- Paul Boyton
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Paul Boyton, « Captain Boyton » , le tour de la terre à la nage Sa traversée de la Manche à la nage, sa descente de la Loire…une rencontre avec Jules Verne
« Tant que je nage, je vis » P. Boyton
Sommaire
Introduction
La célébrité est très souvent éphémère et les tiroirs de l’histoire regorgent de ces personnages inscrits aux abonnés absents pour avoir voulu défier le quotidien. J’ai toujours pensé que l’historien se devait à un devoir de mémoire vis-à-vis de ces hommes qui, pour avoir flirté avec l’actualité, se sont installés dans l’imaginaire des gens pour leur offrir parfois l’image d’un modèle auquel ils auraient peut-être voulu s’identifier. Paul Boyton, ce nom évoque-t-il quelque chose dans votre mémoire ? Certes non ! Les plus érudits se souviendront peut-être qu’en 1875, il a été le premier homme à traverser la Manche. Mais le constat n’ira sans doute guère plus loin. Et pourtant, en cette année 1877, Paul Boyton, « Capt » comme l’appelle ses amis, est l’homme le plus célèbre de la planète. Il n’ait pas un journal, une revue qui n’ait publié ses exploits ou ses gravures. La mode est à la « boytonmania », bagues à cigares, calendriers, prospectus, chansons, tout est prétexte à coller une effigie qui fait vibrer les foules. « Business is business », Boyton fait vendre. « L’uomo pesce », l’homme poisson ainsi surnommé par les Italiens alors qu’il vient de descendre le Pô jusqu’à l’Adriatique, collectionne les exploits nautiques. Revêtu de sa célèbre combinaison « Merriman », en caoutchouc noir, il vient de traverser par deux fois la Manche, et sa tournée européenne avec la descente de tous les grands fleuves, déchaîne la passion de foules enthousiastes. Pour faire bonne mesure, il ajoute à son palmarès le détroit de Gibraltar et de Messine. Partout il est reçu avec les honneurs dû aux grands, les cours Européennes se l’arrachent pour des exhibitions particulières. Paul Boyton infatigable, nage et nagera encore longtemps. Sa devise, qu’il fait graver sur une montre en or offerte par la reine Victoria : « While I swim I live » caractérise parfaitement cet homme qui aura très certainement passé plus de temps dans l’eau que sur terre. L’Europe a ses limites, il retourne aux USA et s’attaque aux grands fleuves américains tels le Mississippi, le Missouri, l’Ohio et bien d’autres encore. C’est alors l’époque des défis, dont le plus mémorable sera celui qui l’opposera au capitaine Webb qui un mois après lui a traversé la Manche à la nage, mais…sans combinaison. Voilà pour une présentation sommaire et presque banale qui pourrait s’arrêter là, mais l’image du « Capt’ Boyton » serait parfaitement tronquée pour cet homme qui a tout fait ou presque dans sa vie. Pêcheur de perles ou de coraux, chasseur de trésor dans le golfe du Mexique, représentant en pacotille avec son père chez les Indiens, chercheur de diamant en Afrique du Sud, Sauveteur dans la station balnéaire à la mode de Cape-May dans le New Jersey, trafiquant d’armes aux côtés des révolutionnaires Mexicains, Franc-tireur engagé volontaire au Havre en 1870 pour combattre les Prussiens, capitaine dans l’armée du Chili dans une unité de torpilles. Arrêté par les péruviens, on va le fusiller, il s’échappe. Assagit ? Voire ! La promotion de sa combinaison « Boyton alias Merriman » n’a pas le succès escompté aux USA où la presse la qualifie d’appareil suicidaire », il se reconvertit dans le spectacle de jeux nautiques avec son « Water Circus » et se produit dans tous les USA puis en Grande Bretagne à la célèbre « Earl court » en 1893. Pas question de s’arrêter en si bon chemin, sauf peut être à Chicago où il fonde le premier parc d’attraction public avec son fameux « Water Chutes » qui fait la joie des visiteurs de l’exposition universelle de cette même année. En 1895, il s’attaque à New-York, c’est « Luna Park » qu’il installe dans Coney Island. Ce précurseur de Disneyland a de quoi donner le vertige. 1924, il contracte une mauvaise grippe qui va dégénérer en pneumonie, à son retour d’Afrique du Sud où demeure la famille de son frère Michaël. Vaincu par la maladie, il s’éteint bien sagement dans son lit au 2649 East street Sheepshead Bay à Brooklyn le 18 avril de la même année. Il faudrait un gros volume pour cerner ce personnage hors du commun, j’évoquerai simplement dans ces quelques lignes, sa venue en Europe, pour vous faire découvrir ses traversées de la Manche, mais surtout sa descente de la Loire, de Tours à Nantes et sa rencontre avec Jules Verne que le célèbre auteur immortalisera dans les « Tribulations d’un Chinois en Chine » où il consacre un chapitre entier aux appareils du capitaine Boyton.
