- Polémique sur la fusion froide
-
Polémique sur la fusion froide
Les articles dénommés polémique sur ont pour but de démontrer scientifiquement comment il faut analyser et décortiquer un article pour mettre en évidence que les résultats présentés sont faux et d'en expliquer la cause.
Dans le cas de la fusion froide, phénomène encore non qualifiable de scientifique, il est intéressant de voir comment une traduction non faite permet de faire dire l'inverse à un rapport.
Sommaire
Analyse de l'article
- le rapport concerné est référencé par un lien dans l'article fusion froide de wikipédia.
Reproduisons donc cette référence telle qu'elle est présentée dans l'article fusion froide de wikipédia:
- Les conclusions[1] de ce comité ont été soumises au DoE le 1er décembre 2004.
- Les rapporteurs concluent :
- à la réalité d'une production de chaleur « anormale »,
- à la réalité d'une production de produits de fusion, hélium, conjointement à la production de chaleur excédentaire
- à la réalité d'une production de rayonnements alpha et protons caractéristiques d'une réaction nucléaire.
Il suffit donc si on connait l'anglais de lire ce document ci dessous et d'analyser si ce qu'on lui fait dire est réellement dans le document:
Rapport de l'examen des réaction nucléaires à basse énergie
- Introduction
- L'Office des Sciences(SC) du Département de l'Energie(DOE) a été approché vers la fin 2003 par un groupe de scientifiques qui réclamaient que le Département revoie la question des preuves scientifiques pour les réactions nucléaires à basse énergie. En 1987, Pons et Fleishmann furent les premiers à rapporter le dégagement d’une quantité anormale de chaleur dans une cellule de réaction électrochimique à électrodes de Palladium, et émirent l’hypothèse que ce phénomène était du à une réaction de fusion nucléaire D-D (soit, la fusion de deux noyaux de deutérium 2H), aussi appelée fusion froide. Ce travail fut examiné en 1989 par l’ERAB (Energy Research Advisory Board) du DOE (Department of Energy). L’ERAB ne recommanda pas la mise en place de programmes spéciaux du DOE consacré à la science de la fusion à basse énergie, mais conseilla le financement d’expériences indépendantes ayant pour but des expérimentations plus poussées. Depuis 1989, des programmes de recherches sur la fusion froide furent supportés par de [nombreuses] et variées universités, entreprises privées et agences gouvernementales dans un certain nombre de pays.
- Compte-rendu et procédé
- en réponse à la question ci-dessus, le Bureau des Sciences donna son accord pour un examen indépendant des informations expérimentales et le soutien de la théorie depuis l’examen de l’ERAB en 1989. Les scientifiques à l’origine de la demande se virent demander de rédiger un compte-rendu scientifique recueillant les observations et publications expérimentales les plus significatives, et les points où un travail additionnel semblerait justifié. Ce document portant le titre de New Physical Effects in Metal Deuterides, fut rédigé par le professeur Peter Hagelstein du MIT, le docteur Michael McKubre du SRI International, le professeur David Nagel de l’Université George Washington, le docteur Talbot Chubb de Research Systems Inc. et monsieur Randall Hekman des Industries Hekman (à qui il sera fait ici référence en tant que les « propositeurs »). Ensemble avec des informations supplémentaires, le document fut soumis au DOE en juillet 2004 (Annexe 1).
- La Basic Energy Sciences and Nuclear Physics Offices du DOE Office of Science dirigea une critique indépendante des informations proposées d’une manière bien propre à un programme de recherche universitaire ou de laboratoire soutenu par le DOE. Le compte-rendu comportait deux composantes. Premièrement, le document reçu par le DOE fut envoyé pour examen indépendant par mail. Neuf scientifiques avec une formation appropriée en physique nucléaire théorique et expérimentale, électrochimie et sciences des matériaux furent retenus par le DOE, et reçurent environ un mois pour critiquer le rapport et les informations supplémentaires. La seconde partie du document consistait en une critique faite un seul jour le 23 août 2004. Les personnes chargées de la critique du document était neuf autres scientifiques choisis par le DOE pour leur expertise dans les matières considérées. Des commentaires anonymes du mail d’examen indépendant cité plus haut furent fournis aux critiques avant les présentations. Des présentations orales furent faites aux critiques par des chercheurs, choisis par les auteurs du compte-rendu. Six groupes de recherches donnèrent environ une heure de présentation sur le travail mené dans leur laboratoire. Des commentaires individuels furent demandés suite à la présentation.
- Au total, 18 commentaires individuels furent reçus par le DOE.
Report of the Review of Low Energy Nuclear Reactions, Department of Energy, 1er décembre 2004 [2]
Conclusion
On constate (signalé en gras dans le texte) que : à la demande de partisans de la fusion froide l'organisme DOE (équivalent du ministère de l'énergie)a accepté de faire ce qui avait été fait en 1989: une analyse des résultats dans le domaine de la fusion froide .
Une commission du DOE a donc demandé à ces partisans de la fusion froide de faire un article de synthèse sur la question et de choisir des orateurs pour exposer oralement ce document on a one-day review conducted on August 23, 2004 .
Ce n'est donc pas les rapporteurs désignés par le département de l'énergie DOE, mais les orateurs désignés par les partisans de la fusion froide qui ont exposé et conclu :
- à la réalité d'une production de chaleur « anormale »,
- à la réalité d'une production de produits de fusion, hélium, conjointement à la production de chaleur excédentaire
- à la réalité d'une production de rayonnements alpha et protons caractéristiques d'une réaction nucléaire.
Voilà comment on fait dire à un rapport l'inverse de ce qu'il contient. Car les conclusions des rapporteurs sont les mêmes que celles de la commission de 1989:
- Two-thirds of the reviewers commenting on Charge Element I did not feel the evidence was conclusive for low energy nuclear reactions, one found the evidence convincing, and the remainder indicated they were somewhat convinced. Many reviewers noted that poor experiment design, documentation, background control and other similar issues hampered the understanding and interpretation of the results presented.
- extrait d'un rapport du DoE sur la fusion froide
Traduction du texte : Deux-tiers des critiques commentant l'élément à charge n'ont pas senti que la preuve était concluante pour des réactions nucléaires à basse énergie, un a trouvé la preuve convaincante, et le reste a indiqué qu'ils ont été légèrement convaincus. Beaucoup de critiques ont noté que la conception expérimentale pauvre, la documentation, le contrôle approfondi et d'autres questions semblables ont entravé la compréhension et l'interprétation des résultats présentés.
Ces commentaires indiquent que pour les deux tiers des critiques, rien de probant et de reproductible ne permet de conclure à la production de réaction de fusion. L'article en anglais de wikipedia aboutit au même constat.
Liens externes
Catégorie : Controverse scientifique historique
Wikimedia Foundation. 2010.