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Révolte des Batetela
La Révolte des Batetela, aussi connue sont le nom de Révolte de l'avant-garde de l'expédition du Nil fut un mouvement insurectionnel qui intervint entre 1897 et 1898 contre l'autorité de l'État indépendant du Congo. Elle fut essentiellement le fait de guerriers kasaïens tetela qui se révoltèrent contre leurs officiers suite à l'exécution de certains de leurs chefs indigènes.
Récemment débarrassé de la question des arabo-swahilis, l'État indépendant du Congo souhaitait reprendre les expéditions vers le Nil et l'enclave de Lado, qui n'avaient pu être menées à bien par la colonne Van Kerckhoven en 1891.
L'expédition Chaltin devait agir parallèlement à une colonne plus importante commandée par Francis Dhanis, comprenant 5.000 hommes, et qui devait traverser la forêt de l'Aruwimi en direction de l'enclave de Lado. Les soldats étaient pour la plupart d'anciens esclavagistes ou des batetela, dont certains s'étaient révoltés un an plus tôt à Luluabourg.
L'avant-garde de Dhanis, commandée par Leroy, et ses trois bataillons de 1.000 hommes chacun, commandés par les capitaines Mathieu, Julien et Doorme, partit des Stanley Falls en septembre 1896. Arrivés le 14 février 1897 au village de Dirfi, près de Dungu, celle-ci se révolta, le jour même où Chaltin atteignait le Nil. Dix officiers, dont Leroy, et sous-officiers furent tués.
Les mutins attaquèrent ensuite Dhanis à Ekwanga le 18 mars qui, subissant une lourde défaite notamment par la défection de 500 de ses hommes, dû se retirer vers Avakubi puis les Stanley Falls. Une dizaine d'officiers furent tué, dont un frère de Dhanis. Les révoltés prirent également la direction des Stanley Falls, détruisant les différentes stations sur leur passage, mais retournèrent finalement vers l'est.
Le lieutenant Josué Henry, qui était resté à Avakubi, infligea accompagné de 700 soldats sur la Lindi (actuelle Rivière Tshopo) à l'ouest du lac Albert une première défaite aux tetelas le 15 juillet qui se dispersèrent. Le lieutenant Sannaes gagna égalemennt une victoire à Katue, et le capitaine Doorme les battit également à Biko sur la Lowa le 20 décembre. Il se reformèrent plus au sud, dans le Kivu, et eurent à affronter la colonne Dubois, opération au cours de laquelle ce dernier fut tué. Dhanis prévut de les attendre à Micici sur l'Elila; mais malade, il laissa le commandement à Van Gele, mais le repris rapidement suite à l'état de santé également défaillant de ce dernier. Les révoltés prirent alors Uvira sur le lac Tanganyika. Dhanis se trouvait alors à Kasongo.
Les révoltés résistèrent aux différentes attaques des troupes de l'EIC: le commandant Langhans fut notamment tué au cours des combats. La colonne Long rentra à Kabambare. Les Batetela évacuèrent ensuite la région par la route de Mtowa et s'installèrent dans les impénétrables marais de Sungula.
Ils attaquèrent ensuite Kabambare et les chefs arabes se joignirent à eux. Face à des troupes surnuméraires, les troupes de l'EIC durent alors battre en retraite sur Kasongo. Le lieutenant Sterckx notamment trouva la mort au cours de ces combats.
Dhanis regroupa et réorganisa les troupes à Kasongo. 4 colonnes devaient permettre de reprendre l'offensive sur Kabambare : la colonne Dhanis, la colonne Sund, la colonne Meyers et la colonne Delhaise.
Les colonnes Delhaise et Meyers attaquèrent le 31 décembre 1898 les révoltés rassemblés à Mwana-Ndebwa (20 km à l'est de Kabambare). La victoire des troupes de l'EIC fut acquise au bout de deux heures, et leurs adversaires mis en fuite. Un dernier combat se déroula dans la région des marais de Sungula, qui fut le signal de la débandade des révoltés.
Les révoltés des tribus Babuy' remirent leurs fusils à leurs chefs pour les rendre aux troupe de l'EIC. Les autres passèrent en territoire allemand où ils furent désarmés. Il furent rassemblés à proximité d'Udjiji.
Au Kivu, une troupe de quelque 2.500 révoltés, commandés par Cungufu, se réfugièrent dans les montagnes proches de Fizi. Ils furent finalement vaincus, en octobre 1898, par le commandant C. Heck (de l'armée de Dhanis) à Baraka et Kaboge (ou Cungufu trouva la mort). La centaine de respcapés se rendirent, pour partie, au Lieutenant Portemans, les autres passèrent dans l'Oost Deutsche Afrika, où ils se rendirent sans condition. Heck a laissé le récit de ses deux batailles (Bxl., 1902).
Sommaire
Voir aussi
Bibliographie
- Ergo André-Bernard: Des bâtisseurs aux contempteurs du Congo Belge. L'Odyssée coloniale , L'Harmattan, 2005
- Salmon, P. : La révolte des Batetela de l'expédition du Haut-Ituri (1897) : témoignages inédits (1977).
- Alphonse-Jules Wauters - "L'État indépendant du Congo" (1899) - Bruxelles, Librairie Falk Fils
- Heck C.Une campagne africaine, Bruxelles, Librairie Nouvelle, 1902.
- De Boeck G., Baoni, Les révoltes de la Force publique sous Léopold II - Congo 1895-1908, Anvers, Editions EPO, 1987
Liens internes
- Campagnes de l'État indépendant du Congo contre les arabo-swahilis (1892-1894)
- Crise de Fachoda
- Révolte des Batetela de Luluabourg (1895)
- Révolte des Batetela de Shinkakasa (1900)
Liens externes
Catégories : État indépendant du Congo | Révolte d'esclaves
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