- Sparte et Athènes au Ve siècle
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Les relations entre Athènes et Sparte au Ve siècle av. J.‑C. (-510--404) sont, symptomatiquement, les relations pragmatiques entre deux superpuissances locales.
L'opposition n'est pas viscérale et les deux cités ne jouent pas une course à l'hégémonie sur le monde grec. Tout le début du Ve siècle av. J.‑C., de -510 à -462, brille surtout par l'audacieuse et décisive alliance de 480 : la bataille de Thermopyle, par Léonidas de Sparte, et celle de Salamine, par la flotte athénienne de Thémistocle sont deux événements qui sauveront la Grèce balkanique de la domination perse. De 462 à 431, des tensions ont beau apparaître, la tolérance prévaut, sans doute du fait de l'accord implicite « La mer à Athènes, le Péloponnèse à Sparte ». Seule la remise en cause de ce statu quo entraînera Sparte, dos au mur, à la guerre du Péloponnèse, victoire remportée par Sparte en 404, mais qui laisse Sparte affaiblie, et Athènes soumise.
L'on peut également traiter des oppositions institutionnelles : Athènes la démocrate, Sparte l'oligarche. Mais l'opposition est plus affichée que réelle. Dans les deux cas, ce n'est qu'une fraction de la population locale qui se rassemble dans l'assemblée, Ekklésia à Athènes, Appela à Sparte. Et dans les deux cas, ce n'est qu'une élite qui tient les rênes de la cité : l'aristocratie et la gérousie à Sparte, les orateurs de talent à Athènes.
Mais c'est surtout les différences conceptuelles qui font l'opposition entre les deux puissantes cités. Sparte, dominant une population d'esclaves hilotes agités qui est indispensable à l'exploitation de ses champs se doit pour survivre d'être militairement irréprochable, et présente dans le Péloponnèse. Par nécessité de survie, Sparte ne peut prendre le risque de partir tenter l'aventure au loin. Au contraire, Athènes étant sûre d'elle chez elle, elle peut tenter l'aventure impérialiste, elle peut se montrer audacieuse, elle peut tolérer d'être guidée par la soif d'une démocratie aventureuse. C'est le fameux « dynamisme athénien » qui effrayait tant de Spartiates dont l'idéal était l'autarcie.
Mais il ne faut pas exagérer non plus. Athéniens et Spartiates sont tous grecs, ont des cultes et des sacrifices semblables, tandis que dans chaque cité, tel Cimon à Athènes, de nombreux citoyens sont admiratifs de l'autre cité, et œuvrent à la concorde.
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