- Sarvāstivādin
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L'école Sarvāstivādin ou Sarvāstivāda est l'un des courants majeurs du bouddhisme ancien. Elle est apparue environ trois cents ans après le parinirvāna du bouddha Shākyamuni, et répandue particulièrement dans les régions du Cachemire, du Pendjab et du Gandhara. Elle est parfois désignée par Vaibhāṣika.
La presque totalité des textes bouddhiques anciens conservés en sanskrit, en chinois ou en tibétain appartient à la secte des sarvastivadin.
Le terme sanskrit Sarvāstivādin est composé de trois mots : sarva (tout), asti (existe), vādin (celui qui parle), et signifie celui qui dit que tout existe. Le nom en chinois exprime exactement cette signification : Shuō yíqièyǒu bù 說一切有部, appellation simplifiée : Yǒubù 有部. (pāli : Sabbatthivādin ; tibétain : Thams-cad yod-par smra-ba ; japonais : Issai'ubu).
Le fameux Abhidharmakoşa explique la théorie de cette école : tous les phénomènes se divisent en cinq parties et soixante-sept éléments de bases ; bien que la nature de l'homme et du dharma soit vide (śūnyatā), ces 67 éléments composant toutes les existences sont réels ; les trois périodes (dhātu) passé, présent et futur existent effectivement.
Histoire
L'école naît à l'époque d'Ásoka (IIIe siècle av. J.‑C.). Le bouddhisme en Inde déclinera après le VIIIe siècle de notre ère.
Philosophie
La philosophie Sarvāstivādin est souvent décrite comme « pan-réalisme » : non seulement les phénomènes présents existent, et ont une nature propre, svabhava, mais également les phénomènes passés et futurs.
Cette position est un moyen de résoudre une grande difficulté à laquelle était confrontée le bouddhisme. La théorie de la rétribution des actes était difficilement conciliable avec la thèse qui rejetait l'existence du "soi", d'un quelconque principe vital ou de tout autre élément personnel permanent susceptible de transmigrer d'une vie à l'autre. Cette difficulté interne de la doctrine bouddhique était le défaut de la cuirasse sur lequel s'acharnaient ses adversaires.
La solution invoquée par les sarvastivadin, que "tout existe", le passé, comme le présent et le futur, permettrait d'expliquer la relation mystérieuse entre l'acte qui appartient au passé et sa rétribution à venir. Chaque dimension du temps est conçue comme un chemin au long duquel se déplacent les dharma qui, tout en restant instantanés, ont une nature permanente.
Mais cette notion des trois temps est dans la doctrine en concurrence avec celle de la "possession", dharma "détaché de la pensée" dont les sarvastivadin disent qu'il est une "formation" créée par l'acte dans le sujet; cette "formation" périt immédiatement mais pour laisser place à une autre semblable, et ceci jusqu'à la fructification de l'acte.
L'enseignement de l'école sarvāstivādin présente plusieurs autres particularités.
- La connaissance des quatre nobles vérités est progressive ;
- Même un arhat peut perdre l'éveil et retomber dans le samsara (Saṃsāra) ;
- Les Sarvāstivādin décrivent cinq voies, que reprendra le mahāyāna.
Voir aussi
Catégorie :- Bouddhisme ancien
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