Sylvie Reviriego

Sylvie Reviriego (surnommée aussi la Dépeceuse de Tours) est une femme française qui a tué Françoise Gendron, sa meilleure amie, en décembre 1988 à Tours. Elle l'a droguée puis lui a sectionné les veines avant de découper son corps en morceau. Enfin elle lui a coupé la tête et l'a mise au four pour la chauffer à 300 °C. Sylvie Reviriego a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour ce meurtre en 1991.

Le lundi 12 décembre 1988 dans la matinée un ami de Françoise Gendron vient chez cette dernière pour lui apporter du papier peint. Quand ce dernier frappe chez son amie c'est Sylvie Reviriego, une amie de Françoise qui lui répond; Sylvie lui dit que Françoise est en train de prendre un bain et l'ami de Françoise dépose le papier peint. Ce dernier repart. En fin de matinée vers 11 h 30 Sylvie propose à Françoise d'aller chez elle pour lui montrer un vêtement qu'elle a spécialement conçu pour elle. Les deux femmes se rendent chez Sylvie. Là Sylvie propose un thé à Françoise auquel elle ajoute une dose de médicament. Suite à l'absorption du thé Françoise ne se sent pas très bien et Sylvie lui propose de se reposer sur son lit. Une fois remise Françoise boit de nouveau une tasse de thé avec la même dose de médicament. De nouveau Françoise se sent mal et Sylvie Reviriego décide de lui faire couler un bain pour qu'elle se détende; une fois dans le bain Sylvie plonge la tête de Françoise sous l'eau pour la noyer et au bout de quelques minutes Françoise meurt. Ensuite Sylvie à l'aide d'un scalpel (qu'elle a volé à l'hôpital où elle travaille) sectionne les veines de son amie Françoise. Puis elle décide de découper le corps en morceau mais n'a pas les outils nécessaires pour cela et reporte cette tâche pour plus tard. En début d'après midi Sylvie enveloppe le corps de Françoise dans une espèce de couverture et la met sur le balcon de son appartement (elle ne peut faire autrement car Sylvie a deux enfants). Puis en début de soirée Sylvie se rend chez sa mère pour l'emmener chez elle (en effet c'est l'anniversaire du fils de Sylvie) et en profite pour prendre un hachoir et un couteau de chasse. Lors de la fête d'anniversaire chez Sylvie Reviriego personne ne se pose des questions sur la couverture qui se trouve sur le balcon de l'appartement et les voisins ne se doutent non plus de rien. Le lendemain matin le 13 décembre une fois seule dans son appartement vers 7 h 30 Sylvie Reviriego commence à découper le corps de Françoise Gendron en morceaux (elle commence par découper la tête qu'elle met sous un seau puis sectionne tour à tour le bassin, le tronc, les bras et les jambes). Ensuite Sylvie Reviriego va au supermarché acheter des sacs poubelles pour y mettre les différentes parties du corps. En fin de matinée Sylvie Reviriego met successivement dans 3 sacs poubelles les divers morceaux. D'abord elle va mettre le sac contenant les bras et les jambes aux abords de l'hôpital de Tours puis les deux autres sacs contenant respectivement le tronc et le bassin sont déposés derrière un hypermarché. C'est en début d'après midi qu'une personne remarque les sacs poubelles bleus se trouvant à l'hôpital de Tours (les sacs de l'hôpital sont en général gris) et appelle de suite la gendarmerie et la police judiciaire. Une fois sur place les policiers ouvrent le sac bleu et y découvrent les bras et les jambes. Plus tard un appel anonyme prévient les policiers de la découverte de deux sacs également bleus se situant derrière un hypermarché de Tours; arrivés sur place les policiers se rendent compte qu'il y a un tronc et un bassin. Ils font le rapprochement avec la découverte, le matin même, des bras et des jambes. Les morceaux (hormis la tête) sont amenés à l'institut médico-légal de Tours et le médecin légiste remarque, en ayant reconstitué le corps, des traces blanches sur le torse de la victime pouvant faire penser à une mycose. La presse régionale ne tarde pas à s'emparer de l'affaire et par le biais des journaux la police judiciaire diffuse un portrait de la victime : c'est une femme et a des traces blanches sur le torse ressemblant à ce qui pourrait être une mycose. Pour les policiers il est difficile d'établir l'identité de la victime étant donné l'absence de tête. Puis une personne se présente à la gendarmerie pour signaler qu'elle croit connaitre la victime en la personne de Françoise Gendron; en effet le fils de Mme Gendron déclare que sa mère porte des traces blanches sur son torse et qu'elle a disparu depuis la veille. Les policiers se rendent de suite au domicile de Françoise Gendron et trouvent l'appartement vide. Ils remarquent des objets par terre ainsi que le papier peint déposé sur une table. Puis les policiers se rendent dans la salle de bains et découvrent le fil du sèche-cheveux dénudé. De plus ils remarquent une personne suspecte qui se trouve à l'extérieur; les policiers l'interpellent et cette personne se trouve être Yves l'ami de Françoise. Yves leur explique qu'il devait diner la veille avec Françoise mais qu'elle n'est pas venue. Il raconte aussi aux policiers qu'une voix féminine avait appelé chez Françoise pour lui dire que Françoise s'est absentée plusieurs jours pour se rendre à Fromentine en Vendée. Enervé Yves a jeté son plateau repas par terre et était parti, d'où le désordre chez Françoise. Par ailleurs un appel anonyme prévient les policiers que la personne qui a assassiné Françoise est Sylvie Reviriego, une amie de Françoise. En effet cette personne anonyme déclare que sa fille était allée chez Sylvie Reviriego et que cette dernière aurait raconté des choses étranges et aurait eu un comportement suspect au sujet de Françoise Gendron.

