- Ségobriges
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Segobriges
Les Segobriges sont une tribu ligure située sur la côte méditerranéenne.
Elle est citée lors de la fondation de Massalia par les colons grecs, vers 600 av. JC. En effet, c'est sur ces terres qui s'installent les colons de Phocée qui fondent Massalia, après un mariage associant les deux peuples.
Les mentions de l'existence de la tribu des Ségibriges figurent dans l’Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée de Justin. Deux passages y font références :
Sommaire
la légende de la fondation de Marseille
Selon Justin [1]: "À l'époque du roi Tarquin, des jeunes gens phocéens, venants d'Asie, arrivèrent à l'embouchure du Tibre et conclurent un traité d'amitié avec les Romains ; puis ils s'embarquèrent pour les golfes les plus lointains de Gaule et fondèrent Marseille, entre les Ligures et les peuplades sauvages de Gaulois ; ils accomplirent de grands exploits, soit en se protégeant par les armes contre la sauvagerie gauloise, soit en attaquant d'eux-mêmes ceux par qui ils avaient été attaqués auparavant.
Et en effet, les Phocéens, contraints par l'exiguïté et la maigreur de leur terre, pratiquèrent avec plus d'ardeur la mer que les terres : ils gagnaient leur vie en pêchant, en commerçant, souvent même par la piraterie, qui était à l'honneur en ces temps-là. C'est pourquoi, ayant osé s'avancer en direction du rivage ultime de l'Océan, ils arrivèrent dans le golfe gaulois à l'embouchure du Rhône, et captivés par le charme de ce lieu, une fois de retour chez eux, ils attirent davantage de gens en racontant ce qu'ils avaient vu. Les commandants de la flotte furent Simos et Protis. Ils vont ainsi trouver le roi des Ségobriges, appelé Nanus, sur les territoires duquel ils projetaient de fonder une ville. Il se trouva que ce jour-là le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis, qu'il se préparait à donner en mariage à un gendre choisi pendant le banquet, selon la coutume nationale. Et ainsi, alors que tous les prétendants avaient été invités aux noces, les hôtes grecs sont aussi conviés au festin. Ensuite, alors que la jeune fille, à son arrivée, était priée par son père d'offrir de l'eau à celui qu'elle choisissait pour époux, elle se tourna vers les Grecs sans tenir compte de tous les prétendants et offrit de l'eau à Protis qui, d'hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour fonder la ville.
Donc, Marseille fut fondée près de l'embouchure du Rhône, dans un golfe isolé, comme dans un recoin de la mer. Cependant les Ligures, jaloux de la croissance de la ville, harcelaient de guerres continuelles les Grecs qui firent tant d'efforts en repoussant les dangers, qu'après avoir vaincu les ennemis, ils établirent beaucoup de colonies sur les terres dont ils s'étaient emparé''".
Les relations difficiles avec les grecs
"À la mort de Nannus, roi des Ségobriges, qui avait donné aux Phocéens un endroit pour fonder leur ville, son fils Comanus ayant pris sa place, un roitelet lui affirma qu'un jour Marseille causerait la ruine des peuples voisins et qu'il fallait l'écraser à sa naissance même, de peur que plus tard, devenue plus forte, elle ne l'accablât lui-même. Il ajoute encore cette fable: « Un jour une chienne pleine demanda en suppliant à un berger un endroit pour mettre bas. L'ayant obtenu, elle demanda encore la permission d'y élever ses petits. À la fin, ses petits étant devenus grands, appuyée sur sa garnison domestique, elle s'arrogea la propriété du lieu ». De même ces Marseillais, qui semblaient à présent être des locataires, se rendraient un jour maîtres du pays. Excité par ces conseils, le roi tend un piège aux Marseillais. Le jour de la fête de Flore, il envoie dans la ville, à titre d'hôtes, un grand nombre d'hommes vaillants et intrépides et en fait mener un grand nombre encore dans des chariots, òu ils se tiennent cachés sous des joncs et des feuillages. Lui-même se cache avec une armée dans les montagnes les plus voisines, afin que, lorsque les portes seraient ouvertes la nuit par les émissaires que j'ai dits, il se trouvât juste à point à l'attaque et fondît à main armée sur la ville ensevelie dans le sommeil et dans le vin. Mais une femme, parente du roi trahit la conspiration. Elle avait un jeune Grec pour amant. Touchée de la beauté du jeune homme, elle lui révéla dans une étreinte, le secret de l'embuscade, en l'engageant à se dérober au péril. Celui-ci rapporte aussitôt la chose aux magistrats, et, le piège ainsi découvert, tous les Ligures sont arrêtés et l'on tire au jour ceux qui étaient cachés sous les joncs. On les égorge tous et au piège du roi on oppose un autre piège; il y périt lui-même avec sept mille des siens. Depuis ce temps, les Marseillais ferment leurs portes aux jours de fête, veillent, montent la garde sur les remparts, reconnaissent les étrangers, se tiennent en surveillance et gardent la ville en temps de paix, comme s'ils étaient en temps de guerre. C'est ainsi que l'on conserve les bonnes institutions, moins par nécessité que par habitude de bien faire.[2]"
Toponymie
L'ethnonyme est typiquement celtique (ce qui pose d'ailleurs un problème intéressant en territoire Ligure). Il est basé sur deux racines celtiques, *sego et *brigos qui signifierait : "(Ceux de) la forte tribu".
La seconde racine, retranscrite en *brigos prouve la transcription grecque, comme dans le cas des Allobroges, retranscrits *allo-briges en grec.
Archéologie
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée, Livre XLIII, 3, 4-13
- ↑ citation tirée de l'article "La prise de Marseille par les Ségobriges : un échec" de Marcel Meulder, Université Libre de Bruxelles figurant dans Dialogues d'histoire ancienne, 2004, vol. 30, n° 1, pp. 11-32, Université de Besançon, Faculté des lettres et sciences humaines, Centre d'histoire ancienne, Besançon
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