Artemis Fowl 6 : The Time Paradox

Artemis Fowl 6 : The Time Paradox

Artemis Fowl 6 : Le paradoxe du temps

Artemis Fowl 6 : Le paradoxe du temps
Auteur Eoin Colfer
Genre Fantasy
Version originale
Titre original Artemis Fowl - The Time Paradox
Éditeur original The Penguin Group
Langue originale anglais
Pays d'origine Irlande Irlande
Date de parution originale Août 2008
Version française
Traducteur Jean Esch
Lieu de parution Paris
Éditeur Gallimard Jeunesse
Date de parution 18 juin 2009
Dessinateur Kev Walker
Nombre de pages 432
ISBN 978-2-0706-2302-0
Série Artemis Fowl
Chronologie
Artemis Fowl 5 : Colonie perdue
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Artemis Fowl 6 : Le paradoxe du temps est le sixième tome de la série de best-sellers d'Eoin Colfer, Artemis Fowl.

Sommaire

Synopsis

Après son retour des Limbes, Artemis essaye de mener une vie normale et honnête, avec ses frères jumeaux Becket et Myles. Malheureusement la mère d'Artemis est atteinte d'une étrange maladie magique qui a frappé il y a des années la population magique. Pour la sauver, il doit remonter le temps pour retrouver le remède avec l'aide de Holly Short.

Nouveaux personnages

  • les jumeaux Beckett Fowl et Myles Fowl, frères d'Artemis Fowl II
  • le Dr. Kronski, président d'une organisation appelée les "Extinctionnistes"


Résumé

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

CHAPITRE 1

Dans ce premier chapitre, nous faisons connaissance avec les deux frères jumeaux d'Artemis, Beckett et Myle. Mais surtout, nous apprenons qu’un évènement grave est en train de se produire : la grippe de la mère du jeune Irlandais a subitement empiré et tous ses organes lâchent peu à peu, pour une raison inexpliquée. Le docteur présent sur les lieux, accompagné de sa secrétaire Miss Book met en garde le jeune homme : sa mère est condamnée, et s’il existe une seule porte de secours, alors c’est la science. Ce dernier n’en est pas convaincu. Artemis, qui dispose de la magie qu’il a volé dans les Limbes tente en effet de la soigner, mais réalise qu’il ne le peut pas : la magie refuse d’utiliser son pouvoir guérisseur, et est rejetée par le corps d’Angeline. Plus qu’une seule option : appeler à la rescousse ses contacts féeriques.

CHAPITRE 2

Nous retrouvons Holly, en mission de surveillance du Kraken. Nous en apprenons un peu plus sur cette sur créature mythique, qui loin d’être le monstre terrifiant dont parlent les humains est en réalité très docile : un animal de quelques kilomètres, qui une fois installé se nourrit des déchets humains pour les recycler dans des poches de méthane. Après ce petit exposé, retour à la mission d’Holly, qui plonge sous l’eau pour s’occuper des capteurs thermiques, celui sous l'eau paraissant de toute évidence endommagé, disposant d’une dizaine de minutes d’oxygène. Foaly s’occupe alors du capteur qui émet une lumière rouge et lance un « Mmm » des plus alarmants. Ce n’était pas ce capteur qui dysfonctionnait mais les autres ! Holly se propose de réparer les autres, mais le centaure fait remarquer que ce n’est pas leur priorité dans l’immédiat. Shelly, le Kraken va muer, et la mue des Kraken s’accompagne d'une grande explosion de leur ancienne peau (digne du dernier rassemblement tribal des nains selon foaly)! Il faut quitter l’île. Mais au moment ou Holly retourne à la surface, elle aperçoit alors quelque chose dans son viseur. Des Humains ! Le balayement thermique ne les avait pas fait apparaître la première fois parce qu’ils étaient dans le sauna, et que leur corps était à la même température que l’air ambiant. Ils le sont toujours, mais Foaly fait remarquer qu’une porte s’est sûrement ouverte entre temps, ce qui explique qu’on puisse maintenant observer des nuances dans le balayage de couleur. Il faut les sortir de là avant que tout n’explose. Holly est de retour au boulot !

Que font ces Humains dans le sauna alors qu’il ferme en théorie à 8 heures ? L’un d’entre eux étant un vigile et disposant de toutes les clés, l’expédition ne s’est pas révélée trop difficile à entreprendre…. Alors qu’ils étaient en train de plaisanter tranquillement en se réchauffant les orteils, le toit s’effondra alors brusquement et l’un d’entre eux fut aspiré dans l’air. Les autres réagirent alors de la manière la plus naturelle qui soit et remirent leur pantalon.

Retour sur Holly. Elle sait qu’après la stupéfaction, les Humains vont perdre tout contrôle d’eux-mêmes. Nous apprenons alors que le sortilège empêchant les fées de rentrer dans une maison sans y avoir été invité a été suprimmé par le démon sorcier N°1, sous ordre du grand conseil. Idée d’Holly : utiliser des flèches anti-lévitation, (basée sur le même principe que la Cordelune) pour les faire léviter afin qu'ils échappent à l'explosion. Malgré ce plan un peu chaotique, Holly parvient à sauver les humains juste avant l’explosion et a y échapper elle-même. Elle les retrouve plus loin, flottant dans les airs joyeusement, à cause du sédatif présent dans les fléchettes, avant de tomber dans l’eau et d’être récupérés par les gardes-côtes. Alors qu’Holly se prépare à essuyer le savon que va lui passer le commandant Kelp de retour à la base, elle reçoit un mail. De la part d’Artemis, lui laissant quelques mots : Mère est en train de mourir. Amène N°1. Holly, qui se rappelle la perte qu’elle avait éprouvé lors de la mort de sa mère 21 ans plus tôt, n’hésite pas une seule seconde. Direction le Manoir des Fowl.

CHAPITRE 3

Branle-bas de combat. Le père d’Artemis se prépare à aller en Angleterre, pendant que Butler ira en Chine. Par des moyens illégaux bien sûr. Artemis restera sur place, pour établir la liaison entre les différents docteurs et poser une caméra web dans la chambre de sa mère.

Holly apparaît alors qu’Artemis Senior part en direction de l’Angleterre. Le jeune irlandais s’étonne de la rapidité avec laquelle elle a répondu à son appel. En effet, elle était en Finlande. Petite discussion sur les sept Kraken qui restent au monde. - Sept ? Non il n’y en a que six Artemis. - Oui six. C’est un nouveau costume ? Suivie d’une discussion un peu plus émouvante où Arty s’interroge sur son statut de fils. Finalement Foaly intervient et procède à l’étude des symptômes. Et la surprise du centaure ne se fait pas attendre. Angeline souffre d’une maladie du Peuple des Fées : le Magitropie. Cette maladie mortelle (surnommée la peste des fées), a été éradiquée quelques années auparavant.Elle est transmissible par contact magique et le seul remède serait du liquide Céphalo-Rachidal spécial, découvert par Opale Koboî. Elle a aussi créé une seringue capable d’extraire ce remède sans tuer le donneur. Or, l'un des seuls animaux ayant ce liquide est le lémurien soyeux de Madagascar, espèce disparue depuis longtemps. Artemis le sait . C’est lui qui a tué le dernier il y a 8 ans.

CHAPITRE 4

Manoir des Fowl. Il y a presque huit ans.

Petite discussion entre le père d’Artemis et l’Artemis âgé de dix ans. Moscou est de nouveau sur le marché, il faut en profiter. Le bateau pour Mourmansk est prêt à partir. Bien sûr, Angeline n’apprécie pas trop l’idée. Mais une dernière affaire et Artemis Senior se retire de la finance. Pour sauver le monde conformément aux idéaux de sa femme. Artemis en doute.

"Le Fowl Star est prêt à partir, informe Artemis Senior. Souviens-toi, le pouvoir c’est l’or. (Aurum postestas Est, devise de la famille). Et occupe-toi bien de ta mère, lorsque je serai parti. Ne la laisse pas disperser la fortune familiale au quatre vents, d’accord ?"

