- Até
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Dans la mythologie grecque, Até (en grec ancien Ἄτη / Atê) est une divinité de la Fatalité, incarnant la folie et l'égarement.
Sommaire
Mythe
Selon Homère, elle est la fille aînée de Zeus et est suivie par ses sœurs les Lites, tandis qu'Hésiode en fait la fille d'Éris, déesse de la Discorde, engendrée au commencement du monde.
Elle est réputée avoir égaré Zeus lui-même, sur l'ordre d'Héra : lorsqu'il fait l'annonce qu'un héros de son sang (Héraclès) doit naître, et qu'il régnera sur tous ces voisins, Héra l'oblige à en faire le serment. Puis, après qu'il s'est exécuté, la déesse va précipiter la naissance d'Eurysthée, fils de Sthénélos (descendant de Zeus). Fou de colère en découvrant le subterfuge, Zeus empoigne Até par les cheveux et la projette hors de l'Olympe, lui interdisant à jamais d'y remettre les pieds.
Até chute en Phrygie, sur une colline qui prend son nom, et où Ilos fondera par la suite Troie.
Bien qu'Homère ne le précise pas explicitement, tout semble indiquer dans le passage de l'Iliade la mentionnant qu'Até est bien la fille d'Héra en même temps que celle de Zeus : Héra est chez Homère la première épouse en date de Zeus (ils se sont unis sous le règne de Cronos à l'insu de leurs parents), dont Até est clairement présentée comme la fille aînée, et le rôle d'allié ou d'auxiliaire d'Héra - notamment dans ses vengeances à l'encontre des maîtresses et des enfants adultérins de Zeus - est généralement réservé à ses propres enfants : Héphaïstos chez Homère, Arès dans l'Hymne à Délos de Callimaque, Ilithyie dans l'Hymne homérique à Apollon et les Métamorphoses d'Ovide. La légende d'Até tentant d'interférer, afin de complaire à Héra, sur le destin d'Héraclès avant même la naissance de ce dernier, apparaît comme un doublon de celle, plus tardive, présentant Ilithyie, déesse de l'Enfantement, tentant d'empêcher Alcmène de mettre son fils au monde.
Pareillement, Até intervient longuement au Chant XI des Dionysiaques comme adversaire de Dionysos, dont Héra est, tout au long du poème, l'ennemie jurée.
Il semble donc qu'Hésiode, en faisant d'Até et d'Éris des descendantes de Nyx (la Nuit) plutôt que de Zeus ait voulu "nettoyer" la postérité de ce dernier de deux de ses représentantes les plus notoirement malveillantes : dans l'Iliade, Éris, explicitement nommée comme la sœur d'Arès (IV, 441) apparaît bien, elle aussi, comme une fille de Zeus et d'Héra.
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 12, 3).
- Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 230).
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (IX, 504–514 ; XIX, 91–133).
- Nonnos de Panopolis, Dionysiaques [détail des éditions] [lire en ligne] (XI, 113).
- Platon, Le Banquet [détail des éditions] [lire en ligne] (195d).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Eric Robertson Dodds, « Les excuses d'Agamemnon », in Les Grecs et l'irrationnel, Flammarion, coll. « Champs », 1999 (1re édition 1965).
- (de) W. Havers, « Zur Semiasologie von griech. ἄτη », Zeitschrift für vergleichende Sparchforschung, n° 43 (1910), pp. 225.
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- Progéniture de Zeus
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