- Syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur
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Temporomandibular joint disorder
Classification et ressources externesTemporomandibular joint CIM-10 K07.6 CIM-9 524.60 DiseasesDB 12934 MedlinePlus 001227 eMedicine neuro/366 radio/679 emerg/569 MeSH C05.500.607.221.897.897 En France s´est établi le terme de syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur (S.A.D.A.M.) pour les troubles de la musculature posturale (manducatrice), de la musculature masticatrice ou de l´articulation temporo-mandibulaire.
Les autres termes synonymes sont : dysfonction cranio-mandibulaire (DCM), troubles temporo-mandibulaires (TTM), algies dysfonctionnelles de l'appareil manducateur (A.D.A.M.), dysfonctionnement de l'articulation temporo-mandibulaire, syndrome algodysfonctionnel de l'articulation temporomandibulaire, syndrome de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM). Dans les pays anglosaxons on utilise le terme « Temporomandibular Disorders » (TMD), en Suisse « Myoarthropathie » et en Allemagne « Kraniomandibuläre Dysfunktion ». L´ancien terme « syndrome de Costen » est tombé en désuétude. Le thérapeute principal de ce syndrome est le chirurgien-dentiste ou médecin stomatologiste, mais beaucoup d´autres disciplines médicales sont concernées.
En Belgique, qui dit "trouble musculaire" du S.A.D.A.M., pensera d'abord à la Physiologie musculaire et vasculaire, à la Biochimie (cycle de Krebs; hypoxie ou anoxie; acide lactique ou lactates) et à la fatigue des muscles (réduction pathologique du temps de repos physiologique) des bases fondamentales de la médecine générale (BAC Médecine générale, UCL - ULB - ULG) : tout muscle contracté à plus de 30% de sa contraction volontaire maximale (C.V.M.), voit ses veines totalement collapsées (syn. pincées). Les myalgies, ou crampes musculaires douloureuses, sont en relation avec l'effet contraignant et constant de la gravité terrestre, ou force universelle. Le premier traitement consistera d'abord à trouver la position optimale de repos physiologique des muscles manducateurs. On remarque que quasi tous les S.A.D.A.M. se résolvent par une recherche systématique du meilleur repos physiologique de tous les muscles posturaux des mâchoires (syn. muscles manducateurs), de la tête (dont les muscles masticateurs), des épaules et du tronc. Ceci va de pair avec la mise au repos de la perception proprioceptive desmodontale ("récepteurs periodontaux type-1", Hartmann-Cucchi) par absence de tout contact entre les arcades dentaires antagonistes (Hartmann F, 2004-2005). L'analyse vidéographique numérique de la dysfonction manducatrice lors de tests phonétiques spécifiques (occlusion.be, 1999-2003) permet de quantifier objectivement la symptomatologie du S.A.D.A.M. C'est le diagnostic de la dysfonction occlusale, ou relation symptomatique. En général, le repos physiologique des muscles manducateurs, ou pré-traitement, s'obtient par un test d'augmentation de la hauteur des dents ("D.V.O. physiologique", "D.V.O. fonctionnelle" - Aucun rapport avec la "D.V.O." iatrogène de l'I.A.G. enseignée depuis 1924) et suivant les critères objectivés par le diagnostic étiologique précédent (Consensus N.I.H. 1996, USA). Il s'accompagne d'une restauration des guidances antérieures et des contacts occlusaux dans une relation myodéterminée asymptomatique, ou "R.M.D.A." (Occlusodontologie). Celle-ci est parfaitement tolérée par le patient, puisque la dysfonction manducatrice originelle douloureuse est devenue asymptomatique par un biotraitement fonctionnel, pacifique et, si nécessaire, totalement réversible. En effet, cette biothérapie ne comporte aucune modification iatrogène de la dent naturelle du patient.[Wikipedia.BE, S.A.D.A.M. & Occlusodontologie : science de l'occlusion dentaire, 2009.