Cette petite boutade resta gravée dans l’esprit d’Artemis, lorsque son père fut porté disparu deux mois plus tard. Les choses ne s’arrangeaient pas pour l’Empire des Fowl. Pendant qu’Artemis organisait des expéditions en Arctique, il se rendit compte que de l’argent manquait. L’argent pour financer les expéditions. Une discussion avec Angeline s’imposait.

Elle commençait déjà à perdre l’esprit, et avait envoyé un chèque de cinquante mille euros en Afrique du Sud. Cinquante mille euros qu’Artemis ne pouvait pas se permettre de gaspiller dans sa situation actuelle. Surtout pour acheter un singe en voie d'extinction. Pardon, un lémurien. Notez que cette rectification sera présente tout au long du livre et comportera un certain intérêt pour le dénouement final. Le dernier des lémuriens de Madagascar sera bien en sécurité dans le Rathdown Park, une réserve naturelle. Il faudra faire un petit tour au village des primates, dit Artemis. Après tout, c’était la famille Fowl qui l’avait partiellement financé. Et il laissa une Angeline enchantée que son fils prenne part dans le sauvetage du monde pour retrouver Butler. Mais Artemis trouve cette dépense inutile pour un lémurien n'ayant plus que 3 ans à vivre.

Manoir des Fowl, Aujourd’hui.

Donc, Artemis a finalement tué le lémurien pour de l'argent, songea Holly. Non et oui, il l’a revendu à une association : les Extinctionnistes. Si seulement Artemis pouvait remonter en arrière pour récupérer le singe … pardon, Lémurien. Artemis commença à réfléchir. Si le Magitropie était de retour, il faudrait renouveler l’antidote et Opale avait peut-être gardé des fichiers sur la question. Foaly en n'en était pas persuadé. En plus, lors d'un orage violent, quasiment toute la population de lémuriens est morte sous un éclair. Artemis ne vit qu'une seule solution au problème, retourner dans le passé et empêcher lui-même de vendre le lémurien. Complètement fou selon Foaly. Les répercussions sur le présent pourraient être désastreuses. le voyage dans le temps a été interdit pour cette raison

"Le fameux paradoxe temporel. S’on retournait dans le passé pour tuer son grand-père, est-ce qu’on mourrait aussi ? Comme Gorben et Berndt l’ont fait remarquer, toutes les répercussions se sont déjà produites. On ne peut changer que le futur, et non pas le passé, ou le présent. Si je retourne dans le passé, c’est que j’y suis déjà allé."

Devants ces arguments Holly et Foaly se montrent sceptiques. Artemis joue alors sa dernière carte. La pire méthode de chantage qui puisse exister. Il déclare à Holly que c’est elle qui a contaminé sa mère, en étant porteuse de l’infection. Lorsqu’elle l’a soignée avc sa magie. La maladie mutée a désormais une période d’incubation plus longue, c’est pourquoi elle ne s’est pas manifestée avant. Mais l’Irlandais sait que c’est faux. C’est surement lui le coupable, il avait déjà mesmérisé ses parents. Mais pourquoi lui et son père n’avaient pas développé le Magitropie ? Il garde cette réflexion pour plus tard... Holly, rongée par le remords, accepte de lui venir en aide. Après quelques minutes d’argumentations supplémentaires, tous doivent se rendre a l'évidence: il faut retourner dans le passé. En plus, la maladie risque de se propager à la population. Finalement, la navette transportant N°1 arrive enfin.

CHAPITRE 5

N°1 n’avait pas hésité une seule seconde lorsqu’il avait appris qu’Artemis avait besoin d’aide. Il avait été escorté par navette, flanqué d’une douzaine de fées cachées par leur bouclier pour pénétrer dans le Manoir, avant qu’Artemis ne le conduise à l’étage. Une fois la situation détaillée, N° 1 accepta immédiatement de porter secours à Artemis. Il peut lancer un sortilège temporel, le temps que les voyageurs se déshabillent. Pendant que l’Irlandais lançait un « Hurkk » et la fée un « D'Arvit !» des plus éloquents, le démon expliqua qu’il ne possédait pas encore une concentration suffisante pour projeter des armes ou des habits, déjà que le réassemblage des corps était particulièrement difficile, et les mit en garde contre le fait de se retrouver dans une autre dimension remplie de zombies quantiques . Charmant. Heureusement, un survêtement ne poserait pas pas trop de problème à N°1. Holly conserva une pièce de son équipement, qui la recouvrait comme un maillot de bain, et Artemis garda son boxer, Armani rouge s’il vous plaît. Le démon les enverrait dans le passé,tout en gardant un contact avec Holly qui pourrait être rappelée à tout moment dans le présent. Mais ce lien ne durerait pas éternellement, et ils disposeraient de seulement trois jours environ pour rentrer, au terme de ce temps,la connexion serait brisée et ils seraient condamnés à rester dans le passé. Artemis et Holly se préparèrent donc à être envoyés dans le passé, en se tenant la main. Epreuve difficile, même après tant d'aventures. N°1 s' hasarda à une petite blague. Je vous prononce maintenant….. Dans le tunnel temporel, ses deux amis disparurent. Homme et elfe. Combien de temps avant leur retour ? Si tout marche bien, une dizaine de secondes. Foaly commença à compter.

CHAPITRE 6

Manoir des Fowl, il y a presque huit ans.

Holly et Artemis arrivèrent sains et saufs au Manoir des Fowl. Ou peut-être pas entièrement sains. Les cheveux d’Artemis avaient poussé et il avait un début de barbe sur le menton. Paradoxalement, alors que l’Irlandais avait vieilli de quelques années, Holly avait considérablement rajeuni, et était revenue au stade d’adolescente. Des effets secondaires liés au voyage dans le temps qui s’inverseraient au retour. Sûrement. Artemis se remit à penser question pratique. Après s’être munis rapidement tous deux de vêtements, il exposa son plan. Il avait fait en sorte de retourner dans le passé au moment où lui-même plus jeune ramenait le lémurien chez lui. Dans quelques instants, Butler descendrait les escaliers et déposerait le lémurien sur le seuil de la porte, sans toutefois y entrer. Ils l’attraperaient et n’auraient plus qu’à retourner dans le présent. Un plan rudimentairement simple. Quelle ne fut pas leur surprise quand Butler apparut sous l’arcade derrière eux en se demandant comment ces deux gamins vêtus de manière ridicule avaient bien pu pénétrer dans le Manoir. Holly tenta de le mesmeriser. Ne sens tu pas tes yeux devenir lourds ? Dors Butler. Lorsque Butler comprit qu’il était en train de se faire hypnotiser, il réagit instinctivement. Avant même que la fée ne s’en rende compte, le garde du corps lançait un « Toi, dors » accompagné du même type de flèche hypodermique qui servirait à sa capture deux ans plus tard. Artemis eut juste le temps de crier « Butler ! Tu m’as tiré dessus ! » Avant que la flèche hypodermique fichée dans son épaule ne l’endorme lui aussi.

L’Artemis âgé de dix ans se posait des questions. Des étrangers qui pénétraient dans le Manoir sans qu’on retrouve une trace de leur vêtement ? Bizarre. D’autant plus que la fille n’avait pas une anatomie humaine. Il faudrait les emporter avec eux et les mettre dans le coffre. S’il plaisantait ? A t-on déjà vu Artemis Fowl plaisanter ?

