- Petites Maisons
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Les Petites Maisons est le nom donné à un asile d’aliénés du 6e arrondissement de Paris créé en 1557.
Originellement, il se nomme maladrerie de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, et se trouve à l’extrémité du quartier de Saint-Germain-des-Prés. En 1557, il est transformé en hôpital et déménage à la rue de Sèvres, dans le quartier Notre-Dame-des-Champs « pour des personnes insensées, faibles d’esprit ou même caduques ».
Le nom de cet asile vient des petites maisons basses (ou loges) qui entouraient les cours de l’établissement. Elles servaient à loger plus de 400 personnes qui étaient à la charge du Grand Bureau des Pauvres.
Comme le dit l'Almanach Royal[1]: "L'Hôpital des Petites-Maisons renferme quatre objets: le premier, ce sont les quatre cens vieilles gens qui y sont reçus et logez; le sécond, les incensez; le troisiéme, les malades de la maladie vénérienne, qui y sont pansez; le quatrième, ceux affligez de la teigne, qui y sont guéris. Les Administrateurs s'assemblent les jeudis non fêtez, à huit heures du matin; et en cas de Fête la veille ou le lendemain, à la même heure.
Sommaire
Administrateurs (en 1736)
- M. le Procureur Général au Parlement, Chef.
- M. Lorenchet, l'un de ses Substituts, préside en son absence.
Messieurs,
- Vandive, père, Marchand Orfèvre, Quai des Orfèvres, aux Balances.
- Tesniere, ancien Consul, rue du haut Pavé.
- De Resmond, ancien Procureur au Parlement, Cloître N. Dame,
- Nau, père, ancien Consul, rue des Foureurs.
- Ruelle, Marchand, rue de la Calendre.
- Brizard, Bourgeois de Paris, rue du Marché-neuf.
- Quevanne, Essayeur général des Monnoies de France, Hôtel de la Monnoie.
- Lescardée, Marchand Orfèvre, Pont Saint Michel.
- Baudouin, ancien Contrôleur des Rentes, rue de la vieille Morue, Faubourg Saint Honoré.
Officiers, Maistres,
- Regnard, Greffier et Receveur général, au grand Bureau, Place de Grève.
- Martin-Darras, Procureur au Parlement, rue de la Tisséranderie.
- Marchand , Notaire, rue S. Severin.
- P. Regnard, Procureur au Châtelet, rue S, Martin,
Huissiers.
- Barbarin, rue Bourlabbé.
- Guesdon, rue de la Parcheminerie.
- Boislé, rue du Marché-neuf.
Dans la littérature
Plusieurs références littéraires mentionnent les Petites Maisons comme par exemple Nicolas Boileau dans sa Satire:
- Et qu’il n’est point de fou, qui par belles raisons
- Ne loge son voisin aux Petites-Maisons…
Madame de Sévigné, quant à elle, écrit dans une Lettre à Ménage en 1652 : « Si cela était ainsi, je mériterais les Petites-Maisons et non pas votre haine »[2]. Enfin, Jean de la Fontaine en fait également mention dans ses Fables :
- J’aurai beau protester ; mon dire et mes raisons
- Iront aux Petites-Maisons.
- (Les Oreilles du Lièvre, V, 4)
Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique en 1764 à l'article "folie" mentionne également ce lieu: parlant de l'âme "malade" du fou, il explique que "cependant on la mène dans son étui aux Petites-Maisons".
Voir aussi
Liens externes
- Almanach Royal, exemplaire de 1736, pp. 71-72.
- p. 26 de l’édition de Roger Duchêne, Paris, Gallimard, collection Folio, 1988
Catégories :- Hôpital parisien
- Hôpital psychiatrique
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