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Jean-Marie Seca
Jean-Marie Seca (né en Lorraine le 25 mars 1958 est un enseignant chercheur en psychologie sociale français.
Il exerce, en tant que maître de conférences habilité à diriger les recherches, à l'université de Versailles-Saint-Quentin (France). Docteur en psychologie sociale depuis février 1987, il a rédigé divers ouvrages sur les cultures populaires et les représentations sociales. Il est le premier psychologue social français à avoir fait une recherche empirique de niveau doctoral sur les groupes de rock amateur (1987). Même en étendant la comparaison avec les autres sciences sociales, en France, il n'y avait pas eu, avant 1987, de recherche de type monographique sur les groupes de rock. A ce titre, Seca fait figure de fondateur de la psychosociologie des musiques populaires et de pionnier concernant les travaux d'anthropologie du rock. Il propose de décrire les enjeux, en termes de reconnaissance sociale, des conduites de création musicale dans le rock, le rap et la techno. Il étudie les tensions psychiques des créateurs rock et underground qui tentent d'affirmer une authenticité dans un rapport de rivalité mimétique avec leurs modèles (vedettes) enviés/détestés. La théorisation de ce paradoxe, impliquant de la dissonance cognitive et une recherche de transe, est au centre de son premier travail de publication (en 1988, Vocations rock, Paris, Klincksieck). Jean-Marie SECA ne s'intéresse pas spécialement à l'histoire des vedettes ou à l'aspect journalistique des musiques populaires. Il est préoccupé par la figure de l'amateur. Il ne cherche pas à en faire l'apologie. Il tente d'analyser le sens psychopolitique de cette rage expressive diffusée dans toutes les strates des sociétés postmodernes.
La tension et la socialisation associées à l'entreprise créative de ces musiciens, généralement débutants, sont synthétisées par le terme "état acide". Cette dernière notion (métaphorique) résume l'ambivalence de la recherche d'un "autre état" de l'identité chez les créateurs ("devenir quelqu'un?"/"devenir ce que l'on est?"), une difficulté à formuler une "devise" originale qui "représente" la richesse intérieure de l'artiste et les conséquences psychosociales de l'obsession de se faire reconnaître ou de "se mesurer" aux groupes plus reconnus. On observe, notamment, des réactions de mise "hors de comparaison" des jeunes postadolescents musiciens ou adeptes ("on n'est pas comme tout le monde" "nous exprimons une émotion particulière" "un feeling" un "vibe" etc.) qui renvoie à une sociologie de l'éducation populaire ("faire par soi-même" "do it yourself") et à une idéologie narcissique en phase avec le capitalisme et les formes publicitaires de l'identification à un "soi rêvé". On est, là, dans le droit fil des travaux de Richard Sennett ou de Christopher Lasch. La théorie des minorités actives (Serge Moscovici), la philosophie du langage (Dany-Robert Dufour) et la psychologie des foules (Gustave Le Bon, Gabriel de Tarde, Elias Canetti) sont trois grilles d'analyse mobilisées aussi par Seca pour décrire cette idéologie/utopie de l'authenticité.
Seca a publié deux autres ouvrages sur les musiques populaires (en 2001: Les Musiciens underground, Paris, PUF; puis, en 2007: (livre collectif sous sa direction), Musiques populaires underground et représentations du politique, Cortil-Wodon, InterCommunications). Par ailleurs, ce psychosociologue poursuit des recherches sur les représentations sociales (2005, Les Représentations sociales, Paris, Armand Colin). Il est membre du laboratoire de recherche en management de l'université de Versailles-Saint-Quentin (LAREQUOI).
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