- Réinsertion après une peine de prison
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Le mot prison est connu de tous sous la forme d'un lieu de détention ayant pour but de punir et de faire payer le crime commis. Pourtant, même à la fin de la détention la condamnation est toujours là. En effet la réinsertion ne fut prise en compte que tardivement. Depuis il est question d'équilibre entre la sanction et la réinsertion dans la société. La réinsertion est le fait de réinsérer quelqu'un. Réinsérer a un sens très précis; il s'agit d'insérer; réintroduire à nouveau quelqu'un dans la société, dans un groupe. Par exemple, un individu qui reste dix ans incarcéré et coupé du monde devra beaucoup s'impliquer dans sa réinsertion, ce qui n'est pas toujours facile. La réinsertion d'un détenu dans la société est très importante car si celle-ci se passe bien, le détenu ne sera pas tenté de récidiver. En effet, certains ex-détenus ne récidivent que dans l'espoir de retrouver un toit. L’adaptation à une liberté retrouvée est souvent difficile pour les personnes ayant été incarcérées pendant une longue période. De plus, le regard des gens est souvent négatif et les amis et la famille ne sont plus toujours présents pour soutenir les anciens détenus. Si le détenu se retrouve seul à sa sortie de prison, les associations peuvent avoir un rôle de tuteur.
Sommaire
Les défaillances de la réinsertion
De nombreuses personnes mises en prison ne sont pas réellement bien insérée dans la société avant leur incarcération. La mentalité des personnes extérieures joue en leur défaveur. Le regard porté sur un détenu et les préjugés affaiblissent mentalement les ex-détenus. Cependant, il faut le reconnaître, les défaillances de la réinsertion ont parfois pour causes les détenus eux-mêmes. La réinsertion passe par la prise de conscience de son acte, en prison, ce qui est difficile pour certains : beaucoup refusent toutes les activités proposées comme travailler, étudier... De plus, certains détenus ne souhaitent garder aucun contact avec leurs proches de l'extérieur. Si les détenus n'y mettent pas du leur et n'essaie pas de garder des liens avec la réalité extérieure, leur réinsertion sera d'autant plus difficile.
Ces défaillances s’expliquent également par le fait qu’à sa sortie, l’ancien détenu doit impérativement prendre possession d’un grand nombre de documents souvent difficiles à obtenir. Il doit d’abord ouvrir un compte pour bénéficier d’une couverture maladie, puis il doit demander une Aide Médicale Etat (couverture de santé qui permet la prise en charge des dépenses de soins, des consultations et prescriptions médicales et des forfaits hospitaliers). Ensuite il doit se rendre très rapidement à la préfecture pour les documents élémentaires tels que la carte d’identité ou le permis de conduire. Enfin l’ancien détenu doit impérativement prendre toutes les mesures nécessaires pour la recherche d’un emploi et d’un logement.
Que se passe-t-il à la sortie de prison ?
Plusieurs études montrent que les détenus sortent de prison sans aucune ressource. 30% d’entre eux se retrouvent sans argent, sans emploi et sans abri. 1/5 ont moins de 8€ en poche à la fin de leur incarcération et 1/3 se retrouvent seuls. En effet, les anciens détenus deviennent souvent SDF et/ou chômeurs. L'ANPE, qui intervenait au sein de certains établissements pénitentiaires pour préparer la sortie et le retour des détenus sur le marché du travail, ne dispose d'aucun outil pour suivre les détenus à la sortie. D'ailleurs, l'agence ne rencontre qu'un sortant sur cinq.
Les sortants de prison n'ont plus aucun droit civil après leur libération : ils n'ont plus le droit de voter, d'ouvrir un commerce, d'occuper un poste à responsabilités, d'exercer certaines activités professionnelles (fonction publique), d'être tuteur d'autres enfants que les leurs, sont privés de certains droits familiaux, et cela normalement pendant 6 ans. Mais souvent les patrons n'acceptent pas d'employer un ancien détenu même s'il a purgé sa peine depuis longtemps.
Le soutien de la famille, dans la mesure où elle existe, constitue un élément très important dans la volonté du détenu de retrouver une vie normale après sa libération. En effet, un détenu qui se retrouve entouré à sa sortie et qui peut, par exemple, travailler dans l'entreprise familiale, a plus de chances de réussir sa réinsertion, qu'elle soit sociale ou professionnelle.