De suite les policiers de l'identité judiciaire se rendent chez Sylvie Reviriego et en fouillant son appartement ils trouvent deux couronnes dentaires dans les toilettes de la salle de bains. Sylvie raconte que des ouvriers se seraient battus dans sa propre salle de bains, d'où la présence de ces couronnes. Puis les policiers trouvent également des bijoux dans une trappe derrière la baignoire. Les initiales FG sur ces bijoux prouvent que ce sont ceux de la victime et Sylvie Reviriego n'explique pas comment et pourquoi ces bijoux se sont retrouvés ici. Trouvant son attitude suspecte les policiers emmènent Sylvie Reviriego au commissariat de Tours. Dans le même temps les policiers interpellent Luc et Michel, deux amis de Sylvie et de Françoise; en effet Sylvie raconte aux policiers que ce sont Luc et Michel qui auraient tué Françoise. Sylvie raconte qu'elle a effectivement "shooté" Françoise chez elle mais affirme qu'elle ne l'a pas tué. Elle serait partie de chez elle et aurait laissé un double de ses clefs dans sa boite aux lettres pour que Luc et Michel puissent tuer Françoise. Au fur et à mesure de l'enquête les policiers se rendent compte que les deux individus ont un alibi et qu'ils n'ont pas la carrure suffisante pour avoir commis ce genre de crime. Par conséquent Luc et Michel sont relâchés quelques jours plus tard. Les policiers n'ont plus qu'une suspecte : Sylvie Reviriego. Tard dans la nuit Sylvie Reviriego avoue que c'est bien elle qui a tué Françoise Gendron. Elle explique toutes les circonstances du crime (y compris la tentative ratée de tuer Françoise le 12 décembre lorsqu'elle a mis le sèche-cheveux dans la baignoire de Françoise peu avant l'arrivée de l'ami de cette dernière) et raconte que le soir du mardi 13 décembre elle s'est acharné avec une rare violence sur la tête de Françoise Gendron et qu'elle a mis la tête dans son four et que le four a chauffé à 300 °C toute la nuit. Ensuite avec l'aide de son propre fils (qui ignorait le contenu du sac) Sylvie jette les restes de la tête de Françoise dans une rivière près de Tours. Au début les policiers se disent que Sylvie est folle et que tout ce qu'elle dit ne peut être vrai. Puis quand les policiers lui demandent pourquoi elle a tué Françoise Sylvie Reviriego reste assez évasive. Sylvie explique qu'elle était jalouse de son amie et qu'elle ne supportait plus que Françoise lui demande sans cesse de l'argent. Néanmoins elle était accro à Françoise dont elle ne pouvait plus se passer, elle déclare même qu'elle l'aimait autant qu'elle la détestait : elles vivaient une sorte de relation fusionnelle. Les policiers ont du mal à croire que ce soit le seul mobile du meurtre. Sylvie Reviriego réitère ses aveux devant la juge d'instruction et est incarcérée à la prison de Tours. Quand les experts psychiatres lui rendent visite quelques jours plus tard elle réitère ses aveux pour la troisième fois. Les experts disent de Sylvie Reviriego que c'est une femme extrêmement lucide et selon eux elle était pleinement consciente de ses actes lorsqu'elle a tué Françoise Gendron. Les policiers apprennent que trois mois avant le meurtre le médecin de Sylvie Reviriego lui avait prescrit un cocktail de médicament pour maigrir. De plus les effets secondaires de ces médicaments ne touchent en principe pas le psychisme des personnes mais il peut être possible que dans de rares cas l'effet secondaire de ce cocktail ait pu atteindre le conscient ou le psychisme des gens. Sylvie Reviriego aurait donc pu être victime d'une psychose médicamenteuse étant donné que selon les dires de la mère de Sylvie Reviriego cette dernière était agressive depuis un certain temps. Enfin le médecin de Sylvie Reviriego a été radié de l'ordre des médecins pendant trois mois et la pharmacie qui a délivré ces médicaments à Sylvie Reviriego n'a pas été poursuivie.

Le procès de Sylvie Reviriego s'ouvre à la cour d'Assises de Tours en juin 1991. Durant les premiers jours les circonstances du crime sont détaillées et le problème se pose de connaitre le mobile du meurtre. Mais Sylvie Reviriego avoue ne se souvenir plus de rien et a le regard fuyant envers toute l'assistance. Les experts avouent une nouvelle fois que Sylvie Reviriego était complètement consciente et lucide au moment du crime et qu'elle n'est atteinte d'aucune déficience mentale ou intellectuelle. Selon les experts l'absorption du cocktail de médicament n'a pas pu engendrer une sorte de folie meurtrière chez Sylvie Reviriego. Lors de ce procès il est évoqué l'hypothèse d'une homosexualité refoulée de la part de Sylvie Reviriego envers Françoise Gendron. Mais cette idée est écartée et Sylvie Reviriego avoue tout de même qu'elle ne comprend pas pourquoi elle a fait ça. Sylvie Reviriego dit aussi qu'elle ne supportait plus le train de vie que menait Françoise et que ses jérémiades (mot qu'elle prononce souvent) lui étaient insupportables. Toute sa haine envers Françoise est exprimée durant ce procès. Le médecin légiste revient également sur le fait que l'acharnement post-mortem sur la tête de la victime est exceptionnel. Le déchainement de violence dont a fait preuve Sylvie Reviriego reste un mystère. A la fin du procès Sylvie Reviriego est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité. Elle fait appel de la décision mais elle est déboutée.