Rathdown Park

Artemis et Holly se réveillèrent donc dans le coffre confortable de la Bentley, muni de l’air conditionné, légèrement éclairé avec un système d’eau potable. Et d’une serrure en titane. Artemis le savait, c’était sa voiture tout de même. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi les choses étaient différentes. Son souvenir ne correspondait pas à ce qui s’était passé… Ils n’avaient aucune chance de sortir. Même si Mulch Diggums venait à passer par là. Quelles étaient les chances pour que cela arrive ? Zéro. Et pourtant…. Quelque chose gratta contre le coffre qui s’ouvrit en révélant le visage d’un nain. Pas n’importe lequel. C’était, bien sûr, Mulch Diggums. Évidemment, à l’époque, ce n’était pas vraiment leur ami. Holly dut donc user de la force pour sortir du coffre avant qu’il ne le referme sur eux. Et Mulch la reconnut. Un officier des FAR. Hum…. La fée déballa ses affaires et s’emporta contre le nain. Elle venait de retrouver son Omniclé en reconnaissant l’inscription. Ceux qui ont lu attentivement le premier livre se souviendront de l’affaire d’Hambourg, qui est décrite comme la première affaire catastrophique d’Holly, celle où elle avait perdue la situation en laissant un suspect s’échapper. On apprend ici que c’est parce qu’elle cherchait son Omniclé que le suspect s’est enfui. Le fait qu’Holly parle au futur décida complètement Mulch. Cette Omniclé, il lui avait volé il y a à peine une heure. Dans un casier fermé, à Tara. Et il l’avait vue là-bas. Des voyageurs temporels ? Il avait reçu une note lui indiquant qu’il les retrouverait piégés exactement dans ce coffre de voiture et qu’il y aurait une récompense à la clé s’il les sauvait. Envoyer une note depuis le futur. Tout le paradoxe temporel. Mais il n’aurait la récompense que lorsqu’ils auraient récupérer le lémurien. - Le voler à qui ? - A moi-même, répondit Artemis. Ces voyageurs temporels ....

CHAPITRE 7

Ils devraient se séparer. Artemis et Mulch creuseraient un tunnel pour passer sous la cage et Holly les surveillerait depuis un poste d’observation.

Le jeune Artemis avait neutralisé les alarmes de sécurité. Un rapide tour de passe-passe dans le bureau du Directeur et il avait obtenu sa carte magnétique. Il observait sur son téléphone le déroulement des opérations dans son coffre. Il y avait placé une caméra. Une autre créature magique apparaissait dans l’angle. Un nain ! Le lémurien avait plus de valeur qu’il ne le pensait. Léger changement de plan. Il servirait d’appât pour récupérer ces créatures. Qui sait quel potentiel insoupçonné elles possédaient ?

L’Artemis âgé de 14 ans suivait Mulch. Arriveraientt-t-il exactement sous la cage du lémurien ? Bien sûr, il était un nain, que diable. Est-ce qu’il deviendrait riche, au fait ? - Tu te marieras même avec ma sœur, ricana Artemis. Les boutades s’interrompirent avec l’appel d’Holly. « Ne traine pas, Arty. Tu y va, tu y redescends, et retour à la voiture. » Arty ? Elle l’avait vraiment appelé Arty ? Arty eut du mal à suivre son conseil. Mulch, par ses époustouflants rejets gastriques fut projeté au loin et s’évanouit. En sortant du tunnel, l’irlandais s’aperçut qu’il n’y avait pas de lémurien dans celle-ci. Plutôt un gorille Uganda de la taille d’une montagne.

Holly dut intervenir. Faites qu’Artemis reste caché dans le tunnel. Évidemment, elle n’eut pas cette chance. Le gorille attrapa Artemis et le retourna comme une poupée de chiffon. La fée entra dans la cage en utilisant son Omniclé et agit. Elle utilisa le pouvoir des fées de parler toutes les langues et ordonna en lançant quelques touches de mesmer au gorille d’aller se cacher parce qu’un léopard arrivait. Ce dernier obéit. Holly se rendit compte alors qu’Artemis était grièvement blessé et reposait inconscient sur le sol. Le fait d’être redevenue une adolescente rendait son jugement confus. Convaincue d’avoir le Spelltropy, elle savait que si elle soignait Artemis elle lui donnerait la maladie. Mais c’était la seule chose à faire ; elle utilisa donc sa magie pour le soigner. Elle ressentit une joie débordante lorsqu’il se réveilla, en pleine santé. Et parce qu’elle était heureuse et que la magie fusait tout atours d’elle, elle se pencha vers lui et l’embrassa.

« Quelle perte de temps. Tu ne me prendras jamais en train de faire ça » dit l’Artemis âgé de 10 ans à Butler, observant la scène. Il se contenta de lui faire un exposé sur le nom scientifique du gorille qui l’attaquerait huit ans plus tard. Butler fut tout aussi intéressé par cette information que sur celle concernant la nourriture du lémurien sifaka soyeux. Artemis le plus jeune avait l’intention d’attirer le lémurien à l’aide d’une préparation à base de sève. Si ça ne marchait pas, Butler pourrait tirer une de ses seringues. Cela marcha évidemment. La partie est finie, songea-il, avant que Butler ne lui fasse remarquer le bruit étrange que produisait la fée dans l’autre cage.

Lorsque la magie disparut autour d’eux, Artemis redevint tout à coup alerte, sautant sur ses pieds. Après une remarque un peu maladroite, « Euh, merci. C’était… inattendu. », il réfléchit à un moyen de doubler son autre lui. Il remarqua au passage que Mulch ne s’était pas trompé de cage, mais que celles-ci étaient bâties sur pivots et tournaient. Pourquoi ne s’est-il pas rappelé de cette information ? Il fallait qu’Holly parle aux animaux. Leur fasse peur au point de provoquer le plus de cacophonie possible pour empêcher l’Artemis âgé de dix ans de s’emparer du lémurien. Ce qu’elle fit en produisant un bruit qui ressemblait à tous les hurlements de la terre à la fois, chargé de douleur et de souffrance. Artemis, autant le jeune que le vieux dut résister à ses instincts primitifs pour ne pas s’enfuir en courant.

Butler réagit courageusement à cette situation en envoyant une nouvelle seringue hypodermique dans l’épaule d’Holly, qui tomba inconsciente, encore une fois. Le lémurien s’était enfui. Il était à la recherche de l’endroit le plus élevé où se cacher. "Les pylônes", dit le jeune Artemis triomphalement.

Les choses devenaient catastrophiques du côté d’Artemis le-plus-âgé. Il s’enfuit avec Mulch en portant Holly par le tunnel, échappant de peu au gorille déchainé qui s’était lancé dans sa poursuite. Où pouvait bien s’être enfuit le lémurien ? Il était à la recherche de l’endroit le plus élevé où se cacher. Les pylônes bien sûr. Cette fois, ce serait un face à face. Artemis contre Artemis.

Le jeune Artemis et Butler étaient montés au sommet du pylône d’électricité, incapables d’aller plus loin et restaient donc sur la plate-forme, pendant que le lémurien se balançait le long d’un câble. Artemis le plus âgé se dirigea vers le pylône de service et monta après avoir revêtu une combinaison de sécurité. Il s’avança alors précautionneusement sur les lignes électriques, et grâce à sa combinaison ne pouvait être électrifié. Il suffisait juste pour lui de garder son équilibre. Juste. Face aux quolibets de son autre lui il ne broncha pas et réussi à gagner la confiance du lémurien et ronronnant, établissant avec lui un lien de complicité. Il commença à faire demi-tour, l’animal sur l’épaule, lorsque le jeune Artemis ordonna d’une voix glaciale à Butler de tirer sur le lémurien. S’il ne pouvait avoir le lémurien alors personne ne l’aurait. L’Artemis âgé de 14 ans se décida enfin à parler. Première confrontation en face à face avec lui-même. « Recule. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. » Notez au passage le sens de l’humour particulièrement pervers de Colfer. Artemis savait que son double ne reculerait devant rien. Il se connaissait, il l’aurait fait. Si le lémurien tombait, il mourrait, et puis tans pis. Il rendit donc au jeune Artemis le lémurien, qui prit un malin plaisir à se moquer de la défaite de son adversaire – si tu veux croiser de nouveau le fer avec moi, souviens toi de cette souffrance et peut-être que tu y songeras à deux fois - et attendit que la Bentley ne sorte du Parc pour descendre du pylône. Souviens-toi de cette souffrance. Il se détestait.

