Paule Marrot

Paule Marrot, née le 17 avril 1902 à Bordeaux, décédée le 22 décembre 1987 est une peintre française.

Biographie

Elle arrive à Paris à 4 ans. Ses parents reçoivent musiciens, peintres, chansonniers : elle apprend à connaître, à la fois, les chansons du folklore et celles de Montmartre, les lieds de Schubert et les poèmes de Villon.

À 13 ans, elle commence à dessiner, à 14, elle entre à l'École nationale supérieure des arts décoratifs que dirige alors Eugène Morand. A 17 ans elle choisit la gravure et commence à imprimer elle même des bouts d'étoffe. Elle travaille avec P.-L. Dussouchet qui lui fait comprendre la composition et aimer l'art décoratif.

Paule Marrot expose depuis 1922 au Salon des artistes décorateurs, dont elle est sociétaire. A l'Exposition Internationale de 1925, elle présente des tissus imprimés : le jury lui décerne une médaille d'or. En 1928, le Prix Blumenthal lui est attribué, ce qui lui permet de louer, aux Batignolles, une petite boutique atelier où elle imprime, sur linoléum, des tissus qui intéressent quelques amateurs français et étrangers. En 1929 elle obtient une bourse de voyage. En 1932, après une participation au Salon des décorateurs, un industriel d'Alsace lui propose d'imprimer ses tissus et lui donne ainsi toutes facilités matérielles pour réaliser son œuvre.

Le thème de l'exposition de Paule Marrot « La demeure joyeuse » (Pavillon de Marsan novembre 1953 - février 1954) définit exactement l'apport d'une artiste qui allie une technique très sûre de dessinateur, de peintre et de graveur, un sens poétique de la nature et une connaissance réaliste de son métier : chez elle la fantaisie et la raison font bon ménage.

Paule Marrot a rénové, car il eut, en France, ses grandes époques, l'art du tissu imprimé, percale, cotonnade, linon. Parisienne d'adoption elle a des goûts et une expérience de terrienne. Son domaine ce sont les bois, les près, les potagers, les jardins avec toutes leurs fleurs dont les couleurs, les espèces et les habitudes lui sont familières. Parce qu'elle aime la nature elle n'a point voulu, ni osé, la styliser : la rose, le jasmin, le coquelicot, la primevère, l'œillet s'épanouissent au long de ses tissus et y attirent oiseaux et papillons.

Ses gerbes, ses guirlandes, ses buissons, ses champs de blé, ses frondaisons sont à l'image de la nature l'i, tels les bouquets de fleurs fraîches, ils s'accordent avec tous les aspects de la maison citadine ou villageoise, aux meubles anciens ou modernes. Mais l'art de Paule Marrot ne se limite point à cette amicale fidélité :

En peintre elle harmonise les tonalités, en constructeur elle répète, alterne rythmes et valeurs. On aimerait affirmer que Paule Marrot, habituée à concevoir architecturalement l'ordonnance intérieure de la maison, s'est consacrée au tissu fleuri parce qu'elle était convaincue à l'avance de sa nécessité esthétique et expressive et du rôle qu'il était appelé à jouer dans nos demeures. Ainsi Paule Marrot a durant un demi siècle fait, de la modeste cotonnade imprimée, une oeuvre d'art complète, élément majeur de la décoration contemporaine.^{[interprétation personnelle]}

Distinctions

• Grand Prix à l'Exposition de 1937
• Chevalier de la Légion d'honneur en 1951

Source

• R. Moutard-Uldry, Paule Marrot, Genève, Pierre Cailler, Coll. « Les maîtres de l'art décoratif contemporain », 1954.

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