- Qaa
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- Qaa, souverain de la Ire dynastie égyptienne.
- Qaa, village du Liban.
Qaa, qui fut un gros village, se vide de sa population. Il est situé un peu à l’écart de la grande route de Baalbek à Homs, à l’extrême nord de la Beqaa, à 600 m d’altitude, dans une plaine sèche, aux limites de l’aridité (environ 300 mm de précipitations annuelles). Dans cette Beqaa septentrionale, majoritairement musulmane chi’ite, les habitants de Qaa sont grecs-catholiques (melkites).
2. Localisation de Qaa La frontière syrienne passe tout près, à trois ou quatre kilomètres. Mais où exactement? La France, lorsqu’elle était puissance mandataire de la Syrie et du Liban, a certes tracé la frontière sur les cartes, mais cette frontière a-t-elle jamais été tracée sur le terrain, matérialisée par des bornes, dans la plaine sèche et les solitudes rocailleuses de l’Anti-Liban, comme ce fut le cas entre le mandat britannique de Palestine et le mandat français du Liban? On pensait que non, mais le professeur Issam Khalifé, qui a fait paraître, en 2006, un ouvrage (en arabe) sur les frontières du Liban, affirme «que la frontière du jurd (1) de Ersal et de Ras Baalbeck avec la frontière syrienne est délimitée depuis 1934 et qu’il existe des bornes frontalières claires — au nombre de 49 — tout le long des cimes de l’Anti-Liban, à partir de Aïn el-Kabou et jusqu’à Bir Jbibé (2)», c’est-à-dire que ce bornage commencerait dans la montagne, un peu au sud de Qaa. Cependant, ces bornes ne sont pas indiquées sur les cartes au 1/20 000 dressées par la Direction Géographique de l’Armée libanaise (D.G.A.) dans les années 1960, alors que, sur la même série de cartes, elles sont inscrites une à une, telles qu’elles ont été placées sur la frontière entre la Palestine et le Liban mandataires.Les habitants de Qaa affirment qu’ils savent très bien où se situe cette frontière, et exhibent des titres de propriété, qui remontent à des décennies, sur des terres qui leur sont interdites aujourd’hui et où patrouillent des gardes-frontières syriens. Le problème est qu’il est éventuellement argué que des Libanais pouvaient fort bien posséder des terres en territoire syrien… Les Syriens ont même construit un village, Jousseh-el-Amar, en un lieu que les vieux habitants ont toujours considéré comme libanais, et le poste de douane syrien est situé à plusieurs kilomètres à l’intérieur du Liban, du moins si l’on regarde les cartes…
À l’est de Qaa, dans les collines pierreuses qui constituent les derniers contreforts septentrionaux de l’Anti-Liban, toute sorte de contrebande peut passer par des pistes défoncées mais somme toute carrossables; la frontière est presque une abstraction!
Et Qaa se vide; pendant la guerre civile, leur appartenance à une communauté chrétienne a isolé ses habitants, loin du «réduit» des villes côtières; aujourd’hui, dans l’impossibilité d’irriguer et de cultiver leurs terres, où leur présence est interdite, les habitants s’en vont, vers Beyrouth, vers «l’Amérique» (reprise du vocable utilisé par les émigrés rêvant d’un eldorado)… Il y avait plus de 10 000 âmes à Qaa avant 1975 (début de la guerre «civile»), il en reste moins de 4 000. Qaa n'a pas été épargné pendant la «guerre des 33 jours» de l’été 2006, malgré son éloignement du conflit entre Israël et la milice du Hezbollah: l’aviation israélienne a bombardé un hangar frigorifique situé probablement en territoire libanais, sur la route qui conduit de Qaa en Syrie, tuant une douzaine d’ouvriers syriens qui chargeaient un camion de fruits et légumes.
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