- Planet stupid
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Idiocracy
Idiocracy est une comédie satirique américaine de Mike Judge, sortie en France le 25 avril 2007 sous le titre Planet Stupid. Le film, qui se situe dans un lointain avenir, constitue une parodie grinçante de la société américaine actuelle, en montrant l'influence sur le niveau intellectuel général, de compagnies américaines comme Carl's Jr., Costco, Starbucks et Fuddruckers[1]. Le film a bénéficié de peu de publicité de la part de ses producteurs et n'est sorti, aux États-Unis, le 3 septembre 2006, que dans 125 salles, nombre à comparer à celui d'une sortie en salle classique (entre 2 000 et 3 000 salles). D'après le New York Times (mai 2009), le film est depuis devenu culte.
Sommaire
Synopsis
Le scénario fut écrit en collaboration avec Ethan Coen. La "baseline" originale est : The Future is A No Brainer ("Le futur est décervelé").
Joe Bauers est l'image type de l'Américain moyen. Il travaille dans l'Armée américaine comme simple soldat, en tant que responsable des archives d'une unité, et demeure sans ambition. Il est choisi par le Pentagone comme cobaye d'un programme d'hibernation censé durer un an (et dont le but est de préserver l'espèce humaine de la décadence). Une prostituée, incarnée par Maya Rudolph, est engagée pour tenir le rôle du cobaye féminin. Le responsable de l'expérience se retrouve embourbé dans une affaire de proxénétisme. Le programme d'hibernation voit ses fonds coupés, et les caissons contenant les deux cobayes sont oubliés dans une décharge. Les deux cobayes se réveillent 500 ans plus tard, dans un pays complètement transformé.
Ils découvrent à leur réveil une société totalement abêtie où le QI moyen de l'humanité a gravement baissé au cours des siècles précédents, à cause d'un « schéma de sélection naturelle inversée ». La séquence d'ouverture du film montrait d'ailleurs comment les personnes peu éduquées se reproduisent à grande vitesse, tandis que les couples présentées comme "intellectuellement supérieurs" ne font pas d'enfants. La population de la Terre en 2500 n'est composée que de « niais » vivant dans des studios saturés de publicités murales et de déchets, passant leurs journées à ingérer pléthore de junk-food via un tuyau et à regarder des programmes abrutissants à la télévision, restant calés en permanence sur une lunette de toilettes. L'émission phare s'intitule "Oh mes burnes" (Ouch My Balls), une parodie évidente de Jackass : Le film - d'ailleurs, Mike Judge a participé au film Jackass: Number Two - où le protagoniste principal se voit asséner de violents coups de pied dans les parties génitales à longueur de temps. L'économie entière est régie par des entreprises exerçant un pouvoir sans limite, en situation de monopole total. Le seul désir des gens se résume à cette phrase : "I like money".
Après un bref séjour en prison, Joe, devenu entre temps, "Pas Sûr" (Not Sure), devient la personne la plus intelligente du monde : son QI totalise le meilleur score jamais enregistré, et attire l'attention du président américain Camacho, une sorte de caricature gangsta-rap qui le nomme "Secrétaire d'Etat à l'Intérieur". Objectif : trouver en une semaine pourquoi les plantes ne poussent plus.
La désertification de terres jusqu'alors encore fertiles est en effet imminente. L'eau est remplacée par une boisson enrichie en sels minéraux de type Gatorade, le Brawndo, y compris pour arroser les plantes, afin d'augmenter les bénéfices. Joe Bauers s'interroge sur la légitimité du Brawndo pour l'irrigation des terres, le gouvernement ne peut que lui rétorquer par le biais de ses représentants, que "le Brawndo est plein d'électrolytes" en exécutant le gimmick phare de la publicité Brawndo, et sans savoir du reste ce que sont les "électrolytes". L'eau « pure » n'est en fait utilisée que pour les toilettes. Joe Bauers suggère alors, après des heures de palabres, de remplacer l'eau enrichie par l'eau des toilettes pour l'irrigation des champs de culture. Les conséquences pour Joe seront catastrophiques.
Sortie DVD
Le film est sorti en France au format DVD sous le titre Planet Stupid[2][3].
Attention, sur certaines versions, une dernière séquence apparait juste après la fin du générique de clôture.
Distribution
Parmi les rôles principaux :
- Luke Wilson : Joe Bowers / ministre "Pas Sûr" (baptisé Not Sure par l'ordinateur-tatoueur)
- Maya Rudolph : Rita (la prostituée)
- Dax Shepard : Frito
- Terry Crews : Président Dwayne Elizondo Mountain Dew Herbert Camacho
Le monde d'Idiocracy
La plupart des scènes du film évoquent de manière détaillée l'avilissement et l'abêtissement de la civilisation humaine du XXVIème :
- La plupart des gens sont gros, la langue anglaise est devenue un nov'langue contenant systématiquement des termes sexuellement explicites. Le terme "Fuck" est banalisé sur les publicités. Le héros qui s'exprime de façon "correcte" mais sans cuistrerie, passe bientôt pour un "pédé" ( "pussy", ou "fag'") : l'anti-intellectualisme a triomphé.
- Les ordures ne sont plus traitées, au contraire, elles s'amoncellent en piles de centaines de mètres de hauteur qui occasionnent d'ailleurs la "Grande avalanche", à l'origine du réveil de Joe Bauers.
- Tout le monde a au poignet gauche un tatouage code barre et les forces de police sont coiffées d'un casque de la Wehrmacht (allusion aux Hell's Angels).
- La symbolique des claviers numériques est réduite à sa plus simple expression pour s'adapter au niveau de lecture sommaire de l'époque. Ainsi des pictogrammes sur d'énormes touches aux couleurs criardes reproduisant des scènes de vie crues (un accouchement, un coup de couteau...) et se substituent aux anciens symboles alphanumériques.
- À Washington, l'Obélisque n'est plus entretenu et s'affaisse tel la Tour de Pise. Les citoyens lambda jouissent du lieu comme d'un terrain de jeu sans contrôle où ils s'adonnent au jet-ski.
- Le "Réseau National de Masturbation" (Masturbation Network) assure les activités officielles de masturbation des États-Unis depuis 300 ans. C'est un sponsor officiel d'émissions de playmates assumant ouvertement leur vocation masturbatoire.
- "Time Mascheen", une sorte de parc à thème, propose une nouvelle historiographie, déconnectée des réalités : Hitler / Charlie Chaplin (en référence au film "Le Dictateur") aurait été une seule et même personne, on voit aussi des T-rex américains et nazis s'entredévorer (en référence à Gozilla), etc. Les dinosaures nazis ayant été exterminés, furent créées ensuite les Nations Unies, dominées par un tyrannosaure coiffé d'un casque bleu, afin de "dénazifier le monde" ("to UnNazify the world", en référence à UN, le sigle des Nations-Unies)". On termine la visite par un "Et les Nations-Unies "nationunisèrent" le monde".
- Les immeubles qui s'affaissent sont soutenus par des cordes dans un équilibre très instable.
- Les arènes façon jeux romains du cirque ont été rétablies ainsi que la polygamie.
On peut rapprocher ce film d'anticipation du roman 1984 de G. Orwell, du film Brazil de T. Gilliam, du dessin animé WALL•E voir, dans ce qu'il tente de révéler du rêve américain aujourd'hui, du Borat de Sacha Baron Cohen.
Sources et références
Liens externes
- Idiocracy sur AlloCiné
- (fr+en) Idiocracy sur l’Internet Movie Database
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