- Physique synergétique
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La physique synergétique est une théorie physique parue en 1971 dans un ouvrage intitulé L'énergie électromagnétique matérielle et gravitationnelle par René-Louis Vallée[1]. Cette théorie a toujours fait l'objet de controverses (voir [8]), notamment parce qu'elle remet en cause la théorie de la relativité et la constance de la vitesse de la lumière. Elle postule, en particulier, que le vide est rempli d'ondes électromagnétiques et que la matière émerge localement de celles-ci lorsque la valeur du champ électromagnétique y dépasse une certaine valeur, ce qui expliciterait à la fois la gravitation[2] et les forces nucléaires[3],[4] à partir de l'électromagnétisme[5]. L'hypothèse synergétique prédit la possibilité de prélever l'énergie diffuse dans le milieu environnant, par l'intermédiaire de réactions nucléaires faibles (capture de l'électron K par le noyau [9]) que pourraient subir certains éléments "stables" par résonance[6]. Cependant, la formalisation incomplète de la théorie synergétique, surtout dans le domaine de l'hypothèse de la capture d'énergie diffuse, reste un obstacle à sa prise en considération par la communauté scientifique[7] .
René-Louis Vallée, qui s'est fermement opposé aux choix nucléaires français, déplorait que sa théorie fût injustement ignorée par les autorités [10], notamment parce qu'elle permet d'espérer une énergie "libre et gratuite", ce qui serait contraire à certains intérêts très puissants. D'où un manque de financement pour explorer ces pistes de réflexion et un procès continuel en crédibilité.
La théorie ayant acquis une certaine popularité au milieu des années 1970, notamment suite à sa diffusion par le journaliste scientifique Renaud de la Taille dans le magazine Science et Vie[8], le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond en publie une réfutation cinglante dans La Recherche : pour lui « il n'y a là que discours pseudo-théorique et non théorie formalisée et prédictive » et « En un certain sens, la « théorie synergétique » et ses homologues sont semblables aux dogmes religieux ; la question est moins celle de leur vérité intrinsèque que celle de l'adhésion suscitée, et leur réfutation demande moins une critique rationnelle que l'abolition de leurs bases objectives. »[9]
Sommaire
Observations expérimentales pouvant valider certains concepts de la synergétique
Il est souvent enseigné que la radioactivité est un phénomène aléatoire, qui ne peut être ni contrôlé et dont les paramètres (temps de demi-vie, énergie du rayonnement émis) sont fixes. Or, on peut constater qu'il n'existe pas de limite précise entre un atome stable et un atome capable de se désintégrer par transformation radioactive : certains atomes (Osmium) ont des temps de demi-vie très long (quasi-stabilité), d'autres tels le 163Dy (Dysprosium), stables, montrent des propriétés radioactives lorsqu'ils sont totalement ionisés (voir plus bas). La synergétique considère la stabilité des atomes comme résultant d'une interaction constructive des fonctions d'ondes atomiques avec le "milieu diffus", analogue au concept de l'électrodynamique quantique considérant le vide, en vertu du principe d'incertitude de Heisenberg, comme pouvant produire des particules virtuelles. La critique de Jean-Marc Lévy-Leblond sur ce point peut se résumer à remarquer que l'utilisation du mot "analogie" dans ce type d'argument suffit à le disqualifier d'un point de vue scientifique.
Stabilité des éléments chimiques et ionisation
Contrairement aux conditions de désintégrations souvent rencontrée dans la littérature, qui utilisent le calcul de la différence de masse atomique entre noyau initial et noyau produit pour calculer l'énergie dégagée par une réaction de désintégration, Filippov et al [11] ont établi un modèle qui prend en compte l'ionisation des noyaux pour calculer cette énergie, car l'ionisation des atomes et les perturbations des couches électroniques (comme celles produites par les champ magnétiques ou électriques) peuvent modifier à la fois les période de déclin des atomes radioactifs mais aussi leur schéma de désintégration et modifient donc les conditions de stabilité des atomes. Pour certains atomes stables (163Dy, 193Ir, 205Tl), l'ionisation de tous les électrons dans un plasma conduit à renverser la condition de stabilité.
La première observation en 1992[10] de la radioactivité induite d'un atome stable (163Dy) sous forme complètement ionisée (163Dy66+), qui se désintégre alors par radioactivité bêta moins (période de 45 ± 10 jours) , montre que la stabilité des atomes dépend de propriétés intrinsèques aux noyaux, mais aussi des états des couches électroniques. Le signe de l'énergie de désintégration de cet élément, qui, négative au départ, devient positive lorsque la masse des 66 électron et l'énergie de liaison électronique totale des électrons du 163Dy n'est plus prise en compte (l'atome est ionisé), autorise sa désintégration, qui n'était pas possible à l'état naturel.
Références
- Vallée R.L 1971."L'énergie électromagnétique matérielle et gravitationnelle". Hypothèse d'existence des milieux énergétiques et d'une valeur limite supérieure du champ électrique.
- [1] "Notes sur la nature diélectrique des champs de gravitation"
- http://www.webalors.org/biblio_Synergetique/gravitation_et_radioactivite.pdf "La gravitation et la radioactivité"
- [2] "la Synergie des noyaux et la radioactivité"
- [3],[4] "La théorie synergétique : exposé d'ensemble à la Mutualité (1976)"
- [5] "Le vide producteur d'énergie"
- [6] "Critique de la théorie synergétique par B. Lisan (ingénieur INSA du génie Atomique)"
- Renaud de la Taille, « Qui osera réfuter la synergétique ? », dans Science et Vie, novembre 1975
- Jean-Marc Lévy-Leblond, « La « théorie synergétique » de monsieur Vallée », dans La Recherche, vol. 7, no 662, juillet-août 1976, p. 661-662 [texte intégral]
- [7] M. Jung, F. Bosch, K. Beckert, H. Eickhoff, H. Folger, B. Franzke, A. et al. (1992). First observation of bound-state β- decay, Phys. Rev. Lett. 69, 2164 - 2167
Liens externes
- Ouvrage de référence
"L'énergie électromagnétique matérielle et gravitationnelle" [12]
- Exposés et écrits de René-Louis Vallée
"La théorie synergétique : exposé d'ensemble à la Mutualité (1976)" [13]
"les bases de la Mécanique synergétique" [14]
"Les certitudes du modèle synergétique et le principe d'incertitude de Heisenberg"[15]
"la Synergie des noyaux et la radioactivité" [16]
"Étude du mouvement des particules chargées"[17]
"La gravitation et la radioactivité"[18]
"Notes sur la nature diélectrique des champs de gravitation" [19]
"La synergétique : modèle cosmologique" [20]
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