- Raymond Guillore
-
Raymond Guilloré
Né le 20 novembre 1903 à Ivry-sur-Seine (Seine), Raymond Guilloré était instituteur, membre du Parti communiste de 1926 à 1933, syndicaliste, rédacteur de La Révolution prolétarienne.
Fils d'un ouvrier métallurgiste, Raymond Guilloré subit l'influence de son frère aîné, René, ouvrier tôlier-chaudronnier et militant anarcho-syndicaliste. Instituteur, il adhéra au Parti communiste à Vitry-sur-Seine où il habitait dans un pavillon appartenant à sa mère. L'administration le déplaça d'office de Vitry à Alfortville en raison de son militantisme politique et syndical. En janvier 1930, il quitta l'école Étienne-Dolet d'Alfortville, se mit en disponibilité et devint permanent pour quelques mois. Dès octobre 1931, il reprit son métier d'instituteur qu'il exerça jusqu'à la retraite. La direction du P.C. le désigna en 1932, pour aller dans le Vaucluse remplacer Joseph Duffaut, candidat communiste aux élections législatives de mai, tombé malade. Il se présenta donc dans l'arrondissement d'Orange contre Édouard Daladier et recueillit 2 038 suffrages sur 14 540 votants et 13 767 suffrages exprimés. Daladier fut élu au premier tour avec 9 148 voix. En 1933, le Comité central du P.C. prononça l'exclusion de Guilloré pour solidarité avec sa femme, Charlotte Caspar, alors chef de laboratoire du dispensaire de Vitry-sur-Seine et exclue avant lui.
Un des principaux porte-parole de la fraction communiste de la Fédération unitaire de l'enseignement dans la Seine, Guilloré avait été élu le 8 novembre 1928 secrétaire à la propagande et avait fondé le groupe des Jeunes de l'enseignement laïc dont il assurait le secrétariat. Le syndicat lui avait confié la gérance de l'Émancipé, organe corporatif.
En 1933, il rejoignit la majorité fédérale qu'il avait combattue pendant plusieurs années. Après l'unité syndicale de 1936, il fut un des porte-parole de la tendance École Émancipée dans les congrès du SNI Guilloré participa avec Eugène Galopin et Michel Collinet, en janvier 1937, à la création du Cercle syndicaliste « Lutte de classe» dont il fut un des principaux animateurs. II participa à la grève nationale du 30 novembre 1938.
En 1942, l'administration le somma de préciser ses activités politiques passées et son état d'esprit actuel. Guilloré répondit de façon à éviter la révocation. Cette lettre publiée par ses adversaires communistes à la Libération provoqua l'affaire Guilloré. La sous-section du S.N.I. du XXe arr. vota le 21 janvier 1946 une motion qui «déplorait, avec Guilloré d'ailleurs, le fait en lui-même, mais lavait le camarade Guilloré de tout soupçon concernant une prétendue soumission au gouvernement Pétain » et elle le confirmait dans ses fonctions de secrétaire. La commission des conflits du conseil syndical de la Seine adopta une position proche (Bulletin des Amis de l'École Émancipée, 5 juin 1946).
Il rejoignit, sous l'influence de Pierre Monatte, le groupe de La Révolution prolétarienne et collabora à la revue du même nom. Il y tenait la chronique de l'Union des syndicalistes. Les militants lui confièrent la direction de la publication en 1970 et la présidence de la coopérative « Les Éditions syndicalistes ». Le 31 décembre 1981, il mit fin de lui-même à ces fonctions. Il était marié avec Charlotte Caspar (voir Charlotte Guilloré), l'ancienne épouse de Voujovitch, Serbe, militant de l'Internationale communiste disparu en URSS après les purges de 1934-1935, et éleva leur fils, Michel Auclair (1922-1988), qui devint un acteur de renom.
Lien externe
- Portail du syndicalisme
Catégories : Syndicaliste enseignant français | Syndicaliste CGTU | Naissance en 1903
Wikimedia Foundation. 2010.