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Saint-Jean du Désert
Saint-Jean du Désert est un quartier de Marseille, dans le 12e arrondissement.
Histoire
Le site de Saint-Jean-du-Désert était déjà habité et cultivé entre 4400 et 3300 avant J.-C. par les Chasséens. Plus tard, les Grecs y cultivèrent, entre autres, de la vigne. L'exploitation très ancienne de l'argile plastique de Saint-Jean-du-Désert est attestée par la mise au jour d'un réseau fossoyé protohistorique de vestiges imputables à des carrières antiques. Puis ce quartier fit partie d'un vaste domaine nommé Sarturan, concédé aux chanoines de la Major à la fin du XIIe siècle[1].
En 1638, Benoît Monier fit don de sa pinède pour permettre l'édification d'une chapelle sur la butte voisinant le vallon[2] en l'honneur de Saint Jean le Baptiste, « la voix qui crie à travers le désert : Préparez le chemin du Seigneur »[3]. En 1664, son fils Antoine Monier notifia cet acte, et en 1667 le vicaire général autorisa la construction. Les travaux d'édification de la chapelle aboutirent en 1668. Un clocher lui fut ajouté en 1708, puis des chapelles latérales, bénies en 1736. C'est dans cette chapelle qu'est enterré l'échevin Jean-Pierre de Moustiés, qui s'illustra aux côtés de Mgr de Belsunce pendant la peste de 1720[4]. Une plaque sur la façade le rappelle.
Vers 1677, Joseph Fabre, banquier, installa une première faïencerie. Le 1er janvier 1678, Fabre signa une transaction avec ses voisins, afin d'acquérir du bois au bénéfice de la fabrique financée par lui mais dirigée par Joseph Clérissy, maître-faïencier[5]. Joseph Clérissy est de ce fait le premier faïencier de sa famille, Saint-Jean-du-Désert devançant Moustiers d'un an dans la pratique de cet art.
Dans le dernier quart du XVIIe siècle, Saint-Jean-du-Désert se trouvait en plein essor. Mortreuil possédait une riche collection de plats datant de cette période, dont un signé Antoine Clérissy[6]. Il y avait au moins trois sites d'activités faïencières, deux poteries-tuileries, des parcelles d'extraction d'argile, des hangars de stockage, des habitations ouvrières, un moulin à huile, un cabaret, une boulangerie, une carrière et quelques maisons de maîtres[7].
À la Révolution, les habitants du hameau de Saint-Jean-du-désert firent valoir les actes par lesquels la chapelle leur appartenait, et obtinrent de la conserver. Ils n'étaient pas seuls à habiter le quartier : plusieurs marseillais aisés y avaient leur propriété (les poètes Lantier et Gaston de Flotte notamment), et y recevaient leurs relations. Parmi ceux qui hantèrent ce lieu nous pouvons citer : Pierre Puget, Frédéric Mistral, Bayle, Audin, Dethou, Autran, Rosely de Lorques, et Lamartine en 1832. Nous y noterons aussi le passage très remarqué des Bonaparte et celui de Marie-Christine de Bourbon[8]
« En vérité, avec ses luxuriantes prairies, ses jardins potagers, ses parterres de fleurs, ses nombreux arbres séculaires, ce quartier apporte, aux yeux du "pèlerin" l'aspect le plus agréable » écrit l'abbé Giffon dans son ouvrage Le pèlerinage du Désert en 1957.
Notes et références
- ↑ J.A.B. Mortreuil, Dictionnaire topographique de l'arrondissement de Marseille, 1872, rééd. par la Bibliothèque municipale de Marseille, pp.348-349
- ↑ Robert Bouvier, Origine des quartiers de Marseille, éd. Jean-Michel Garçon, 1988 (ISBN 2-9502847-0-1).
- ↑ Évangile selon Jean 1, 23
- ↑ Alfred Saurel, La banlieue de Marseille, 1878, rééd. par Jeanne Laffite, 1995, (ISBN 2-86276-268-7), pp. 155 à 157
- ↑ Paul Masson (sous la direction de-), ''Les Bouches-du-Rhône, encyclopédie départementale, 3e partie, tome XIV, 1935, pp. 378-380
- ↑ Alfred Saurel, op.cit. p.158
- ↑ Hervé Hardouin, À la recherche des faïenceries et tuileries-poteries de Saint-Jean-du-Désert (ISBN 978-2-9530420-0-9)
- ↑ Alfred Saurel, op.cit., p.161
Voir aussi
- Statistiques des quartiers du 12e arrondissement de Marseille
- Musée de la Faïence de Marseille
- Faïence de Moustiers
- Portail de Marseille
Catégorie : Quartier de Marseille
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