- Rue des Écouffes
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4 arrtRue des Écouffes
Arrondissements 4 Quartiers Saint-Gervais
(Pletzl)Géocodification Ville de Paris : 3136
DGI :Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons L'oratoire Fleischman au n° 18 de la rue des ÉcouffesLa rue des Écouffes est une rue du 4e arrondissement de Paris, qui va de la rue de Rivoli au sud à la rue des Rosiers au nord. C'est une rue étroite et sombre à l'alignement irrégulier.
Ce site est desservi par la station de métro Saint-Paul.
Sommaire
Histoire
Cette rue était presque entièrement bâtie en 1200. En 1233, on l'appelait de l'Écofle, au XIVe siècle de l'Escoufle, des Escoufles, au XVIe siècle, des Escoffles, et depuis, des Écouffes. On pense qu'elle doit son nom à une enseigne représentant un milan, appelé autrefois escofles (« escoufle » était le nom communément donné aux prêteurs sur gages).
Cette rue fait partie du quartier juif du Marais, surnommé Pletzl. On y trouve la synagogue Beit Yossef (בית יוסף) et l'oratoire Fleischman, au no 18 [1], ainsi que de nombreux commerces juifs. La Librairie du Progrès situé en face de l'oratoire, au no 23, est la plus ancienne librairie juive du Pletzl. Elle existe depuis le début du XXe siècle. Au no 17 se trouve un restaurant yiddish, le Train de vie, et au no 27, le restaurant Cacher à la mode israélienne Mi-va-mi (מִי וָמִי = « Who's who »).
L'oratoire Fleischman a été créé en 1930 par Armand Fleischman (né à Paris en 1886, premier président du Fonds national juif ou KKL France en 1925[2],[3]) en souvenir de son fils Roger, étudiant en médecine, mort à l'âge de 19 ans (1911-1930). Il a été inauguré en 1931 en vue d'apporter des cours d'instruction religieuse et d'hébreu à la population yiddishophone du quartier, en particulier les enfants. À l'origine, l'oratoire était indépendant et de rite ashkénaze jusque dans le courant des années 1950 ; il est actuellement de rite séfarade et est devenu consistorial.
Lorsqu'on passe la porte, on longe un couloir qui donne sur une minuscule arrière-cour pavée. C'est là que se trouve l'oratoire. L'école de Talmud Torah ne fonctionna pleinement qu'une dizaine d'années, car ensuite un très grand nombre des enfants du quartier partirent pour Pitchipoï. Cependant, après la Libération, les cours de Talmud Thora reprirent pour quelques années encore.
L'une des aventures de Nestor Burma, dans la série Les nouveaux mystères de Paris, s'intitule Du rébecca rue des Rosiers. Léo Malet y décrit le quartier tel qu'il apparaissait à l'époque, en 1958[4]. Il a été porté au petit écran en 1992 par Maurice Frydland (voir Nestor Burma (série télévisée)). L'une des scènes a été tournée devant l'oratoire Fleischman.
Faits marquants
Au no 18, on trouve une plaque commémorative : « Ici vécurent avec leur mère torturée à mort par la gestapo, les patriotes Marcel, Lucien et André ENGROS fusillés par les occupants hitlériens. »
Dans cette rue, comme dans tout le quartier, ont eu lieu des rafles de juifs pendant la guerre. Dans certains immeubles ont été apposées des plaques commémoratives (qui ne sont pas visibles depuis la rue). Ainsi, au no 22, où quarante-quatre personnes, adultes et enfants, furent arrêtés lors de la rafle du vel' d'Hiv' du 16 juillet 1942 et déportés. Comme il est écrit dans le livre de Claude Lévy et Paul Tillard[5] : « Tous les étages retentissaient des pleurs des enfants. »
Au no 21 se trouve une plaque commémorative en hommage au grand Rabbin Jacob Kaplan qui est né dans cet immeuble : « Ici est né le 7 novembre 1895 Jacob Kaplan Grand Rabbin de France de 1955 à 1980 », fils de Benjamin Kaplan, casquettier, et d'Edel Klein, juifs pieux émigrés de Lituanie. Cette plaque a été posée en 2004, dixième anniversaire de sa mort, et dévoilée par Bertrand Delanoë, maire de Paris, le 18 octobre 2006.
Lieux
Plaques commémoratives
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Philippe de Champaigne mourut dans une maison située au n° 20 le 12 août 1674.
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Jacob Kaplan, Grand Rabbin de France, naquit au n° 21 le 7 novembre 1895.
Voir aussi
Notes et références
- Cyrille Fleischman dont la mère avait un magasin de linoléum pas très loin du métro Saint-Paul. Le fondateur est le père de l'écrivain
- ISBN 2204052361), 308 p., p. 307. Henri Raczymow, Littérature et judéité, Cerf, 1995, (
- Roger Berg, Chalom Chemouny, Franklin Didi, Guide juif de France, Éditions Migdal, 1971, 509 p., p. 159
- ISBN 2296024629), 189 p. Laurent Bourdelas & Patrick Le Louarn, Le Paris de Nestor Burma, l'Occupation et les "Trente glorieuses" de Léo Malet, Paris : L'Harmattan, 2007 (
- Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande rafle du Vel' d'hiv', Paris, Robert Laffont, 1967, p. 47.
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