- Paul Marchand
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Paul Marchand (1er octobre 1961-20 juin 2009) était un reporter de guerre français (au Liban, puis dans l'ex-Yougoslavie, lui valant en 1994 le Prix spécial du jury du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre) et l'auteur de plusieurs romans[1],[2].
Etudiant à Sciences Politiques Grenoble, il fait ses premières armes de journaliste dans une petite radio privée "Radio 100" sous les ordres d'Hèlène Tavelle. Dans le même temps, il fait des stages... à la morgue de l'hôpital. A peine âgé de 22 ans, il déclare un jour partir comme grand reporter à Beyrouth en pleine guerre. L'incrédulité est générale, mais six mois plus tard, il est déjà correspondant de Radio-France et de nombreux médias canadiens.Pendant de nombreuses années, il sera le seul journaliste occidental à exercer côté musulman, à Beyrouth-Ouest. Considéré en danger par la France, il sera expulsé de force à Chypre par l'Ambassadeur de France. Il s'enfuira et retournera à Beyrouth-Ouest. En 1987, il échappa de peu à la prise d'otages dont fut victime Roger Auque. Dans le même temps, il réussit à tisser un lien de confiance avec le leader Druze Walid Joumblatt. Mais l'une de ses rencontres les plus étranges fut celle d'un "monstre de guerre", un chirurgien libanais qui alternait les opérations chirurgicales avec des tirs à la Kalachnikov sur les Chrétiens, tout en étant un fervent amoureux de poésie française (Baudelaire, Rimbaud, du Bellay..;)
Puis après les horreurs du Liban, il va à la rencontre de celles de Bosnie-Herzégovine. Personnage flamboyant et provocateur, il sillonnait la ville de Sarajevo assiégée à bord d'une vieille Alfa Romeo sur le toit de laquelle il avait inscrit: «Don't waste your bullets, I'm immortal.» («Ne gaspillez pas vos balles, je suis immortel.») Grièvement blessé au bras par un sniper, il doit mettre fin à sa carrière de grand reporter, non sans une courte incursion en Tchétchénie, et se tourne vers la littérature.
Installé au Quebec,à Montréal à la fin des années 1990, il multiplie les sorties publiques (à la télévision, à la radio, dans les salons du livre) et s'attire l'hostilité d'une partie de la faune médiatique locale avec son franc-parler et son refus du bon-ententisme lénifiant. Sa passe d'armes avec la star des médias québécois, Denise Bombardier qui se comparait elle-même à Simone de Beauvoir, lors d'une entrevue au Salon international du livre de Québec en 1999, défraie la manchette. En France, il fit quelques apparitions télévisées comme chroniqueur acide dans une émission d'Anne Sinclair. Dandy et grande gueule, grand amateur de gros cigares et dégustateur sans excès d'alcools forts, Paul Marchand avait une sainte horreur des cons et des lâches, mais cachait derrière sa façade de fanfaron un humaniste généreux et sincèrement préoccupé par le sort des autres.
Son ami l'écrivain québécois d'origine haïtenne Stanley Péan lui a rendu hommage par une chanson inspirée du style des Rolling Stones (le groupe fétiche de Marchand), After All the Battles, dont la musique est signée par le guitariste et compositeur Stephen Johnston.
Apprenant son suicide, Michel Tavelle, écrivain et journaliste grenoblois, son ami, a écrit :"Paul avait une addiction au risque. C'était, aussi, un mélange de nitroglycérine et d'huile d'amandes douces".
Il est enterré à Paris, au cimetière de Montmartre.
Sommaire
Bibliographie
- Sympathie pour le diable, éditions J'ai lu, 1998 (ISBN 290838275X).
- Ceux qui vont mourir, éditions Grasset, 2001 (ISBN 2246575915).
- J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger, éditions Grasset, 2003 (ISBN 2246625912).
- Le Paradis d'en face, éditions Grasset, 2007 (ISBN 224663931X).
Filmographie
Sympathie pour le diable, livre sur la guerre de Bosnie, sera adapté au grand écran par la société de production montréalaise Go Films dans un scénario écrit par Guillaume Vigneault, en collaboration avec le réalisateur Guillaume de Fontenay.
Notes et références
Liens externes
- Extraits des éditions Grasset
- Sur l'adaptation cinématographique de Sympathie pour le diable : Le Journal de Montréal (26/09/2006)
- Marchand: "Viva la muerte!", Un article de Pascale Guericolas
- Chant de guerre, Article paru dans Le Matricule des Anges, Numéro 23 de juin-juillet 1998
- Zone Littéraire du 11/08/2008, entretien concernant J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger
- «Ceux qui ne sont pas morts...», l'hommage de Stanley Péan à Paul M. Marchand
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