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Porteurs asymptomatiques
Certains oiseaux infectés par des souches grippales TP (très pathogènes) ou HP (hautement pathogènes) peuvent excréter des virus sans aucun signe clinique ni aucune lésion observables à l'autopsie. On les qualifie de porteurs asymptomatiques plutôt que de porteurs sains (car ils sont réellement porteurs de la maladie).
Tout en étant apparemment en bonne santé, ils peuvent excréter un certain temps ou "longtemps" le virus influenza aviaire H5N1 dans leurs fientes, et le virus peut être présent, et infectieux, sur leurs plumes, dans les mucus excrêtés par le bec ou les narines.
Phénomène encore mal compris
Beaucoup de spécialistes ont cru jusque dans les années 2003-2004 qu'un oiseau ne pouvait pas être porteur du virus sans en mourir rapidement, car ces virus HP détruisent habituellement les cellules dans lesquelles ils se reproduisent.
Mais de 1997 à 2006, les virologues ont découvert que c’est un état bien plus fréquent qu’on ne le pensait, y compris chez les oiseaux sauvages (canards en particulier).
Le cas du canard sauvage et/ou domestique
Les espèces aviaires sont plus ou moins sensibles aux virus grippaux, même au sein d'un même genre.
Le canard était déjà réputé être un vecteur ayant une importance épidémiologique particulière voire majeure. En effet :- Il peut être porteur asymptomatique du virus (reconfirmé début 2006 à partir des études sur les canards chinois) (Toute sa vie, durant quelques semaines ? durant plusieurs mois ? avec des pics en fonction de la saison ou de son immunité ? ces questions font encore l'objet de recherches.)
- C'est l’oiseau aquatique le plus élevé au monde, avec l'oie (souvent en bordure de zones humides, où il peut infecter des oiseaux sauvages ou être infecté par eux.)
- C'est l'oiseau aquatique le plus chassé (plusieurs millions de canards chassés par an)
- Il est utilisé comme appelant appelant pour la chasse (en cage, ou sur l'eau, mais attaché devant les huttes de chasse pour appeler et attirer les oiseaux migrateurs.
Ces appelants sont nécessairement proches des canards sauvages, qui en outre sont blessés ou tués près d'eux.
Parfois c'est un chien qui est chargé de ramener les oiseaux gravement blessés ou morts (on sait depuis 2006 que le chien peut être infecté par le H5N1).
Un nombre important d'oiseaux blessés par les chasseurs (plus de 15 %)iront mourir plus loin, souvent en se cachant très soigneusement.
Des ornithologues suisses interrogés par la TV mi-août 2005 estimaient que les oiseaux malades, même asymptomatiques étaient affaiblis. Ils auraient donc moins de chance de finir vivant leur fin de migration, mais aussi plus de chance d'être tués par un chasseur (en raison d'une moindre méfiance, vigilance et d'un envol de fuite plus lent et maladroit) Or, à titre de rappels :- le virus se conserve longtemps dans l'eau (selon l'OIE),
- le canard domestique ou sauvage peuvent être porteurs et vecteurs asymptomatiques,
- Le cas du H5N1 : On a d’abord montré [1] en laboratoire que des canards domestiques infectés par plusieurs virus H5N1 isolés en 2004 excrétaient davantage de virus et sur de plus longues périodes qu'avec la souche de 2003, et comme par le passé sans symptômes de la maladie.
Les quantités de virus sécrétées par des canards en apparence sains pourraient se rapprocher de celles sécrétées par les poulets visiblement malades selon cette étude. Les canards domestiques, apparemment sains pourraient donc jouer un rôle important dans la dissémination du virus en servant de réservoir silencieux.
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- => L'OMS, la FAO et l'OIE encouragent les pays touchés par l'influenza aviaire, lors de l'évaluation des risques d'infection à l'homme, à prendre en compte également une exposition possible de l'homme aux canards domestiques apparemment en bonne santé et à émettre des recommandations appropriées à l'intention des populations des zones affectées. (cf. notamment éleveurs, chasseurs, transformateurs, transporteurs, consommateurs, marché de la plume et du duvet)
Notes
Catégories : Virologie | Épidémiologie
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