Sommaire
Définition
Le syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur (S.A.D.A.M.) comprend tous les troubles douloureux et non-douloureux, dus à une dysfonction structurelle, biochimique ou psychique de la musculature masticatrice et/ou l´articulation temporomandibulaire. Parmi de nombreuses classifications, les „Critères diagnostics de Recherche des Désordres Temporomandibulaires“ (CDR/DTM) de Dworkin et LeResche de l´année 1992 sont les plus répandus et comprennent 2 axes :
Axe I : Diagnostic des désordres temporomandibulaires (Axe somatique)
- Groupe I : Désordres musculaires
- Ia : Douleur myofaciale, avec ouverture buccale normale de 45 à 50 mm entre les incisives antagonistes centrales.
- Ib : Douleur myofaciale avec ouverture buccale limitée à moins de 40 mm. Parfois très limitée à quelque deux ou trois millimètres.
- Ic : Douleur myofaciale avec ouverture buccale exagérée à plus de 60 mm. Cette forme correspond à la déglutition salivaire atypique et pulsive (béances dentaires), accompagnée d'une laxité importante des ligaments de l'ATM.
- Groupe II : Déplacements du disque articulaire
- IIa : Déplacements du disque avec réduction
- IIb : Déplacement du disque sans réduction, avec limitation d´ouverture
- IIc : Déplacement du disque sans réduction, sans limitation d´ouverture
- Groupe III : Arthralgie, arthrite, arthrose. Celles-ci sont exceptionnelles.
Axe II : Incapacité reliée à la douleur et au statut psychosocial (Axe psychosocial)
- Grade de douleur chroniques
- Score des échelles de l´axe II
Épidémiologie
Environ 8% de la population présente des symptômes du SADAM et seulement 3% cherche un traitement. Les enfants se plaignent rarement de ce syndrome, mais la prévalence augmente au cours de l´adolescence. Les femmes entre 15 et 45 ans sont les plus concernées, comme dans la plupart des maladies douloureuses. Après la ménopause, les signes diminuent et chez les personnes âgées, cette maladie est relativement rare.
Signes cliniques
La multitude des symptômes peut rendre le diagnostic compliqué. Ce diagnostic se simplifie en présence d'interpositions linguales entre les arcades dentaires (examen phonétique, examen de la déglutition salivaire, etc.) : la déglutition atypique est la prolongation, chez l'adulte, de la déglutition salivaire de l'enfant, ou déglutition infantile. Souvent la musculature masticatrice et/ou l´articulation temporomandibulaire (ATM) sont douloureuses au réveil matinal ou amplifiées par les repas (efforts musculaires liés à la mastication). D´autres signes peuvent être une ouverture limitée (fatigues musculaires, crampes), des craquements ou bruits articulaires (muscles ptérygoïdiens externes dyskinésiques), des douleurs dans les dents (bruxisme, serrement permanent des arcades dentaires), la bouche (glossodynie), la face (hyperactivité de muscles peauciers), les oreilles, la tête (muscles temporaux), la nuque (posture céphalique), la gorge (muscles sus-hyoïdiens et sous-hyoïdiens), le dos (posture du tronc), des problêmes avec l´occlusion dentaire (malpositions, usures, avulsions dentaires non compensées), etc.
Tous ces signes sont à mettre en relation avec la gravité terrestre (= constante) et une disparition progressives des phases de repos physiologique des muscles posturaux.
Étiologie
Dans la plupart des cas on ne peut pas identifier une étiologie précise du SADAM. C´est pourquoi l´on parle d´une pathologie multifactorielle avec toute une série de facteurs de risque qui peuvent prédisposer, déclencher ou perpétuer ce syndrome. Ces facteurs peuvent avoir une origine biologique, psychique ou sociale :
- Déglutition salivaire atypique
- Troubles de la posture face à la gravité terrestre constante
- Disposition génétique
- Hormones
- Malformation des maxillaires
- Trouble émotionnel (stress)
- Expériences douloureuses
- Hypervigilance
- Traumatisme par accident
- Traumatisme occlusal (une nouvelle prothèse par exemple)
- Bruxisme
- Troubles du sommeil
- Syndrome dépressif/anxiété
- Stress post-traumatique
- Autres troubles psychologiques
Diagnostic
Dans le diagnostic du SADAM sont actuellement conseillés:
1. Un interrogatoire médical soigneux avec des questionnaires adaptés.
2. Un examen clinique de l´ouverture buccale, de la musculature masticatrice, de l´articulation temporomandibulaire et de l´occlusion.
