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Raúl González Tuñón
Pour les articles homonymes, voir González.Raúl González Tuñón (Buenos Aires, 29 mars 1905 – 14 août 1974) fut un poète argentin.
Correspondant de guerre au Chaco et en Espagne pendant la Guerre civile, il fit partie de l'avant-garde littéraire argentine des années 1920 et voyagea ensuite en Europe. Il vécut à Paris et à Madrid, où il se lia d'amitié avec les poètes Robert Desnos, César Vallejo, Rafael Alberti, Miguel Hernández, Federico García Lorca et Pablo Neruda. Son œuvre commence avec « El violín del diablo », qu’il publia à Buenos Aires en 1926, à l'âge de 21 ans. À cette époque-là, il collaborait avec la revue Martín Fierro, pour laquelle écrivirent aussi Jorge Luis Borges, Oliverio Girondo[1], Francisco Luis Bernárdez[2], Leopoldo Marechal[3], Macedonio Fernández[4] et Eduardo González Lanuza, parmi d'autres. La revue faisait de la polémique avec le groupe de Boedo (un quartier au centre de Buenos Aires), où se trouvaient les écrivains qui s’identifiaient avec la littérature sociale et qui appelaient leurs collègues de «Martín Fierro» le groupe de Florida. Boedo était à cette époque un quartier prolétaire, et Florida la rue élégante de l’époque, les pôles de la polémique étaient plutôt politiques, pas si littéraires. González Tuñón eut des bonnes relations avec le groupe de Boedo aussi, et spécialement avec le poète Nicolás Olivari.
En 1928, et peu avant de s’embarquer pour l’Europe, González Tuñón publia « Miércoles de ceniza ». Étant déjà à Paris, il écrivit l’un des livres les principaux de son œuvre : « La calle del agujero en la media », publié en 1930. Peu après, en 1936, il publia un autre de ses livres clef, « La rosa blindada », inspiré d’une soulèvement des mineurs dans la province Espagnole des Asturies.
Étant affilié au Parti Communiste Argentin, Tuñón eut toujours une relation de prudente distance, émaillée de tensions avec les structures du parti.
Entre tous ses poèmes, qui faisaient allusion à des voyages, quartiers de Paris et de Buenos Aires, villages de la Cordillère des Andes ou de la Patagonie, personnages de cirque, lieux lointains, tugurios extraños, marins, hampones o contrabandistas, il distingua ceux qu’il appelait poemas civiles (poèmes civils), qui concernaient des événements politiques et socials.
Parmi ses livres on trouve : « El otro lado de la estrella », « Todos bailan », « Poemas de Juancito Caminador », « Primer canto argentino », « Todos los hombres del mundo son hermanos », « A la sombra de los barrios amados », « Demanda contra el olvido », « El rumbo de las islas perdidas », et « La veleta y la antena ».
Juancito Caminador, un personnage inspiré d’un artiste de cirque et d’une marque de whisky (Johnny Walker) devint un alter ego littéraire de l’auteur.
González Tuñón fut aussi périodiste. Il travailla dans le journal Crítica, un journal du soir des années 1920 et 1930, fortement sensationnaliste, qui recruta cependant de notables écrivains de l’époque (parmi eux Borges et Roberto Arlt), et dans le journal Clarín, où il faisait la critique des arts plastiques et des chroniques de voyages.
Il eut une influence décisive dans la culture argentine des années cinquante et soixante et il est considéré comme l’un des fondateurs d’un courant moderne de poésie urbaine. « El banco en la plaza » et « Los melancólicos canales del tiempo » furent publiés à titre posthume.
Bibliographie
- Une dizaine de recueils depuis le premier El violín del diablo, 1926
- Poèmes dans Les Poètes du monde défendent le peuple espagnol. La Chapelle-Réanville, Éditions Nancy Cunard, 1937 (6 fasc.) : n° 5. Deux poèmes (W. H. Auden, Raúl González Tuñón) ;
- Poésie argentine du XXe siècle, Patiño, 1996.
Références
- ↑ (en) Oliverio Girondo (es) Oliverio Girondo
- ↑ (en) Francisco Luis Bernárdez
- ↑ (en) Leopoldo Marechal, (es) Leopoldo Marechal
- ↑ (en) Macedonio Fernández, (es) Macedonio Fernández
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