Paul Boyton, une origine Irlandaise.
Vouloir évoquer l’histoire de Paul Boyton n’est pas chose aisée tant les écrits sont contradictoires. Dans les journaux de l’époque qui l’interviewent, le célèbre nageur déclare par exemple à l’Irish Times qu’il est né à Philadelphie en 1848 ; à Pittsburgh au journaliste du « Phare de la Loire » ! Lui-même dans sa biographie n’est pas plus précis. Il se borne à raconter son enfance, une enfance qui commence selon lui en juillet 1858, dans le quartier d’Alleghany à Pittsburgh. Les dictionnaires encyclopédiques ou biographiques sont tout aussi hésitant. Le « Twentieth century Biographical Dictionnary of Notable Americans” propose Dublin comme ville de naissance avec comme date de naissance le 29 juin 1848. J’ai rapidement privilégié cette piste Irlandaise en abandonnant très vite toute hypothèse d’une naissance aux USA, bien que le recensement Américain de 1900 le fasse naître en Pennsylvanie. Un peu aider par la chance, au terme de plusieurs années de recherche, et grâce à la puissance de l’outil Internet et aux groupes de discussions qui y pullulent, j’ai contacté une lointaine parente, qui revenait d’Afrique du Sud. Ses renseignements sur Paul Boyton se limitaient à ceux donnés par les biographies officielles, j’ai pu cependant, à partir de papiers de famille qu’elle m’a communiqués concernant son arrière-grand-père Michael Boyton, frère de Paul, retrouver les alliances postérieures à 1884. Les maillons antérieurs faisant toujours défaut, c’est en écrivant à Margrit Sheridan, secrétaire de paroisse à Kildare en Irlande que j’ai pu reconstituer l’arbre généalogique de la famille Boyton à partir des actes de baptêmes et de mariages. Paul, alias Peter (prénom qui disparaît dès 1874 pour être évoqué cependant le 23/04/1876 dans le NY Times) est le troisième d’une famille de huit enfants, fruits du mariage de Terence Boyton et de Margret-Maria Behan. Tous sont nés à Ratthangan dans le comté de Kildare, à quelques kilomètres de la ville du même nom. Catholiques pratiquant, leur immigration vers les USA s’inscrit dans la grande exode Irlandaise du milieu du XIXe siècle. Malgré tous mes efforts, je n’ai pu retrouver le port d’embarquement qui devait conduire la famille Boyton aux USA en 1859. On peut noter que cette date que nous proposons contredit celle évoquée par Paul Boyton lui-même dans sa biographie où il place ses premières aventures de gamin en juillet 1858. Or à cette date, les Boyton sont toujours en Irlande puisque sa sœur Gertrude est baptisée le 7 novembre 1858 à Ratthangan. Il faut sans doute lire « juillet 1859 » dans ce passage évoqué par Paul. Les Boyton vivent dans le quartier d’Alleghany à Pittsburgh, État de Pennsylvanie. Terence, le père de Paul est représentant en pacotille importée d’Orient qu’il troque avec les Indiens. En 1860, il dépose une demande de naturalisation pour obtenir la nationalité Américaine. Cette démarche est attestée de façon très officielle quelques années plus tard en 1881 dans les colonnes de « l’Irish Times de New York », date à laquelle Michael le frère de Paul est emprisonné dans les geôles de Dublin pour sa participation à la ligue Irlandaise. Il arguera de sa citoyenneté Américaine et devra la justifier. L’affaire fait grand bruit puisque qu’un arrêt du congrès Américain et des interventions au plus haut niveau seront nécessaires pour que Michael soit relâché. Mais ceci est une toute autre histoire.