CHAPITRE 8

Mulch avait enterré Holly pour la cacher le temps qu’elle se réveille, dans une structure particulière appelée Na-na. Na-na ? Comme quoi ? « Comme dans Na-na-ni-na-na tu peux plus me voir ! » Lorsqu’Artemis retrouva Holly, il faillit lui révéler le chantage odieux qu’il lui avait fait subir. Faillit. Il devait se concentrer pour trouver un plan et arrêter de focaliser sur le baiser. L’Irlandais se releva soudain. Il savait quoi faire. Il paierait Mulch une fois qu’il aurait le lémurien. Mais celui-ci voulait une garantie. Artemis avait bien entendu les poches vides. Holly conclut donc un marché avec le nain : un chariot rempli d’équipements des FAR. Bien sûr, elle ne se souvenait plus de la combinaison de son casier, mais pas besoin de le dire à Mulch.

CHAPITRE 9

Lear Jet, au-dessus de la Belgique

Le jeune Artemis entretient une conversation vidéo avec le Docteur Damon Kronski, président actuel des Extinctionnists. Artemis a bien récupéré le lémurien, qu’il échangera contre cent mille euros à l’organisation. Kronski accepte ; il est prêt à l’échanger contre n’importe quoi et somme Artemis de le lui rapporter au plus vite pour le procès. Et il coupe la communication avant que le jeune Irlandais ait eu le temps d’appuyer sur le bouton. Décidément, il va falloir qu’il s’entraîne à bouger le doigt plus vite. Maintenant Kronski se sent psychologiquement en position de force. Butler interrompit ses pensées. Il bluffait quand il lui a demandé de tirer sur le lémurien, pas vrai ? Ce n’était pas du bluff. Artemis était vraiment prêt à faire n’importe quoi.

Port des navettes à Tara, Ireland

Mulch avait un passage secret pour pénétrer à Tara. Bien sûr, Artemis et Holly le savaient. Stupides voyages dans le temps. Le nain devait entrer dans le terminal sans se faire prendre. Il disparut sous terre, laissant Artemis et Holly seuls. Et l’histoire du baiser refit surface. Holly était désolée, mais c’était du au voyage dans le temps qui l’avait ramenée au stade adolescent. Quand ils retourneraient dans le présent, ils redeviendraient eux-mêmes. Ce fut à ce moment qu’Artemis craqua. Il lui avoua qu’il l’avait fait chanter. Ce n’était pas elle qui avait contaminé sa mère par le Spelltropy, mais lui. Aucune réponse de la part de la fée. Lorsqu’elle parla, ce fut pour lui annoncer qu’il était temps de descendre dans le tunnel.

Mulch Diggum les attendait. S’ils pouvaient récupérer une navette, ils parviendraient peut-être à battre de vitesse le plus jeune Artemis. Holly réussit à falsifier les rapports de contrôle des navettes. Ils s’élancèrent.

CHAPITRE 10

Fez, Morocco

Le jeune Artemis était plongé dans ses pensées. Ses ennemis ne reculeraient pas et tenteraient tout pour récupérer le lémurien, alors il devrait se préparer. Le rendez-vous avait été fixé par Kronski. Le bazar au cuir, un lieu public. Dans deux heures.

Pendant ce temps, dans la navette des FAR, l’Artemis de quatorze ans tentait de rassembler ses souvenirs. Où avait eu lieu la rencontre ? Le bazar au cuir, il n’en était pas complètement persuadé, mais ce serait déjà un début. Il était atterré de voir qu’Holly se fermait entièrement à lui, et cherchait un moyen de recoller les morceaux. N’avait-il pas remarqué un communicateur holographique ? N’y avait-il pas quelqu’un à qui elle n’avait jamais eut l’occasion de dire adieu ?

Centre de police, Haven Ville, équipe des FAR

Le Commandant Julius Root était absorbé par ses problèmes du moment –Mulch Diggums, le pouvoir des gangs de gobelins qui ne faisait qu’augmenter-, quand il reçut un appel holographique de la part du Capitaine Holly Short. L’affaire d’Hambourg est une fois de plus évoquée, apparemment l’Holly du passé est censée être sur place, et lorsqu’on connaît la fin désastreuse de l’évènement, on ne peut que sourire de la confiance absolue que manifeste le commandant à l’égard d’Holly. Suit une conversation beaucoup plus émouvante lorsque la fée avoue à Root à quel point il a été un bon commandant. Celui-ci lui serre la main holographique avant qu’elle ne disparaisse.

Finalement Holly et Artemis se réconcilient. Mais terminés les baisers.

CHAPITRE 11

Bazar au cuir, médina de Fez

Je vous épargnerai la description tout à fait immonde que l’auteur dresse de la médina. Pourquoi Kronski avait choisi un tel lieu ? Il était atteint d'anosmie, une maladie détruisant les perceptions olfactives. Or la puanteur du lieu était telle qu’elle déconcentrait le plus souvent ses adversaires. En l’occurrence le jeune Fowl. Artemis le-plus-âgé se souvint qu’il était placé de telle sorte que Kronski soit face au soleil. Sa façon à lui de le déconcentrer. Il se rappela que l’échange allait se faire au milieu de la place, et que Butler était placé à la fenêtre qu’il désigna du doigt, ayant catégoriquement refusé qu’il l’accompagne durant l’échange. Tout irait bien.

L’Artemis de dix ans rencontrait enfin Kronski. À l’aide de son téléphone à rayons X, il vérifia que les billets n’étaient pas des faux. Et il tendit la cage du lémurien au président des Extinctionnistes. Tout en reculant, il jetait des regards frénétiques autour de lui, sûr que quelque chose allait se produire. Et quelque chose se produisit en effet.

Holly avait placé une mini bombe dans une des cuves de peinture de la médina. Lorsque la cuve explosa, de la peinture se répandit dans l’air et sur les fenêtres. La vue de Butler devait maintenant être complètement obscurcie. De son côté, le jeune Artemis de dix ans surveillait Kronski et prit une rapide vidéo lorsque celui-ci se mit à danser debout sur une jambe en couinant pour conserver son équilibre. Ca n’avait pas de prix. La terre explosa soudain à côté de Kronski et en quelques secondes, le lémurien avait disparut. L’homme se défoula sur Artemis, qui immanquablement l’avait roulé, lorsque le jeune irlandais reçu un message de la part de Butler. Mission accomplie. Il avait un nouveau marché à proposer à Kronski.

L’Artemis du futur ne se rendit compte de son erreur que trop tard. Il n’aurait jamais placé Butler à une fenêtre. Il l’aurait fait croire, en déposant tout un tas d’équipement faisant apparaître l’endroit comme une position stratégique pour un snipper, mais Butler serait resté au sol, prêt à intervenir. Il savait exactement ce qui allait se passé, et tenta d’avertir Holly. Il ne pu qu’assister, impuissant, à sa capture par un Butler déguisé en travailleur sur son téléphone portable. Son double allait la vendre au groupe des Extinctionnistes, qui se chargeraient de son procès. Il n’avait plus qu’à se faire l’avocat du Diable.

CHAPITRE 12

Le Domaine des Hommes, QG des Extinctionnists, Fès

Kronski conduisit Artemis dans son bureau, dans le repère des Extinctionnists. Le lémurien aurait du être l’animal qu’il présenterait au grand procès des Extinctionnists cette année. Artemis avait tout gâché. Mais l’irlandais avait mieux à lui échanger cette fois. Il lui montra une vidéo portable représentant Holly. Kronski l’obtiendrait pour cinq millions d’euros. Payés en diamants. Mais il devait vérifier que la photo n’était pas truquée. Quand pourrait-il obtenir une garantie ? Soudain, Butler sortit de sa cachette – en l’occurrence de derrière les rideaux- en tenant un sac de sport. Artemis avisa Kronski du fait que la fée qu’il allait lui remettre pouvait se révéler dangereuse et possédait surement certains pouvoirs dont il n’avait pas encore pris connaissance, mais ce dernier se montra sourd à ses recommandations. Butler ouvrit donc le sac à l’intérieur duquel Holly était enfermée, bâillonnée pour inhiber son pouvoir hypnotiseur. Kronski conclut alors le marché.

