- Sehotepibrêânkh Nedjem (grand prêtre de Ptah)
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Le plus grand des directeurs des artisans, Sehotepibrêânkh Nedjem
wr ḫ.rpw hmwt ś-ḥtp-(ỉ)b-rˁ ˁnḫ nḏm Sehotepibrêânkh Nedjem a été un grand prêtre de Ptah de Memphis sous le règne de Sésostris III de la XIIe dynastie. Il était le fils de Ouahet, qui le précéda dans cette même charge de grand pontife memphite.
Généalogie
Sehotepibrêânkh Nedjem Naissance Décès Père Ouahet Grands-parents paternels Grand-père paternel inconnu Grand-mère paternelle inconnue Mère Mère inconnue Grands-parents maternels Grand-père maternel inconnu Grand-mère maternelle inconnue Fratrie Fratrie inconnue 1re épouse inconnue Enfant(s) Nebpou, Sehotepibrêânkh Nedjem nous est connu essentiellement par un groupe statuaire trouvé à Memphis, actuellement conservé au Louvre, et représentant trois grands prêtres de Ptah qui se sont succédé pendant les derniers règnes de la dynastie. Ils faisaient partie de la même famille (le troisième personnage fait défaut mais une partie de son nom a été préservée).
Les deux figures préservées représentent donc Sehotepibrêânkh Nedjem et son fils Nebpou, côte à côte, debout dans l'attitude de la marche, les bras le long du corps, les mains posées à plat sur leur pagne. Coiffés des perruques cérémonielles, classiques pour l'époque, et parés de leurs habits de grands prêtres, ils portaient notamment l'écharpe en bandoulière des prêtres et un large pagne à devanteau constitué de huit rang de perles tubulaires ainsi qu'un grand collier ajouré, de style ousekh, orné de figures de chacal aux bras levés, signes caractéristiques de la fonction qu'ils occupaient.
La troisième figure devait certainement représenter un autre fils ou le petit-fils de Sehotepibrêânkh Nedjem. L'attitude d'ensemble est très hiératique et les visages des deux personnages sont traités à l'image du souverain régnant, en l'occurrence Sésostris III ou Amenemhat III. Cela dénote une certaine évolution dans l'art statuaire de cette période qui tranche nettement avec les traits individualistes des exemples du début de la dynastie (voir notamment la statue de Senousertânkh).
Nous avons donc là un exemple précieux de la statuaire civile en raison, d'une part de la qualité des personnages représentés avec tous les atours liés à leur rôle de grand prêtre, d'autre part par la preuve faite que la charge en question était devenue héréditaire à la fin de la XIIe dynastie. Enfin, pour l'histoire de l'art, ce groupe statuaire représente un certain retour à l'orthodoxie de l'Ancien Empire auquel au final l'ensemble des souverains de la dynastie aspirait. L'attitude des deux hommes, le style archaïsant de leurs parures, le traitement de leur personnalité, effacée au profit de celle du roi, tout est ici fait pour que la loyauté prime sur l'individualisme qui s'était développé lors de la IIe période intermédiaire et qui avait eu cours tout au long de la XIe dynastie.
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