- Resistine
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Résistine
La résistine est une hormone dont le nom provient de son effet tissulaire, l’insulinorésistance, induit par sa fixation sur les récepteurs à l’insuline des adipocytes, du foie et des muscles. Elle est de ce fait également responsable d’un hyperinsulinisme réactionnel. Au niveau du tissu graisseux, la résistine accélère la différenciation des pré-adipocytes en adipocytes.
La résistine est une adipokine qui appartient dans la famille des protéines possédant un taux élevé de cystéines découverte en 2001 par l’équipe du Dr Mitchell A. de l’école de médecine de l’université de Pennsylvanie. Son nom est venue du fait que cette protéine serait probablement impliquée dans la résistance à l’insuline chez des souris ayant reçu une injection de cette protéine.
Sommaire
Biologie cellulaire et moléculaire de la résistine
La résistine est une protéine qui fait partie d’une famille qu’on appelle « resitin–like » ou dans la famille des « FIZZ » (found in inflammatory zone). Son ARNm code une protéine de 114 acides aminés qui est située sur le chromosome 19 chez l’homme tandis que chez la souris elle code une protéine de 108 acides aminés et est sur le chromosome 8 avec un poids moléculaire de 12,5 KD. L’homologie entre ces deux protéines est de 64,4%. Elle est constituée par des homodimères de lien disulfures. Elle est riche en cystéines, en effet les résidus cystéines ont une affinité avec la partie N-terminal de cette protéine ce qui peu nuire à la dimérisation.
Chez l’homme la résitine est exprimée par la moelle osseuse, et les macrophages ont le rôle de transporteur de cette protéine vers les adipocytes alors que chez la souris, la résistine est directement produite par les adipocytes. Ainsi, chez la souris elle est présente en grande quantité au niveau du tissu adipeux blanc contrairement à chez l’humain car elle est se trouve en quantité moindre au niveau du tissu adipeux; elle a été retrouvée également dans le tissu placentaire et dans les cellules placentaires.Résistine et insulinorésistance
Le rôle de l’insulinorésistance a été découvert grâce a des expériences chez la souris. En effet, on a réalisé l’expérience en séparant les souris en deux groupes : le premier étant un groupe témoin et le deuxième est constitué par des souris ayant une obésité génétique ou ayant acquis cette obésité par un régime hyper-lipidique. Dans le premier groupe, on a administré de la résistine recombinante et on a découvert qu'elle induisait une résistance à l’insuline tandis que dans le deuxième groupe, la sensibilité à l’insuline augmentait en leur administrant un anticorps anti-résistine. Ces résultats ont démontré l’implication de cette protéine dans la résistance à l’insuline. Chez l’homme, la résistine n’est pas impliquée dans l’insulinorésistance, il n y a aucun lien entre obésité et insulinorésistance. (Certaine recherches ont démontré l'inverse chez l'humain, voici quelques références) [1]
Résistine, obésité et diabète de type 2 ou non insulinodépendant
La résistine a été découverte en étudiant l’effet des thiazolidinediones (TZDs); ce sont des antidiabétiques oraux qui se lient aux récepteurs « peroxisome proliferator activated receptor γ ». Ces derniers en se liant à leurs récepteurs activent des facteurs de transcription et sont ainsi exprimés dans le tissu adipeux car celui-ci est impliqué dans la résistance a l’insuline. On a constaté que le taux de résistine devenait faible en prenant des TZDs.
inversement, son taux se voyait augmenté en cas d’obésité. Donc ces médicaments auraient un rôle dans l’inhibition de l’insulinorésistance et dans l’activation des récepteurs PPARγ. Le diabète est une maladie en pleine expansion dans le monde et est caractérisée par un déficit de sécrétion de l’insuline par les cellules β pancréatiques et par une insulinorésistance. Vu qu’on a trouvé que les taux sériques de cette protéine étaient élevés chez les souris obèses et résistantes à l’insuline, nous pouvons déduire que la résistine serait probablement un rôle causal du diabète de type II lié au poids corporel. Les TZDs agiraient comme anti-hyperglycémiant chez des souris diabétiques. C’est ainsi qu’on a pu supposer que la résistine pourrait combler le vide existant entre obésité et diabète de type II.Résistine et inflammation
Chez l’homme, la résistine apparait comme un marqueur de l’inflammation. L’expression du gène de la résistine est régulé par des agents pro-inflammatoires comme le facteur de nécrose tumoral (TNFα) , l’inhibiteur de l’activateur plasminogène (PAI-1), l’interleukine 6 (IL6) et les lipopolysaccharides (LPS). Un travail de recherche a démontré un lien probable entre le taux de résistine dans le sang et l’indice de poids corporel, une corrélation positive entre résistinémie et PAI-1,tandis qu’elle est négative avec HDL. La résistine engendre des molécules d’adhésions par les cellules endothéliales et un déplacement des cellules musculaires lisses vasculaires. On a découvert qu’il y avait association avec le degré de calcification coronaire qui est un index d’athérosclérose; des personnes atteintes de maladie coronaire avaient un taux circulant de résistine.
Conclusion
En somme, la recherche sur la résistine est encore un sujet controversé. Chez la souris elle agit au niveau de l’insulinorésistance, de l’obésité et du diabète de type II alors que chez l’homme c’est encore à confirmer mais il semblerait que la résistine agirait au niveau de l’inflammation mais n’a aucun rôle au niveau de l’insulinorésistance. Comme il semblerait que cette protéine est le lien manquant entre obésité et diabète de type II, espérons que les recherches vont avancer afin de trouver une molécule similaire chez l’homme, impliquée dans la résistance à l’insuline. Ainsi, cela constituerait une approche thérapeutique pouvant apaiser les souffrances de plus de 300 millions d’individus atteints maintenant de diabète
Références
- ↑ Anatomie et physiologie humaines, 3e édition, Elaine N. Marieb, ERPI 2006 // http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12884646
- http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/viewer.fcgi?db=protein&id=12667798
- http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/viewer.fcgi?db=protein&id=9966777
- http://www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/ocl/e-docs/00/03/FA/90/article.md?type=text.html
- http://www.ist.inserm.fr/BASIS/medsci/fqmb/medsci/DDD/7458.pdf
- http://www.revmed.ch/article.php3?sid=21449 - 46k
- Steppan CM,Lazar MA; Division of Endocrinology, Diabetes, and Metabolism, Depts of Medicine and Genetics and The Penn Diabetes Center, University of Pennsylvania Medical Center, Philadelphia, PA 19104-6149, USA. Resistin and obesity-associated insulin resistance, feb 2004. PMID 11750858 [PubMed - indexed for MEDLINE]
- Lee JH,Bullen JW Jr,Stoyneva VL,Mantzoros CS. Circulating resistin in lean, obese, and insulin-resistant mouse models: lack of association with insulinemia and glycemia. Epub 2004, nov2. PMID: 15522996 [PubMed - indexed for MEDLINE]
- Rajala MW, Qi Y, Patel HR, Takahashi N,Banerjee R,Pajvani UB,Sinha MK,Gingerich RL, Scherer PE,Ahima RS. Regulation of resistin expression and circulating levels in obesity, diabetes and fasting. PMID: 15220189 [PubMed - indexed for MEDLINE]
- Shanshan Pang and Yingying Le. Role of Resistin in Inflammation and Inflammation-Related Diseases, feb 2006.
- Kim KH, Lee K, Moon YS, Sul HS. A cysteine-rich adipose tissue-specific secretory factor inhibits adipocyte differentiation. J Biol Chem. 2001;276:11252-11256.
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