Artemis le-plus-âgé avait désormais un plan « à moitié décent ». Il devait à tout prix récupérer Holly, parce que sans elle aucun futur ne serait envisageable.

Il retrouva Mulch, qui c’était fait un ami en la personne de Jayjay le lémurien, rebaptisé ainsi car il ressemblait à un « Julius Junior », et le convainquit de rester pour l’aider à sauver la fée. Il ne pourrait pas construire de tunnel pour la faire échapper cette fois, donc Artemis devrait se rendre à la réception des Extinctionnists seul. Il imprima un badge d’entrée au banquet. Tout ce qu’il lui restait à faire était de trouver un bon déguisement. Et un équipement médical.

Retour sur Kronski. En tant que Président, ce serait lui qui présenterait le banquet cette année. Et la créature qui allait être jugée était tout à fait extraordinaire. La cérémonie se déroulait toujours de la même façon : l’entrée, le procès en lui-même et le plus souvent la mise à mort de l’animal jugé – sauf cas exceptionnels qui étaient acquittés –, qui tombait par une trappe dans un puits de flamme. Cette année marquerait sa consécration.

Lear jet des Fowl, 10 000 mètres au-dessus de Gibraltar.

Artemis commençait à éprouver du remords. La créature qu’il avait vendue semblait presque humaine, après tout. Mes ses amis la libéreraient, se convainquit-il pour faire taire la culpabilité. Ils avaient presque réussi à lui damner le pion, ils se débrouilleraient très bien sans lui. Néanmoins, il devait faire quelque chose à propos de Kronski. Détruire sa réputation, par exemple. Il commença à réaliser une petite vidéo.

Il venait juste de terminer son projet lorsque Butler intervint. Pourquoi son employeur avait-il, en plus de la fée, offert à Kronski l’arme qu’elle portait ? Il avait fait un marché, c’est tout. En plus il avait remarqué des charges de destruction radiocommandées dans le pistolet. Il serait désintégré facilement. Butler insista. Ils devraient faire demi-tour pour apporter leur aide. Artemis n’était pas disposé à changer ses plans. Sachant qu’il ne pourrait désobéir à un ordre direct de son principal, il le prévint qu’il s’apprêtait à faire demi-tour et qu’il allait le faire, sauf si Artemis lui ordonnait le contraire. Il avait juste à dire un seul mot. Artemis ne dit rien.

Maroc

Je vais passer sur la cérémonie d’ouverture du banquet des Extinctionnists, qui n’a d’autre but que de montrer la mégalomanie totalement aberrante de Kronski. Seul Eoin Colfer peut rendre son récit intéressant en parlant de truites prisonnières dans la glace.

Le procès en lui-même commença. Kronski expliqua brièvement les règles : un animal, le dernier représentant de son espèce, allait être jugé, et si à la suite du procès on estimait que son existence était inutile pour la terre et un poids pour les humains, l’animal en question tomberait par une trappe et serait réduit en cendres. Il avait bien sûr le droit à un avocat, qui se proposerait volontairement, ou serait tirer au hasard pour lui empêcher cette fin atroce. Un rôle que personne n’avait envie d’endosser. Et Holly fut dévoilée à la salle. Si au début les Extinctionnists se montrèrent sceptiques –c’est…une petite fille ? -ils ne tardèrent pas à se montrer horrifiés lorsqu’ils comprirent que cette chose n’était pas humaine. Temps de procéder au tirage au sort. A la surprise générale, un jeune homme se porta volontaire. Son nom ? Malachy Pasteur. Pourquoi donc prendre la défense d’une vermine pareille ? Malachy adorait les défis intellectuels.

Artemis – car c’était lui, vous vous en doutiez - s’engagea alors dans une joute verbale avec Kronski. Je préfère vous laisser découvrir par vous-mêmes les plus belles réparties de l’Irlandais au moment de la lecture du livre et son incroyable talent de manipulation. Car c’est au moment où Kronski pensait avoir remporté la partie que le jeune homme passa à l’action. Il décréta que la fée qu’il présentait n’en était pas une, et qu’il avait tenté de berner tout le monde. Détruire sa crédibilité. Pour preuve, il s’avança en direction de la cage et montra aux Extinctionnists son portable. Il disposait de rayons-X – il le prouva en faisant voir au groupe les os de sa main- et au moment où il le passait sur le crane d’Holly, il diffusa une vidéo trafiquée montrant, à la place de son véritable crane, un crane ayant subi des implants. Premier tour de passe-passe. Il avait encore un autre tour dans sa manche. Ou plutôt sur sa paume. Il s’était procuré des bandages adhésifs féeriques qui prenaient instantanément la couleur de la peau sur laquelle ils étaient fixés. Il venait d’en coller deux sur ses paumes. Il en roula un en forme de cône, et, très rapidement, alors qu’il faisait semblant de tirer sur l’oreille d’Holly, lui en colla un pour cacher son extrémité pointue. « De fausses oreilles », déclara-il en montrant à tous le bandage en forme de cône, pendant qu’Holly exhibait à l’assistance ce qui ressemblait maintenant à une oreille humaine. Alors que la foule commençait à se révolter contre Kronski, il arracha la bande d’adhésif qui maintenait la bouche de la fée fermée. Elle se plia à son jeu en décrétant que Kronski l’avait récupérée dans un orphelinat et forcée malgré elle d’endosser ce rôle. Kronski était fini. Et soudain il se souvint. Le pistolet ! Il l’avait brandit plus tôt pour monter à la foule à quel point la fée était dangereuse. Il n’y avait qu’un moyen de vérifier si c’était une vraie fée ou pas, après tout. S’il marchait, c’est qu’il était réel, et s’il était réel, alors la fée était réelle elle aussi. Pourquoi ne pas essayer en tirant sur la poitrine de Malachy par exemple ? Il était si sûr de lui qu’il n’avait rien craindre, pas vrai ? Artemis hésita. Mais accepta. Alors Kronski tira. Il y eut juste quelques étincelles. Grâce au ciel, les charges de destruction avaient fonctionné. « Ce n’était pas censé se passer comme cela, déclara l’ex-président des Extinctionnists à voix haute. Elle avait dit qu’elles se passeraient différemment… » Elle avait dit? Songea Artemis. Les choses commencèrent réellement à dégénérer lorsque les Extinctionnists reçurent sur leur portable une vidéo des plus étranges. Artemis, qui s’était fait passer pour l’un d’entre eux ouvrit le sien et reconnut une œuvre qui était typiquement dans son style. On y voyait Kronski se balançant sur un pied en couinant d’une manière ridicule. Un petit texte que je vous laisserai découvrir l’accompagnait et achevait de détruire sa réputation. Temps de se faire la malle. Artemis sortit Holly de sa cage, pendant que Kronski se faisait attaquer de toutes parts. Mais proposer 10 000 dollar à chacun permit d’en récupérer quelques uns dans ses rangs. Inutile de décrire le chaos qui régnait dans la salle. Finalement, Artemis et Holly se séparèrent. Elle devrait désarmer les gardes qui gardaient l’entrée de la porte de la cuisine. C'est-à-dire pour eux la sortie. S'ils se séparaient, leur point de rendez-vous était la place où avait eu lieu l’échange.

La fée essaya d’utiliser son bouclier pour se frayer un passage entre les gardes qui empêchaient à tous de sortir, mais ce fut à ce moment que Butler intervint, en les retournant comme un gant. Ce fut la ruée vers la porte. Lorsqu’Holly se retourna, Artemis avait disparu. Rendez-vous au bazar.

