- Rochers sculptés de Rothéneuf
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Rochers sculptés de Rothéneuf
Présentation Type Environnement visionnaire Architecte Adolphe Julien Fouéré Date de construction 1893 - 1909 Géographie Pays France Région Bretagne Département Ille-et-Vilaine Commune de France Saint-Malo Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : Saint-Malo
modifier Les rochers sculptés de Rothéneuf sont un des environnements spontanés parmi les plus connus de l'art brut. Ils ont été réalisés de 1894 à 1910 par l’abbé Adolphe Julien Fouéré, dit l'abbé Fouré (né en 1839 à Saint-Thual (Ille-et-Vilaine) et décédé en 1910 à Rothéneuf), comme il signait lui-même sur les cartes postales qu'il dédicaçait à ses visiteurs.
Sommaire
Histoire
C'est à l’âge de 55 ans, atteint semble-t-il de surdité, et affligé de problèmes d'élocution, que l’abbé Fouré est contraint d’abandonner son ministère et de se retirer sur la côte d'Émeraude, à Rothéneuf, à 5 km de Saint-Malo. Rothéneuf se trouve aujourd'hui dans la grande banlieue de cette ville, mais en 1900, il n'était que rattaché à la commune de Paramé, station balnéaire alors en vogue.
L'ecclésiastique entame alors une œuvre monumentale, directement taillée sur les rochers, fresque sculptée en plein air, à la merci de l'érosion marine. Pendant une quinzaine d'années, de 1894 à 1910, il sculpte des dizaines de statues sur cet ensemble remarquable de rochers granitiques surplombant la mer.
Les sculptures
Ses figures sculptées vont du bas-relief aux visages totalement dégagés. Elles étaient à l’origine polychromes, les traits de certaines de ses figures étant soulignés au goudron.
Thèmes abordés
L'inspiration de l'abbé Fouré est variée. Elle ne représente pas comme on l'a trop souvent dit, la légende d'une imaginaire famille de contrebandiers ou corsaires de cette côte, mais bien plutôt des personnages connus ayant un rapport avec l'actualité de son époque...
La guerre du Transvaal fait ainsi l'objet d'une saynète campant ses hommes célèbres, le président Krüger, le colonel de Villebois-Mareuil...
L'actualité coloniale de son époque paraît l'avoir beaucoup occupé. En catholique militant, et patriote nationaliste, peut-être royaliste, il semble avoir voulu en maints endroits de ces sculptures faire de la propagande pour l'évangélisation des peuplades soumises par la France.
L'abbé sculpte également des saints bretons légendaires comme saint-Budoc, représenté deux fois dans les rochers, dans une auge de pierre et sur son gisant.
L'homme célèbre de Rothéneuf, Jacques Cartier, est l'un des thèmes préférés de l'abbé qui l'a représenté non seulement dans les rochers mais aussi en bois dans l'ermitage qu'il habitait dans le bourg à quelques encablures de la côte.
L'ancien musée et les sculptures en bois
Du vivant de Fouré, son œuvre comprenait également des sculptures en bois qu'il entassait dans une gentilhommière pourvue d'un jardin qui fut transformé après sa mort en un musée dans le bourg. Une fois passé son mur d'enceinte crénelé, gardé par un dragon et des têtes hilares, on pouvait admirer ses œuvres (totems, personnages politiques, saints, figures mythologiques, animaux, le plus souvent déduits par le sculpteur des images trouvées dans la matière brute qu'il taillait), étiquetées de légendes naïves, et rangées dans des "galeries" dites "infernale", "mystique", etc. On ne connaît plus de ce musée que ce que les anciennes cartes postales nous en montrent. L’abbé est représenté siégeant sur un fauteuil gravé de sa devise « Amor et dolor », il se tient debout entre ses totems et dragons, il est surpris en train de sculpter, etc. Les œuvres en bois ont disparu à une date non précisée, l'ermitage a également été profondément modifié depuis cette époque.
Le site de nos jours
Les visiteurs ont toujours été très nombreux à venir visiter les rochers sculptés. (Il faut noter que l'entrée est payante: 2€50) Encore aujourd'hui c'est une curiosité fort appréciée, hélas de plus en plus érodée par le temps, les embruns, les ruissellements.
Les chercheurs révèlent depuis peu de nouvelles sources d'information qui permettent de ranimer la mémoire de l'abbé et de mieux le connaître, le "Guide de son musée" édité en 1919 par exemple ou les articles parus de son vivant dans des journaux comme "L'Eclair", "La Côte d'Emeraude", "Le Salut", "Lectures pour tous",etc.
Voir aussi
Bibliographie
- Anatole Jakovsky, Les Mystérieux rochers de Rothéneuf, Paris, Éditions Encre, 1979
- Frédéric Altmann, La Vérité sur l'abbé Fouéré, l'ermite de Rothéneuf, éditions AM, Nice, 1985
- Claude et Clovis Prévost, Les Bâtisseurs de L’Imaginaire, Éditions de l’Est, 1990
- Bruno Montpied, Le Musée Fantôme de l'abbé Fouré, réédition du Guide du Musée des bois sculptés annotée et illustrée, dans la revue L'Or aux treize îles n°1, janvier 2010
- Jean-François Maurice et Jean-Michel Chesné, Les inspirés en soutane, art religieux, art populaire, les sources occultées de l'Art Brut., Cahors, Éditions Gazogène, 2010
Gazogène N°31 - La revue de l'Art Brut, des créations singulières, de l'art populaire et des expressions marginales ou bizarres.
Références
Articles connexes
Liens externes
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