raison de deux séances d'une heure par semaine »[2].
Effets cliniques
Une étude, subventionnée par le ministère de la Santé français, menée dans quatre hôpitaux Parisiens Robert Debré, Trousseau, Val-de-Grâce et la Salpêtrière) a été menée auprès de trois groupes de 9 enfants dyslexiques, sous la surveillance de l'Inserm.
Neuf enfants ont suivi une méthode orthophonique traditionnelle, neuf autres la méthode de Paula Tallal (méthode FastForWord parfois appelée "méthode américaine") et les neuf derniers une méthode sémiophonique.
Le rapport est disponible sur Internet : [1]. L'étude ici résumée [2] conclut que les trois méthodes ne se distinguent pas par des résultats quantativement différents mais pourraient offrir des prises en charge complémentaires. Il faut cependant relever le fait que cette étude ne portait que sur 27 sujets (dont seulement 5 filles) et que ses résultats n'ont pas fait l'objet d'analyses statistiques rigoureuses, ce qui en limite fortement la portée.
Références
- Réf : Orthomagazine n°48 -octobre 2003
- http://www.apedys.org/dyslexie/article.php?sid=339
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