Artemis était prêt à courir. Dès que la porte serait ouverte. C’était sans compter sur la haine que Kronski éprouvait à son égard, et qui se jeta sur lui pour tenter de le tuer, les précipitant dans la cage. Artemis se défendit autant qu’il pu, mais ses coup de pieds n’eurent pas l’effet escompté : un de ses talons appuya sur la télécommande de l’ouverture de la trappe et il tomba sans avoir pu se rattraper, jute avant que le mécanisme des flammes ne se mette en marche pour le réduire en cendres. Kronski, quant à lui s’était accroché aux barreaux de la cage. Au tour de la fée.

Lorsqu’Artemis se rendit compte que les flammes ne lui grillaient pas la peau, il douta sérieusement de leur véracité. Des hologrammes ? Le sol s’ouvrit alors sous lui et il tomba dans une pièce à l’architecture purement féerique. Elle ? Repensa-t-il. Et puis…qu’elle fée avait bien rassemblé le fluide cérébral lémurien avant l’épidémie de Spelltropy ? Combien de fois vais-je donc devoir sauver le monde de cette timbrée ? Eut-il le temps de penser avant que des octoliens ne le plaquent au sol. Il prit garde de ne pas respirer le gaz soporifique et fit semblant d’être endormit. Et ouvrit un demi œil, sachant ce qu’il allait voir sans pour autant le vouloir. « Ca, couina Opale Koboi en pointant un doigt tremblant en direction de l’Irlandais, ce n’est pas un lémurien ».

CHAPITRE 13

Bazar au cuir

Butler se rendit auprès d’Artemis, et lui expliqua que la fée avait réussi à s’en sortir, sans toutefois prendre la peine de lui mentionner que l’autre avait la situation bien en main avant son intervention. Mais le jeune homme aux cheveux longs était mort. Artemis contempla les diamants qui lui lançaient un regard accusateur.

Holy courrait, les gardes de Kronski sur ses talons, et se rendit au point de rendez-vous. Artemis n’était pas là. Elle continua de courir, sans parvenir à se débarrasser des gardes, et finalement se retrouva piégée, sans moyen de s’en sortir. Dans un acte de désespoir, elle leva les mains au ciel et implora de l’aide. Et il se mit à pleuvoir des diamants.

Sous le QG des Extinctionnists

Nous retrouvons la douce et tendre Opale (Colfer ne peut décidément pas se passer d’elle), accompagnée de Mervall. Même si la fée lutine n’avait pas obtenu le lémurien, elle pourrait toujours drainer le fluide cérébral de l’humain. Une mission qu’elle confia à son assistant.

Bazar au cuir

Comme on pouvait s’y attendre, les gardes se jetèrent sur les diamants comme une bande de loups enragés. Si leur fortune était faite, Holly eut moins de chance. Alors qu’elle profitait de la confusion des gardes, elle butta contra Kronski, qui commença à l’étrangler, lui signalant au passage que son complice était mort. La puanteur de la médina était atroce pour la fée. Surtout dans ses derniers instants. Si seulement Kronski pouvait sentir cette odeur… Utilisant le peu de magie qui lui restait, elle soigna l’anosmie de l’homme, qui retrouva instantanément l’odorat. Et tomba à genoux, complètement déstabilisé en retrouvant sa perception olfactive. S’il ne faisait aucun doute que l’odeur de la place incommodait fortement tous ceux qui s’y trouvaient, pour quelqu’un qui venait tout juste de retrouver l’odorat, elle était absolument insupportable. Konski perdu à cet instant complètement l’esprit, en se roulant sur le sol. La fée remarqua alors la forme dilatée qu’avaient ses pupilles. Mesmerisé. S’il y avait une autre fée dans le coup, alors les choses n’étaient pas ce qu’elles semblaient être et Artemis n’était peut-être pas mort.

Sous le QG des Extinctionnists

Artemis prenait note de la configuration des lieux. La place était entourée de cages remplies d’animaux divers et variés. Mervall déposa le jeune homme sur une table de travail, lui collant une sangsue sur son poignet. Lorsqu’il le quitta pour aller s’occuper de son frère, Artemis se demanda sérieusement s’il n’était pas préférable pour lui de rester sur cette table de travail et d’attendre que la mort vienne le chercher. Les effets du sédatif administré par la sangsue. Mais il se décida finalement à la décrocher de son poignet et se dirigea dans un couloir. Il trouva un ordinateur et afficha un plan, cherchant une issue. Opale était derrière lui et commença à lui exposer son plan pour dominer le monde. Une fois qu’elle aurait le liquide cérébral du lémurien, elle posséderait tous les pouvoirs, y compris celui de contrôler le temps. A cette remarque, Artemis comprit soudain quelque chose, que nous pauvres lecteurs ne saisissons pas sur le coup. Tous les dessous de l’affaire. Les doigts toujours sur le clavier, il activa alors l’ouverture des cages.

Il est difficile d’imaginer le désordre produit par plusieurs centaines d’animaux retrouvant la liberté. Le jeune Irlandais parvint à monter sur un quagga, une sorte de cheval, et activa la plateforme qui permettait de remonter jusqu’au QG des Extinctionnists. Yee-haw !

Lorsque les Extinctinctionnists encore présents au QG se firent attaqués par des centaines d’animaux supposés disparus, ils ne remarquèrent pas, qu’au dehors, une navette venait d’arracher un jeune homme du dos de son cheval.

Opale était furieuse, vous vous en doutez. Heureusement, un traceur radioactif suivait le jeune humain impudent à la trace.

Artemis révéla à Holly depuis la navette que la fée lutine Opale était une fois de plus derrière toute l’histoire. Direction Dublin.

Manoir des Fowl

Il ne restait plus beaucoup de temps aux voyageurs temporels pour retourner dans le présent. Ils procédèrent à un balayage thermique. Le manoir était vide. Artemis et Holly récupérèrent Jayjay et firent leurs adieux à Mulch.

Ils retournèrent dans la pièce où ils étaient arrivés la première fois. Alors qu’ils se préparaient à repartir, le jeune Artemis de 10 ans et Butler sortirent de leur cachette,-encore une fois de derrière les rideaux -, enveloppés dans une feuille d’aluminium, pour empêcher tout capteurs thermique de les repérer.

Pendant ce temps, Opale arriva au Manoir et récupéra les souvenirs de Mulch, les effaçant par la même occasion. Les pièces du puzzle se mettaient en place pour construire le paradoxe temporel. Mulch ne se souviendrait jamais de cette aventure.

Le jeune Artemis savait que les étrangers reviendraient dans cette pièce et exigea des explications. Ils n’avaient pas le temps pour cela, ils devaient se dépêcher de partir avant que la connexion ne se brise. Artemis résolut cependant de dévoiler son identité.

Opale arriva trop tard. Le tunnel temporel était en train de se refermer. Elle se défoula donc sur ses assistants.

CHAPITRE 14

N°1 allait avoir un choc, songea Holly, alors qu’ils étaient emportés dans le tunnel temporel.

Foaly et N°1 réceptionnèrent bien les voyageurs temporels et le petit lémurien. Pas de rencontre inopinée avec des zombis malveillants. Holly avait même retrouvé son corps d’origine. Mais de toute évidence quelque chose clochait, vu la façon dont le centaure déclara « J’imagine qu’Artemis doit avoir un plan ? ». Oui, il en avait un. En premier lieu, il s’occuperait en personne de sa mère et lui administrerait l’antidote soi-même. Il espérait que sa mère allait le reconnaître. "Ou bien elle verrait un inconvénient à ce que le liquide cérébral du lémurien lui soit injecté par un parfait étranger", ajouta Holly.

