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Syndrome de Stockholm
Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.
Ce comportement paradoxal des victimes de prise d'otage, fut décrit pour la première fois en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg qui lui donna ce nom de syndrome de Stockholm, en relation avec un fait divers, qui eut lieu en cette même ville.
Inversement le syndrome peut s'appliquer aux ravisseurs, qui peuvent être influencés par le point de vue de l'otage. On parle dans ce cas du syndrôme de Lima[1].
Sommaire
Le fait divers
Le 23 août 1973, un évadé de prison, Jan Erik Olsson tente de commettre un braquage dans l'agence de la Kreditbanken du quartier de Norrmalmstorg à Stockholm. Lors de l'intervention des forces de l'ordre, il se retranche dans la banque où il prend en otage quatre employés. Il obtient la libération de son compagnon de cellule, Clark Olofsson, qui peut le rejoindre. Six jours de négociation aboutissent finalement à la libération des otages. Curieusement, ceux-ci s'interposeront entre leurs ravisseurs et les forces de l'ordre. Par la suite, ils refuseront de témoigner à charge, contribueront à leur défense et iront leur rendre visite en prison. Une relation amoureuse se développa même entre Jan Erik Olsson et Kristin, l'une des otages. La légende veut même qu'ils se soient mariés par la suite, mais ce fait fut démenti.
Autres exemples
- Patricia Hearst
- Intervention des Sabines lors de l'affrontement entre les Romains et les Sabins (voir Tite-Live, Enlèvement des Sabines)
- Natascha Kampusch
- Certains enfants dans leur famille (voir J-Marc Epstein)
- Certaines victimes de violence conjugale
- Dernièrement, Clara Rojas, otage des FARC, qui a eu un enfant avec l'un de ses ravisseurs durant sa captivité dans la jungle colombienne.
Analyse du syndrome
Trois critères :
- le développement d'un sentiment de confiance, voire de sympathie des otages vis-à-vis de leurs ravisseurs ;
- le développement d'un sentiment positif des ravisseurs à l'égard de leurs otages ;
- l'apparition d'une hostilité des victimes envers les forces de l'ordre.
Pour que ce syndrome puisse apparaître, trois conditions sont nécessaires :
- l'agresseur doit être capable d'une conceptualisation idéologique suffisante pour pouvoir justifier son acte aux yeux de ses victimes ;
- il ne doit exister aucun antagonisme ethnique, aucun racisme, ni aucun sentiment de haine des agresseurs à l'égard des otages ;
- il est nécessaire que les victimes potentielles n'aient pas été préalablement informées de l'existence de ce syndrome.
Il apparaît plus difficilement si les victimes potentielles sont préalablement informées de l'existence de ce syndrome.
Le syndrome de Stockholm semble être une manifestation de l'inconscient, poussé par le premier but de l'homme : la survie. En effet, en s'attirant une sympathie envers l'agresseur, l'agressé s'éloigne petit à petit du danger, sachant contrôler, même inconsciemment, les émotions de l'agresseur. Ce qui lui vaudra peut-être l'épargne de sa vie au profit d'une pacification pouvant être poussée à une fraternisation.
Mécanismes sociologiques et psychologiques similaires
- Relation entre le dictateur et son peuple : le dictateur finit par devenir l'objet d'amour et d'admiration que l'on s'interdit de critiquer ou de haïr.
- Violence conjugale
- Maltraitance
- Dans ces deux derniers cas, homme, femme et enfant battus ne se plaignent pas, n'osent pas résister ou dénoncer et finissent par aimer leur tortionnaire.
Culture populaire
Plusieurs chansons y font référence, notamment :
- Stockholm Syndrome, du groupe Muse ;
- Stockholm Syndrome, du groupe Blink 182 ;
- Stockholm Syndrome, du groupe Yo La Tengo ;
- Syndrome de Stockholm, du rappeur Sefyu, avec la participation de Médine ;
- Syndrome, du groupe Volo ;
- La Télévision, de Daran (« C'est comme le syndrome de Stockholm inverse ») ;
- Stockholm 1973, du groupe Sourya ;
- Le Syndrome de Stockholm, de Déjà Vu ;
- Le syndrome de Stockholm, de Mc Solaar ;
- Non merci, de MC Solaar ;
- Stockholm Syndrome, du groupe normand Draft.
- Stockholm Syndrome, du groupe punk de Limoges Attentat Sonore.
Ce syndrome est également au cœur d'un roman de Stephen King, Rage, dans lequel un collégien abat l'un de ses professeurs et prend l'ensemble de la classe en otage ; à la fin du roman, la quasi-totalité des élèves otages prennent fait et cause pour leur camarade qui les séquestre.
Voir aussi
Références
- ↑ N. Kato, et al 2006, Ptsd: Brain Mechanisms and Clinical Implications, p. 149, Springer Publishers ISBN 4431295666
Articles connexes
- Pathologie
- Transfert
- Image paternelle
- Névrose
- Traumatisme
- Dysthymie
- Maltraitance
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