Les opérations de réinsertion démarrent dès l'entrée du détenu dans un centre pénitencier afin de préparer au mieux sa sortie. Certaines associations interviennent dans la prison, pour que les détenus ne se sentent pas abandonnés et puissent compter sur elles pour leur réinsertion et notamment leur réinsertion professionnelle, très appréhendé par ces derniers.
Les aides
Associations
Les associations ont pour but d'aider les anciens détenus à se réinsérer dans la société. Elles leur apportent un grand soutien car il est toujours difficile pour un détenu de revenir à la vie « normale ».
SPIP: Services Pénitentiaires d'Insertion et de Probation. Objectifs : assurer l’aide aux sortants de prison notamment en essayant de maintenir les liens familiaux, suivi individuel des individus : mise en place d’actions culturelles, essayer de régler les problèmes familiaux, les problèmes de biens matériels, participer à la prévention du suicide.
Désormais, pour l’ensemble des domaines d’intervention de la politique de réinsertion des personnes détenues (santé, emploi, formation…) , les SPIP concluent des partenariats avec d’autres associations et certaines institutions (ministères, collectivités territoriales…).
Aide de l’État
Les organismes tels que l’ANPE, les Assedic (indemnités chômage) ou encore la CAF (caisse d'allocations familiales) ont mis en place des mesures spéciales pour les anciens détenus. En effet, l’administration doit être en mesure d’apporter une réponse adaptée aux demandes d’emploi des détenus, en leur proposant par exemple une activité adaptée à la formation reçue en prison.
Les différentes réinsertions
La réinsertion professionnelle
La réinsertion professionnelle est la reprise d’une activité professionnelle. La réinsertion professionnelle nécessite un travail sur l’ensemble des problèmes du détenu : situation administrative (il n’a souvent plus de papiers), situation familiale (isolement, divorce, famille éloignée…), santé (problème d’alcool, toxicomanie), hébergement (il se retrouve souvent à la rue)…
La réinsertion professionnelle se prépare surtout dans la prison, en suivant des cours (formations professionnelles, passage du bac et autres concours...) ou en travaillant dans des ateliers ou aux services généraux (nettoyage de locaux...)
La réinsertion sociale
La réinsertion sociale est la reprise des activités quotidiennes et des relations amicales et associatives. Les trois «piliers» de la réinsertion sociale sont: le logement, l'éducation et l'emploi. Cela signifie que sans une réinsertion professionnelle réussie, la réinsertion sociale est incomplète. La fourniture d’un logement ou l’aide à la recherche de logement (ce qui peut être proposé par certaines associations ou par la famille par exemple) vise à apporter une certaine stabilité dans la vie des anciens détenus. La prison propose des activités sportives et culturelles qui aident à la réinsertion sociale, mais elle n'est pas vraiment préparée en prison. Ce sont plutôt la famille et les amis du détenu qui l'aident.
Quelques dates
La réinsertion n’a été prise en compte qu’à partir de 1791. Voici une Réforme datant de 1945 : « la peine privative de liberté a pour but essentiel l’amendement et le reclassement social des condamnés. ». Le but essentiel de l’emprisonnement est maintenant d’aider à la réinsertion. L’Institut des juges de l’applications des peines doivent suivre les condamnés après le jugement et peuvent prendre des mesures de faveur. Depuis 1971, la réinsertion a un vrai but. Les réformes sont alors destinées à rendre aux détenus une citoyenneté qui leur est encore refusée. À partir des années 1980, le milieu ouvert se développe (lieu de semi-liberté). Depuis la loi du 22 juin 1987, le service public pénitentiaire a pour mission de favoriser la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire. Depuis le décret du 13 avril 1999, cette mission relève des SPIP (Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation) . Un grenelle de l'insertion a été annoncé le 2 octobre 2007. Les 23 et 24 novembre 2007 à Grenoble, les travaux du grenelle ont été officiellement lancés. C'est Martin Hirsch, haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté (association française dont le but est de lutter contre la pauvreté) qui est chargé de l'organiser.
Sources : exposé de tpe terminale sur le sujet : comment se réinsérer dans la société après une peine de prison ? (pas de copyright).
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