- Pilule progestative
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La pilule progestative est une pilule contraceptive qui ne contient pas d'œstrogène. Elle ne contient donc qu'un progestatif de synthèse. La pilule progestative est aussi souvent dénommée à tort : « micro-pilule ».
La pilule progestative a une efficacité qui dépend du progestatif utilisé. Actuellement les dernières pilules progestatives (Cérazette) pures ont une efficacité égale à la pilule combinée. Elle est de 97% avant trente ans, contre 99% pour la pilule combinée. Mais son efficacité augmente avec l'âge de l'utilisatrice.
Sommaire
Les trois mécanismes contraceptifs de la pilule progestative
La pilule progestative agit comme la pilule combinée.
Elle épaissit la glaire cervicale, c'est-à-dire qu'elle empêche le passage des spermatozoïdes.
Elle réduit l'épaisseur de l'endomètre (la paroi intérieure de l'utérus) (effet abortif).
Elle bloque l'ovulation, mais ce blocage est moins systématique qu'avec une pilule combinée. Sous pilule combinée, le blocage de l'ovulation est de 98%, tandis que sous pilule progestative il dépend du progestatif utilisé.
Les effets secondaires de la pilule progestative
La pilule progestative, du fait de la seule présence de progestatif, peut entraîner une poussée d'acné, de la séborrhée et une chute des cheveux.
Par contre, du fait de l'absence d'œstrogène dans cette pilule, les risques cardio-vasculaires que pourraient rencontrer certaines utilisatrices, sont inexistants. Il n'y a donc aucun risque de thrombose veineuse profonde (phlébite) ou d'embolie pulmonaire. Si la progestérone ne dilate pas les veines (effet des œstrogènes), elle rétrécit les artérioles[1], ce qui peut expliquer la survenue de migraines. Elle peut entraîner également des modifications cérébrales (du fait de l'absence d'œstrogènes) : baisse de la libido, dépression, pensées suicidaires[2]. Les pilules progestatives occasionnent dans l’endomètre une hausse de l'activité de l’enzyme monoamine oxydase (MAO) qui est connu pour inactiver la sérotonine et l’adrénaline. Il est fort possible que l’activité du MAO augmente aussi dans le cerveau, ce qui expliquerait alors l'effet dépressif[3].
En ce qui concerne le cancer du sein, il n'y a aucun risque là encore, puisque c'est l'œstrogène des pilules combinées qui est susceptible de le faire survenir. Mieux encore, elle pourrait théoriquement prévenir ce cancer du fait de la diminution des taux d'œstrogènes liée à l'inhibition de l'activité ovarienne. Mise en garde également de l'utilisation de ce progestatif après découverte d'un méningiome(tumeur cérébrale de la méninge)
Il est à signaler encore que la pilule progestative est conseillée pour les femmes qui fument, qui sont obèses, qui ont déjà fait une thrombose veineuse profonde, qui ont des troubles de la circulation du sang ou qui sont diabétiques.
Mode d'emploi de la pilule progestative
La pilule progestative se prend 365 jours par an, sans aucune interruption entre les plaquettes. C'est-à-dire qu'il faut prendre un comprimé par jour, tous les jours, à heure fixe. Il ne faut jamais arrêter la prise de cette pilule durant sept jours comme on le fait avec une pilule combinée.
Les pilules progestatives disponibles en France
Les pilules progestatives sont au nombre de six. Elles se nomment : Exluton, Microval, Milligynon, Ogyline, Luteran et Cérazette. Cérazette est la pilule progestative la plus récente. Microval et Milligynon sont les plus anciennes. Microval et Luteran sont remboursées.
Les autres contraceptions progestatifs
La plupart des progestatifs commercialisés, utilisés dans d'autres indications gynécologiques, ont une activité anti-gonadotrope puissante c’est-à-dire anti-ovulatoire. Mais en raison des dosages utilisés, bien au delà de la dose nécessaire pour bloquer l'ovulation, ces progestatifs abolissent toute sécrétion hypophysaire de FSH entraînant une abolition de la sécrétion ovarienne d'estradiol. La conséquence est l'apparition d'une ostéoporose si le traitement est pris de façon continue.
En pratique ces progestatifs sont utilisés quand même à titre contraceptif par de très nombreux gynécologues en raison de leur excellente tolérance métabolique de la même façon qu'une pilule combinée, voire avec un arrêt de dix jours dans certains cas. Citons notamment les progestatifs commercialisés sous le nom de Lutéran et Lutényl.
Bibliographie
- Contraception, de David Serfaty et Coll., (Paris, Masson 2e édition, 2002).
- La Contraception en 10 leçons, de David Elia, (Minerva, Genève, 1998).
- Contraceptions, mode d'emploi, de Martin Winckler, (Au Diable Vauvert, 2e édition, 2003).
- Contraception - Your questions answered, de John Guillebaud, (Churchill Livingstone, 3e édition, Londres, 2000).
- Contraception Today, de John Guillebaud, (Martin Dunitz, 4e édition, Londres, 2000).
- Amère pilule, Dr Ellen Grant (ŒIL F.-X. de Guibert, collection Ecologie humaine, 1998). Edition originale : Bitter Pill. (Rogers, Coleridge et White LTD, Literary Agency, Londres, 1988)
- Yager JD, Davidson Estrogen carcinogenesis in breast cancer. NEN Engl J Med. 2006 Jan 19;354(3):270-82.
- http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/pilule_contraceptive.htm
- http://sante-az.aufeminin.com/w/sante/s358/sexualite/pilule.html
Notes et références
- Amère pilule, Dr Ellen Grant (ŒIL F.-X. de Guibert, collection Ecologie humaine, 1998), p. 32
- WYNN, Victor, "Influence of the progestins on adverse effects of oral contraceptives", Contraception Fertilite Sexualite, Volume 13, Issue 1 SUPPL., 1985, Pages 425-430
- Amère pilule, Dr Ellen Grant (ŒIL F.-X. de Guibert, collection Ecologie humaine, 1998), pp. 49 à 61 et p .216
Voir aussi
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