3. Une radiographie panoramique des maxillaires pour exclure des pathologies dentaires et maxillofaciales.
4. Un ou plusieurs questionnaires psychométriques pour évaluer les troubles psychosociaux et les comorbidités.
Dans des cas spéciaux, le spécialiste peut avoir recours à des examens techniques, radiologiques ou psychologiques complexes et demander l´aide à d´autre disciplines médicales.
Diagnostic différentiel
De nombreuses pathologies peuvent provoquer des douleurs dans la région de la tête et de la bouche. Dans des cas cliniques obscurs, des consiliums médicaux sont indispensables pour un diagnostic et une thérapie correcte.
Traitement
La marche à suivre dans le traitement du SADAM est conservatrice et prudente, tant qu'un diagnostic clair n'aura pas été établi. Différents modes thérapeutiques peuvent être utilisés de façon individuelle, tout dépendant de la gravité de la pathologie. Un point commun est de rétablir des conditions physiologiques durables au niveau de la musculature posturale : allonger la durée du repos physiologique des muscles et limiter les mouvements parasites inutiles à la fonction masticatrice (muscles peauciers, postures céphaliques, oxygénation du sang, mouchages réguliers, sport, repos nocturne adéquat, etc.)
- L´information du patient sur son syndrome et son diagnostic exact est le premier pas vers une relation thérapeutique amicale, confiante et rassurante. Des craquements ou bruits articulaires par exemple ne doivent surtout pas inciter le patient à avoir trop de soucis.
- Dans beaucoup des cas des conseils simples pour modifier le comportement peuvent améliorer nettement les symptômes : nourriture molle, traitement au chaud ou au froid, sport, stretching, techniques de relaxation, stratégies pour réduire son stress par exemple.
- Une gouttière occlusale est souvent ajusté par le chirurgien dentiste/stomatologiste pour tenter de relaxer la musculature et décomprimer l´ATM.
- Un plan de morsure rétro-incisif provisoire pour réduire la distance trop grande qui sépare les mâchoires (déglutition atypique) et recréer, à la hauteur physiologique, les contacts et guidances qui permettent une phase suffisante de repos physiologique des muscles manducateurs. Ce traitement doit être poursuivi par des artifices prothétiques mécaniquement résistants.
- La kinésithérapie est souvent utile pour réduire les tensions musculaires dans tout le corps et influencer de façon positive le traitement.
- Des médicaments antalgiques, anti-inflammatoires ou myorelaxants sont rarement nécessaire pour arrêter le processus de la chronification douloureuse ou améliorer la qualité de vie.
- La neurostimulation électrique transcutanée (TENS) réduit parfois la tension musculaire et les douleurs musculaires.
- D´autres traitements comme l´acupuncture, l´infiltration des points trigger myofaciaux ou l'homéopathie[réf. nécessaire] peuvent aider à réduire les symptômes.
- Des traitements dentaires, orthodontiques ou chirurgicaux invasifs ne doivent être pris en compte que dans les cas très bien documentés.
Pronostic
Dans la plupart des cas le SADAM est une maladie bénigne avec une tendance à la guérison parfois spontanée. Dans à peu près 10% des malades, un diagnostic incomplet ou divers facteurs de risques mènent à une chronification douloureuse du syndrome, induisant des troubles psychosociaux importants qui nécessitent un processus thérapeutique de plus en plus complexe.
Catégorie :- Odonto-stomatologie
- Groupe I : Désordres musculaires
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