Artemis pénétra dans la chambre de sa mère. Elle savait que son fils trouverait un remède. Pouvait-elle tenir le lémurien dans ses bras ? Ce dernier, en voyant le piteux état dans lequel elle était, faillit lui tendre l’animal. Faillit. Mais sa mère insista. Elle voulait le lémurien. Il lui injecterait l’antidote plus tard. Et il y avait un docteur pour faire cela. Elle devenait hystérique. Artemis tenta de la sédater. Qu’il ne la touche pas, avec ses sédatives de FAR ! Comment connaissait-elle l’existence des FAR ? Artemis s’éloigna du lit de sa mère. Quand elle aurait le lémurien, elle les tuerait tous. Les FAR, Foaly, Julius. Opale, réalisa Artemis. Elle possédait le corps de sa mère.

Holly expliquait la théorie d’Artemis à Foaly. Elle n’oubliait pas un détail important ? demanda le centaure. Comme la partie de l’histoire qui aurait un sens, par exemple ? Il se résigna cependant à appeler les FAR, postés à Tara. Juste au cas où. Et il faudrait qu’il surveille l’infirmière qui avait accompagnée le docteur. Au cas où. Quelques minutes plus tard, Bultler pénétra dans la pièce, un pistolet à la main. Mesmérisé. Il jeta N°1 et Holly dans un tonneau rempli de graisse animale. Cette concoction particulière inhibait les pouvoirs du démon et de la fée. Comment pouvait-il savoir ? Qui le contrôlait ? Les deux créatures étaient en train de se noyer, quand deux tubas leur furent jetés dans la figure. Sauvés. Ils attendirent. Rien ne se passa. Butler n’avait pu se résoudre à les tuer, même mesmérisé.

Retour sur Artemis. Il menaça Opale de tuer le lémurien si elle approchait. Elle ne le croyait pas ; elle savait qu’il n’était pas un tueur de sang-froid. Elle se résolut à lui expliquer ce qui s’était réellement passé. Lorsqu’elle avait vu le tunnel, la fée avait rapidement effacé la mémoire de ses assistants, et s’était embarquée dans le flot temporel avant qu’il ne se referme. Elle en était sortie quelques jours plus tôt avant Artemis et s’était débrouillé pour connaître ses relations : sa mère, son père, Butler. Où était sa mère, à présent ? Devant lui, possédée à distance. Elle n’était donc pas malade : la fée lutine avait réussi à imiter les symptômes du Spelltropy sur sa victime. Butler pénétra alors dans la chambre, poussant un tonneau. Opale dut reconnaître qu’il était fort, car il n‘avait pu se résoudre à tuer ses amis, même mesmérisé. Elle lui ordonna alors de s’emparer du lémurien. Le garde du corps refusa et lorsqu’Opale insista, il tomba sur le sol, victime d’une crise cardiaque. Artemis profita du désordre occasionné pour laisser s’échapper Jayjay. Lorsque le lémurien fut à l’écart de la fée lutine, cramponné à un chandelier, le jeune irlandais se jeta auprès de Butler et utilisa le défibrillateur posé à côté du lit pour faire repartir son cœur. Celui-ci se réveilla et eut le temps de murmurer un « comment ?... » Avant que son principal ne lui fasse signe de se taire. Le docteur Shalke débarqua soudainement dans la chambre, lui aussi mesmérisé et Opale lui ordonna de tuer les humains. Artemis d’abord. Il étant temps pour le jeune irlandais de révéler à la fée lutine la faille dans son plan. Elle n’allait tout de même pas tirer sur un enfant de dix ans ? Bien sûr qu’elle le ferait. Dix ans ? Il avait bien dit qu’il avait dix ans ? Oui, c’était ce qu’il avait dit. Dix ans. Sa mère l’aurait tout de suite remarqué. Il était l’Artemis du passé. Il y avait donc un autre Artemis Fowl quelque part dans la maison.

Je me permets de faire une petite digression pour vous faire remarquer un détail assez amusant. Le titre original de ce chapitre est « The hole in the ace », qui est l’exact opposé de« the ace in the hole ». « The ace in the hole » est une expression anglophone pour désigner « la carte maîtresse », « l’atout dans la manche », bref le fait qu’on possède une information de plus que son adversaire, que l’on a un coup d’avance sur lui. Litteralement, « ace » = as et « hole » = trou, aussi the « hole in the ace » est traduit au sens premier par “le trou dans l’as”, mais on comprend bien qu’en français, cela donnerait quelque chose du type “la faille dans le plan”, pour signaler que son adversaire ne possède pas finalement cette carte maîtresse. Alors pourquoi vous faire tout un pataquès sur ces histoires d’as ? Parce que le dernier chapitre du premier tome des aventures d’Artemis Fowl a pour titre « Ace in the hole », que Ménard traduit en français par « un atout dans la manche ». Etrange parallélisme, n’est-ce pas ? Que ce soit parce qu’il détient une information supplémentaire ou que ses ennemis présentent une faille, Artemis domine toujours le jeu !

Il y a environ huit ans

Suivez bien, parce que c’est maintenant que nous comprenons enfin toute l’étendue du paradoxe temporel. Artemis avait compris qu’il y avait quelque chose d’étrange dans toute cette histoire. Tout d’abord, comment sa mère avait-elle pu attraper le Spelltropy ? Si Artemis lui avait donné la maladie, qui lui avait passé, à lui ? Si cela avait été Holly, pourquoi n’était-elle pas malade ? Ni Butler, qu’elle avait aussi soigné plusieurs fois ? Et parmi tous les humains qui étaient mesmerisés ou soignés chaque année par la magie des fées, il fallait que se soit sa mère à lui qui tombe malade. Le seul humain sur Terre à connaître l’existence des fées, et à pouvoir ainsi remédier au problème. Un peu trop de coïncidence à son gout. Donc, ou bien quelqu'un avait délibérément infecté sa mère, ou ses symptômes étaient faux et imitaient ceux de la vraie maladie. Le résultat était identique dans les deux cas : il serait forcé de retourner dans le passé pour chercher le lémurien. Et qui voulait ce lémurien plus que tout ? La réponse à cette question se trouvait dans le passé : Opale Koboi. Si elle ne pouvait obtenir l’animal dans le passé, elle l’aurait dans le futur. Elle avait du les suivre dans le tunnel temporel, être sortie plus tôt et organiser toute l’histoire. Une fois qu’elle aurait récupéré le lémurien, retourner dans le passé ne serait alors plus un problème, du fait de ses nouveaux pouvoirs. Vous comprenez tout le paradoxe de l’affaire ? Opale ne serait pas allée dans le présent si lui-même n’était retourné dans le passé. Et lui-même ne serait pas retourné dans le passé si Opale n’était pas allée dans le présent, créant une situation qui l’oblige à remonter dans le temps.C’était les propres efforts d’Artemis pour soigner sa mère qui avaient laissé Opale l’infecter. Opale était à la fois derrière et devant eux. Le paradoxe temporel. Comme ils y avaient deux Opales dans cette équation, il faudrait qu’il continue à y avoir deux Artemis. Il avait donc échafaudé un plan en conséquence.

Quand le jeune Artemis avait été informé de tous les détails, il avait accepté de se joindre à eux. Il s’agissait de sa mère tout de même.

Manoir des Fowl, Aujourd’hui

De retour dans son époque, Artemis le-plus-âgé avait mis en garde Foaly et N° 1 de ne pas parler, et avait envoyé son double dans la chambre de sa mère. Il s’était ensuite glissé hors du bureau et se dirigeait dans le manoir, en évitant les caméras. Lui seul connaissait le seul chemin possible pour ne pas être sur la bande vidéo, aussi approcha-t-il d’Opale sans qu’elle le remarque. Il avait vu juste : la miss Book du premier chapitre, c’était elle. Le seul étranger dans l’équation. Et lorsqu’elle comprit qu’il y avait deux Artemis, il était trop tard. Il avait tiré une seringue hypodermique et elle s’endormit.

