- Rivière-au-Renard
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Rivière-au-Renard est un village d'environ 3 000 habitants qui a été incorporé à la ville de Gaspé, au Québec (Canada). Il est situé entre L'Anse-au-Griffon, Petit-Cap et Sainte-Majorique. Le village est considéré comme la « Capitale des pêches » au Québec.
Sommaire
Géographie
Le village de Rivière-au-Renard s’étale sur les rives d’une large baie ouverte sur le golfe Saint-Laurent, à l’extrémité est de la péninsule gaspésienne. Il a été fondé vers 1790 par quelques familles canadiennes françaises et irlandaises. Ainsi, l’on retrouve côte à côte des Bond, des English, des Tapp, des Élément, des Chrétien, des Joncas, des Jalbert, des Dupuis, etc.
Le curé de la paroisse, l’abbé Élias Morris, originaire de Douglastown, est lui-même d’origine irlandaise. Relèvent de sa paroisse les villages ou regroupements de Pointe-à-la-Renommée, l’Anse-à-Valleau, Saint-Maurice-de-l’Échouerie, Pointe-Jaune, Petit-Cap et Petite-Rivière-au-Renard.
L’ensemble fait plus de vingt kilomètres de côte et compte une population d’un peu plus de 2 000 habitants. Une partie d’entre eux vivent de l'agriculture. Pendant l’hiver, plusieurs tirent de leurs terres à bois qu’ils font scier ou qu’ils vendent aux moulins de Jean-Baptiste Jalbert, à la Petite-Rivière-au-Renard, et de Georges Plourde, à l’embouchure de la rivière au Renard. La majorité de la population a cependant pour activité principale la pêche de la morue.
Histoire
Constitué civilement en 1856 et peuplé au moment de sa constitution par des immigrants de l’Irlande, majoritairement ceux qui sont restés dans la région suite au naufrage du Carrick en 1847, le village de Rivière-au-Renard s’étale sur les rives d’une baie. Rivière-au-Renard porte fièrement aujourd’hui le titre de « Capitale des pêches » du Québec. Et ce n’est pas sans raison. En effet, son histoire locale se caractérise depuis plus de 200 ans par l’exploitation de la ressource halieutique.
La condition du pêcheur
S’il ne la loue pas à une compagnie de pêche, le pêcheur possède sa propre barque, un flat de douze à treize pieds de long muni de deux rames, ou encore, une barge de dix-huit à vingt-deux pieds de quille et pourvue de voiles. Chacun possède ses agrès de pêche : deux filets, des lignes, des manigots, des turluttes, une haussière (corde pour amarrer le bateau), des grappins, un panier pour la boëte (appâts), des couteaux et des baquets (chaudières). Équipé de ces outils, le pêcheur gaspésien prend en moyenne entre soixante et soixante-dix quintaux (55 kilos par quintal) de morue par saison. En 1908, il reçoit 5 $ le quintal, ce qui signifie pour lui une entrée d’argent de 300 $ à 350 $, une somme suffisante pour rencontrer à ses besoins et à ses dettes.
Chaque pêcheur se lève tôt le matin et prend le large. Lorsqu’il ne vente pas, il doit ramer, parfois sur une longueur d’un mille ou deux. À son retour, le soir, sa femme et ses enfants l’aident à débarquer la morue qu’il prépare ensuite directement sur le plain. Quand elle est prête, il l’amène aux magasins de la compagnie Robin, situés sur les banc de sable, au centre du village, ou à la compagnie Hyman, dans la partie est du village; il peut aussi aller chez Fruing (les Vieux disaient Forouinn), à l’ouest de l’anse. Ces compagnies fonctionnent suivant un système développé par Charles Robin. Le pêcheur achète ses agrès à crédit au printemps et enregistre ses prises durant l’été. La compagnie fixe elle-même les prix et fait un état du compte à l’automne. Soit qu’elle se rembourse avec les surplus, ce qui s’avère plutôt rare, ou qu’elle garde en compte la dette du pêcheur jusqu’à la saison suivante, une fois la pêche terminée.
La condition de l’industrie
Depuis les deux ou trois dernières années, les pêches se sont bien portées. En 1907, 230 bateaux sont mis à l’eau depuis Rivière-au-Renard jusqu’à Pointe-à-la-Renommée. La campagne de 1908 est aussi considérée par l’inspecteur des pêches William Wakeham comme généralement bonne et même supérieure à l’année précédente. Deux cent cinquante-six barques se sont en effet rendues sur les hauts fonds. La saison 1909, celle qui connaît le soulèvement des pêcheurs, débute bien elle aussi. Par contre, les prix de la morue se situent à un niveau relativement bas et le nombre de bateaux engagés dans les pêches est moindre dans l’ensemble du Québec. Ce n’est cependant pas le cas pour la région de Rivière-au-Renard dont le nombre de bateaux-pêcheurs grimpe à 276 alors même que le nombre de prises est en baisse. Dès lors, c’est toute la production de morue séchée-salée qui s’en ressent. Des 15 132 quintaux de morue séchée-salée pris l’année précédente, ce nombre passe à 14 939 quintaux l’année d’après. On observe donc à Rivière-au-Renard une augmentation de l’effort de pêche et une diminution des rendements. En temps normal, les prix accordés aux pêcheurs auraient dû augmenter puisque la ressource se fait rare, mais, au contraire, ils baissent abruptement en cours de saison, passant de 5 à 3 $ le quintal. Ce rajustement est explicable par une valeur moindre du poisson sur le marché mondial.
Aujourd'hui
L'inondation dévastatrice de la nuit du 8 au 9 août 2007 a détruit tous les sous-sols des maisons du village situées en base altitude. Deux personnes y ont perdu leurs vies.
Personnalités
- La chanteuse Laurence Jalbert.
- La comédienne Sandra Dumaresq.
Patron
- Saint Martin de Tours. Il est fêté le 11 novembre.
Organismes communautaires
- Maison des Jeunes
- Cercle des fermières
- Association des personnes handicapées Val-Rosiers
- Chevaliers de Colomb
- Club de l'Âge d'Or
- Filles d'Isabelle
Catégories :- Gaspésie
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