- Procession des pénitents de Lessines
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Depuis plus de 500 ans, le Vendredi saint, la ville de Lessines (Hainaut, Belgique) porte le Christ au tombeau au cours de la procession des pénitents.
Sommaire
Historique
Si le plus ancien document rapporte déjà l'existence « d'une mise au tombeau » du Christ en 1475, la manifestation a sans doute pris naissance dans le cadre des « Mystères » du Moyen Age. Ce spectacle populaire tenant à la fois du théâtre et de la liturgie se déroulait sur le parvis des églises lors des grandes fêtes.
En l'an 1600, il avait encore lieu à l'intérieur de l'église où il avait pris part au sein de l'office religieux du Vendredi-Saint . Ce n'est qu'en 1670 que l'on décida « d'emmener Notre Seigneur de par la ville ».
Tout commence par l'office religieux célébré dans l'église Saint Pierre où le Christ gisant a pris place à l'endroit même où est déposé le cercueil lors de toutes funérailles. Après l'office traditionnel, à la tombée de la nuit, tout est éteint en ville. Les lessinois vont porter le Christ vers sa dernière demeure, une tradition unique dans tout le Nord de l'Europe, s'apparentant non à un chemin de croix mais à ces traditions du Vendredi-Saint de tout le bassin méditerranéen… et pourtant nous sommes bien en Belgique.
En tête, prennent place les pénitents frappant les tambours voilés de crêpe, tambours rappelant ceux qui accompagnaient le « condamné à mort » jusqu'à l'échafaud, les crécelles alternent avec leur crépitement marquant la peur et l'éloignement de celui qui est rejeté comme le pestiféré ou le lépreux. La longue marche des pénitents est précédé de la croix et de tous les symboles de la souffrance du Christ : lance, marteau, clous, fouet, … Vêtus de la bure, symbole de pénitence et coiffé de la cagoule marquant l'anonymat de la pénitence, les pénitents portent des torches médiévales éclairant le convoi funèbre. Le Christ gisant est porté à bras d'homme et est suivi des « deuillantes », ces dames qui accompagnaient les funérailles. Des jeunes filles portent aussi la statue de Notre-Dame des Sept Douleurs. Enfin, le clergé et les fidèles venus en masse murmurent chants et prières.
Démarche authentique de piété et respect de la tradition, tels sont les éléments essentiels de cette procession de la mise au tombeau qui se termine dans l'église Saint Pierre où le Christ est déposé à nouveau dans sa dernière demeure terrestre jusqu'au prochain Vendredi-Saint.
Ordre de la procession
A l'issue de l'office, les pénitents entrent dans l'église et en font le tour intérieur en partant vers la droite, passent devant le chœur et continuent vers la gauche pour revenir au fond de l'église.
Les groupes déjà en place dans l'église s'écartent pour laisser le passage libre.
- Un groupe de tambour
- Premier groupe de crécelles
- La croix entourée de deux lanternes
- Un premier groupes de pénitents
- Le christ entouré de 4 lanternes et des acolytes avec encensoirs
- Les chantres
- Un deuxième groupe de pénitents
- Un groupe de tambour
- Deuxième groupe de crécelles
- Les deuillantes en capes noires
- Notre-Dame des sept douleurs entourée de 4 lanternes
- Les deuillantes
- Les chantres
- Le clergé
- La foule
Sources
- GUIGNIES, V.-J— Histoire de la ville de Lessines.
- LESNEUCQ-JOURET, Th— Histoire de la ville de Lessines. 2e édition
Liens externes
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