Artemis retourna à l’étage. Il s’assura qu’Holly, N° 1, le jeune Artemis et Butler allaient bien et alla voir sa mère. « J’ai rêvé que je volais, et qu’il y avait un singe…. » dit elle. Artemis ne pu s’empêcher. « « Un lémurien, Mère. Maman ». Sa mère avait attendu tellement longtemps qu’il l’appelle de cette façon. Retour au côté pratique des choses. Avec ses nouveaux pouvoirs, Opale s’était déjà réveillée. Il fallait l’arrêter. Situation de crise : Butler était blessé, Holly ainsi que N°1 avaient perdu tout pouvoir. Il restait quelques minutes avant que ne débarquent les FAR. Quelques minutes dont allait profitées Opale. Artemis devrait s’en chargé lui-même.

CHAPITRE 15

Artemis avait décidé de s’envoler à l’aide du vieux Cessna, un avion sur lequel il avait travaillé pendant plusieurs années. Opale, décidée à capturer le lémurien, le suivrait et laisserait ainsi les habitants de la maison. Il devait absolument envoyer cette fée mégalomane loin de son manoir, pour protéger ses amis et sa famille. Il cacha le singe dans sa chemise avant de décoller. Il ne devrait pas voler trop haut pour attirer son attention. Opale aperçut l’avion. Est-ce que tu voles si bas pour que je m’éloigne de la maison, Artemis Fowl ? Songea t-elle. Tu crois que je vais prendre au leurre ? Elle déclencha le balayage thermique du casque d’Holly, qu’elle lui avait subtilisé. Il y avait bien sûr une tache rouge, désignant une source de chaleur, pour l’Irlandais, mais elle en distingua une deuxième, superposée ingénieusement sur la première. Intelligent. Mais pas suffisant pour la battre. Elle lui envoya un petit message pour lui annoncer qu’elle allait récupérer le lémurien, et se lança à sa poursuite.

Artemis savait que la partie allait s’annoncer difficile. Il espérait toutefois le soutien des FAR, mais Butler lui annonça que leur priorité était de mettre N°1 à l’abri, et non pas d’aider le Cessna. Il devrait se débrouiller seul encore pendant un petit moment. Après un combat aérien assez mouvementé, les deux avions atterrirent, ou plutôt se crashèrent sur une île. Artemis commença à fuir, lorsqu’une voix triomphante s’éleva derrière lui. « J’ai le lémurien ! » cria Opale. Et, fait surprenant, Artemis répondit : « Ce n’est pas un lémurien, mais un singe. » Bien entendu, l’irlandais n’avait pas emporté Jayjay avec lui –il n’aurait pas prit ce risque-, mais le fameux professeur Primate de son petit frère,une peluche à l’intérieur de laquelle il avait déposé un gel dégageant des ondes de chaleur. Le lémurien était sûrement à Haven à l’heure qu’il était. Artemis engagea Opale à rester bien sage et à attendre l’équipe des FAR. Il n’avait pas spécialement envie de la blesser. Evidemment, la fée ne prit pas ses menaces au sérieux. Le jeune homme sortit un micro laser de sa poche et visa la paroi de l’île. Pardon, la carapace du septième Kraken, celui dont Foaly lui-même n’avait pas connaissance, et l’explosion de méthane qui s’ensuivit enterra Opale sous une montagne de roche. Artemis se plaqua au sol et évita les projections. Lorsqu’ Holly arriva quelques instants plus tard et qu’il lui demanda comment elle l’avait retrouvé, elle lui répondit qu’elle avait entendu une grosse explosion et que naturellement, elle s’était demandée : Qui cela pouvait-il bien être ? Astucieux. Elle enroula son ami avec la codelune et décolla, avant que les villageois locaux ne s’intéressent de trop près au spectacle.

CHAPITRE 16

Artemis prit plaisir à expliquer à Holly le problème du paradoxe temporel : « Paradoxalement, si je n’avait pas tenté de soigner Mère, Opale l’aurait laissée se rétablir. C’est mon voyage dans le passé qui a permis à la fée de fonder ce plan, qu’elle a mis en place en nous suivant dans le futur. » Holly le préférait endormit « Le paradoxe temporel. Si je n’avais rien fait, alors rien n’aurait eu besoin de se faire » Artemis s’enquit auprès de N°1, protégé par une escouade de FAR. Ou était passé le Dr Shalke ? Il s’était évanoui quand Opale avait disparu. Bien. Et Artemis Junior ? N°1 lui avait effacé la mémoire et l’avait renvoyé dans le passé. Artemis s’en doutait, cela expliquait pourquoi lui-même avait gardé des souvenirs aussi vagues, qui l’avaient conduit à faire des erreurs. Il restait une dernière petite chose à faire. Renvoyer une note dans le passé. Promettant une formidable récompense au nain qui la recevrait, s’il aidait deux individus enfermés dans un coffre. Holly se chargerait d’envoyer la note à Mulch. Avant qu’elle ne parte, elle se pencha vers l’Irlandais et lui déposa un baiser sur la joue. « Dans un autre temps, peut-être, ajouta-t-elle » Elle fit remarquer au jeune homme que pour une fois, il ne tirerait rien de cette aventure : pas de profit ou d’argent en jeu. Il avait fait quelque chose de bien. Et elle disparut, emportant avec elle le lémurien.

Artemis entendit les pales de l’hélicoptère, indiquant que son père arrivait. Il se dirigea dans la chambre de ses parents et y retrouva sa mère, qui le prit dans ses bras. Il avait tellement fait pour elle. Non, il avait fait ce que chaque fils auraient fait en pareil circonstance, déclara-t-il. Mais Angeline se souvenait de tout. La créature qui l’avait possédée et la façon dont il avait sauvé Butler et les autres. Comment n’avait-elle pas remarqué qu’un de ses yeux était devenu marron ? Il avoua qu’il lui avait jeté un sort. A son père aussi ? Oui. Angeline voulait tout savoir. Elle laisserait le temps à son père et aux jumeaux de la retrouver et ensuite Artemis lui raconterait toute la vérité, d’accord ? Leur secret à tous les deux. D’accord. Sa vie secrète allait se terminer. Il allait être complètement honnête désormais. Il frissonna à cette pensée.

EPILOGUE

Hook Head, Ireland.

Le commandant Baroud Kelp dirigeait l’opération de Récupération pour déterrer Opale. Heureusement qu’ils avaient un nain dans l’équipe. Mais Furty – le nain- ne trouva sur place qu’un casque de fée abandonné. Il n’y avait pas de trace d’Opale ici, juste une odeur qui de fée lutine qui persistait. Opale avait disparu. Elle s’était enfuie. Baroud déclara qu’il fallait lancer l’alerte générale. Il faudrait tripler les gardes à la surveillance de l’Opale du présent en Atlantide. Ce serait tellement dans le style d’Opale de se sortir elle-même de prison.

Manoir des Fowl, il y a environ huit ans

La première impression qu’Artemis Fowl ressentit en se réveillant fut la joie. Heureux ? Je suis heureux ? Cela ne pouvait pas être à cause du marché qu’il avait passé avec les Extinctionnists. Il sentait qu’il aurait du mal du mal à vivre avec pendant encore quelques jours. Alors d’où provenait ce sentiment d’optimisme ? Sûrement à cause du rêve qu’il avait fait. Et du plan qu’il avait eu, et qui rapporterait suffisamment d’argent pour financer une centaine d’expéditions en Arctique. Le rêve. De quoi parlait-il ? Impossible de l’atteindre. Les images s’effaçaient déjà. Un sourire plein de malice déforma alors le coin de sa bouche. Des fées. Quelque chose à propos de fées.

La boucle est bouclée…. Finalement, si Artemis n’était pas retourné dans le passé, jamais il n’aurait développé cette fascination des fées à l’âge de dix ans, lui permettant de mettre au point un plan pour en attraper une. Et s’il n’avait pas été en contact avec des fées, jamais il ne serait retourné dans le passé. Un nouveau paradoxe temporel…..

Editions

  • Traduction : Jean Esch.
  • Première édition française :
    • Editions Gallimard Jeunesse, Collection Hors série Littérature, juin 2009, format Broché, 432 pages, ISBN : 9782070623020.

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