Siips

Siips

SIIPS est l'acronyme de Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée.

Les SIIPS représentent un ensemble d'outils statistiques et une méthode d'évaluation et de gestion de l'activité de dispensation des soins infirmiers.

Sommaire

Objectifs

La méthode des SIIPS permet d'élaborer une mesure tant qualitative que quantitative, reproductible selon des paramètres courants, de la charge en soins d’une personne soignée durant une période donnée.

Le résultat de cet audit est exprimé sous forme d'un indicateur en soins infirmiers, dont l'analyse permet de mesurer qualitativement et/ou quantitativement un changement dans une situation de soins infirmiers[1].

Les SIIPS n'évaluent pas l'ensemble de l'activité du professionnel de santé.

Méthode

La mesure se réalise en deux étapes.

Étape 1 : élaboration des référentiels de mesure

Dans une unité de soins, on mesure, sur un échantillon de personnes soignées, le temps consacré aux soins individualisés, soins de base, soins techniques et soins relationnels et éducatifs.

La première transformation réalisée calcule les temps de soins individualisés à la personne soignée en intensité de soins sur 24 heures. Enfin sur chaque groupe de soins, on classe les dossiers du moins intense au plus intense.

  • Classement en soins de bases par ordre croissant
  • Classement en soins techniques par ordre croissant
  • Classement en soins relationnels et éducatifs par ordre croissant

Les dossiers classés sont divisés en 4 groupes contenant chacun un quart des dossiers. Classement des dossiers de soins selon le temps de soins individualisés à la personne soignée.

Exemple :

Sur 100 dossiers classés par ordre croissant des soins de base les 25 premiers forment le groupe des autonomes. Les 25 suivants "les semis dépendants" le troisièmes "les dépendants" le dernier les "totalement dépendants".

Enfin pour chacun des groupes on calcule d’une part le temps de soins moyen/24heures, d’autre part, on étudie la nature et la typologie des soins de chacun des dossiers du groupe. Les deux grilles : le temps de soins moyen et nature/typologie sont issus d’un même groupe de dossier de soins. Elles sont donc corrélées et cette corrélation varie en fonction de :

  1. la qualité de la mesure du temps,
  2. la qualité des informations du dossier de soins,
  3. d’un type d’activité constant (médecine, chirurgie etc…).

Les référentiels bien que stables, évoluent en fonction de la variation du type d’activité, du temps, des pratiques, et de la qualité. Cette dérive bien que lente mérite d’être observée régulièrement.

Étape 2 : cotation des actes

Une fois le référentiel posé, on fait le postulat qu’un soignant peut, à partir des écrit du dossier de soins, identifier les soins individualisés de base, techniques, relationnels et éducatifs et de les classer selon les groupes (cotation SIIPS).

Ce postulat ne peut se vérifier que par la reproductibilité du classement : la relation patient ⇒ dossier de soins ⇒ classement, doit être constante quel que soit le soignant.

La recherche d’une reproductibilité avérée implique :

  1. la qualité des informations du dossier de soins,
  2. un niveau de compétence du soignant dans la méthode,
  3. la mise en œuvre d’une éthique professionnelle liée a l’information,
  4. la mise en place d’un contrôle qualité.

Dotée de la reproductibilité, la cotation SIIPS devient le certificat de prise en charge globale qui se traduit en Groupe Homogène de Soins. 3421 patients à dominante de soins relationnels et éducatifs de dépendance totale, ayant des soins de base modérés, autonomes en soins technique.

La valeur obtenue caractérise l’intensité du séjour/24h. Pour obtenir la charge en soins :

  • il faut multiplier cette valeur par le nombre de jours d’hospitalisation,
  • faire une évaluation quotidienne et les additionner,
  • une solution élégante consiste à utiliser la symétrie des séjours autour de la Durée Moyenne de Séjour. Une seule évaluation pour les séjours plus courts que la DMS, deux cotations entre une et deux DMS, trois cotations entre deux et trois DMS et ainsi de suite. Cela permet de connaître la charge en soins sans connaître les durées de séjours de façon individuelles.

La DMS était à l’origine autour de 7 jours, d’où une cotation tous les 7 jours et/ou le jour de la sortie. Cela permet également de profiter de la coincidence avec la durée de la semaine pour faciliter le repérage dans le temps des équipes soignantes.

Généralement les établissements réalisent directement l’étape 2 et utilisent un référentiel déjà élaboré dans la littérature (grille de cotations et valeurs des coeficients).

Remarque sur les évolutions

Certains établissements utilisent de nouveaux coefficients SIIPS (par ex. : 45 ou 70 en réanimation) de façon empirique au lieu de procéder à l’élaboration d’un référentiel SIIPS (étape 1). Le nombre de certificats de prise en charge utilisés représente la production de soins d’un service.

Les calculs, jusque là conforme à la méthode S.I.I.P.S. publiée au Bulletin officiel (Bulletin Officiel n°94-8 bis page 214).

L’intensité est alors rattachée aux « soins intenses » c’est-à-dire la quantité de soins sur un laps de temps plus ou moins court. Cette notion se distingue de la quantité totale de soins qui ne dépend pas du temps d’hospitalisation. Les soins très intensifs se définissent par une grande quantité de soins par jour.

Un nouveau document collectif, publié aux éditions Lamarre, a repris la méthode : « La méthode S.I.I.P.S. – Indicateurs d’activités en soins infirmiers », document dans lequel une erreur est commise. En effet, dans la formule de calcul des intensités de soins, le signe « : » a été interprété comme un signe de ponctuation au lieu du signe de la division. Ainsi, l’intensité de soins (dérivé de la quantité de soins par le temps) est devenue le S.I.I.P.S.. Inversement, la quantité totale de soins pour un séjour (nombre de points) est devenue l’intensité.

Cette erreur a pour conséquence qu’un patient « A » coté 20 sur un séjour de 2 jours en réanimation (40 au total) et un patient « B » coté 1 sur 80 jours (80 au total). le patient « B » bien qu’autonome est deux fois plus intense que le patient « A » de dépendance totale.

Ainsi le terme « intensité », défini comme une quantité pendant l’unité de temps (quantité qui ne dépend pas de la durée) est utilisé en total contre sens par rapport à sa définition usuelle et scientifique.

Ressources complémentaires

Sources

  1. Les soins infirmiers et la charge de travail, in Guide du service infirmier, B. 0. N°87-29 bis, p. 147.

Articles connexes

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