Revenons à Paul Boyton. Cette occultation systématique de sa prime enfance m’a longtemps laissé interrogatif. On peut s’étonner de cette volonté farouche qu’il manifeste à vouloir « évacuer » son origine Irlandaise. Le problème semble racial et lié à l’intégration des Irlandais aux USA. Le Pays doit faire face à cette époque à un afflux considérable d’émigrés Irlandais venus de tous horizons sociaux. Leur réputation est mauvaise, ils sont bagarreurs, buveurs, têtus et de surcroît catholiques, leur intégration est difficile dans la population qui leur est hostile. Ce constat explique simplement l’attitude de Paul Boyton à vouloir se fondre le plus rapidement possible au sein de sa nouvelle patrie. Son passage au collège de Loretto n’est pas étranger au modèle « made in USA » sur lequel désormais il se calque. Il gardera de son passage à Loretto un souvenir ému et viendra en juin 1920, en tant que plus ancien élève, témoigner de son expérience personnelle. Il naîtra de cette éducation un sentiment patriotique Américain farouche, qui peut trancher avec les opinions non moins affirmées, pro-irlandaises, de son frère Michael et qui pourtant fréquenta le même collège. Paul est très « chatouilleux » sur tout ce qui pourrait évoquer une éventuelle origine Irlandaise. Il fustige avec véhémence par exemple et à plusieurs reprises la presse qui déforme son nom en Boynton. Il répond avec une fermeté toute aussi grande à un correspondant qui commet la même erreur en lui précisant que son nom c’est Boyton, et non pas Boynton. La consonance Irlandaise est sans doute trop évidente. En octobre 1874, quand il est accueilli en héros en Irlande après son exploit (lorsqu’il s’est jeté du paquebot le « Queen » dans la mer en furie au large des côtes d’Irlande), c’est avec fierté qu’il a arbore le drapeau Américain au cours des différentes exhibitions qu’il va donner. Cette affirmation patriote va se traduire par un incident qui laisse à penser cependant que toute fibre Irlandaise n’est pas éteinte en lui. En passant devant le « Guard Ship », Paul Boyton hisse le drapeau Américain et salue l’officier Britannique qui de façon discourtoise ou par inadvertance ne répond pas à son salut. Furieux, Paul Boyton hisse alors le drapeau vert Irlandais sous les acclamations de la foule. Fier de sa nationalité Américaine, pour autant, Paul Boyton n’hésite pas à évoquer des origines Françaises que malheureusement je n’ai pu retrouver et qui expliquent peut-être son engagement comme « franc-tireur dans l’armée Française en 1870 dans le conflit contre la Prusse.
Capitaine Boyton de la « Life-Saving-Service » une rencontre avec C.S. Merriman
Après son engagement comme Franc-Tireur dans l’armée Française en 1870, Paul Boyton est démobilisé ; quelque peu désoeuvré il décide alors de tenter sa chance dans les champs diamantifères d’Afrique du Sud. L’expérience est un fiasco; pourquoi ne pas chercher fortune plus à l’Est, en Chine ou au Japon ? C’est finalement à Marseille qu’on le retrouve, blessé gravement à la jambe. Rétabli, et après maints péripéties le voilà enfin à Philadelphie en 1873. Les bains de mer sont à la mode sur la côte Est des Etats-Unis, Cape-May, Atlantic City et bien d’autres stations balnéaires attirent de plus en plus de monde. Avec des pointes de 2000 touristes par jour qui arrivent par le train à Atlantic City, la sécurité des baigneurs fait désormais partie des préoccupations des responsables de la « Camden and Atlantic Railroad Company » (« An evening with Captain Boyton » – The Gentleman’s magazine, June 18, 1875). Cette même année, il est engagé comme sauveteur dans la « Life Guards ».
Ses qualités de nageur et sa bravoure lors des sauvetages attirent l’attention de C.S. Merrriman, président de cette compagnie, philantrope, millionnaire et inventeur d’une combinaison de survie qu’il vient de faire breveter. Il propose à Paul Boyton de tester son invention dans la station balnéaire de Dearage Atlantic. Durant tout l’hiver 1873, Paul Boyton expérimente la combinaison de sauvetage dans la rivière Delaware sous les regards interloqués des Ferry Boats qui aperçoivent « une sorte d’esquimaux flottant » et qu’ils veulent à tout prix sauver de la noyade malgré les protestations de Paul Boyton (« An evening with Captain Boyton » – The Gentleman’s magazine, June 18, 1875). La combinaison initiale présente de nombreux défauts qu’il va s’attacher, durant ces deux années, à gommer. La fameuse combinaison Merriman se transforme peu à peu en «the Boyton adjustable Life Line ». La presse aura bien du mal à s’y retrouver lorsqu’il s’agira d’évoquer la paternité de la combinaison de survie qu’elle finira par qualifier de « Boyton-Merriman Waterproof air-thight suit » (Channel Feats, p. 30). Quand la saison 1874 s’ouvre, Paul Boyton a parfaitement pris la mesure de l’invention. Le résultat est immédiat. Alors que les noyades annuelles se situent habituellement autour de de 20 à 30 personnes, en 1874, la station n’aura pas à déplorer une seule victime. En deux ans, 71 personnes seront ainsi sauvées par Paul Boyton qui est nommé capitaine de la « Camden and Atlantic Life Guards » (Irish Times October 26, 1874) La paternité de cette invention revient pourtant sans conteste à C.S. Merriman. L’idée de cette combinaison de survie lui est venue après le naufrage en 1869 du steamer le “Sea Bird” qui brûla sur le lac Michigan lors de la traversée de Milwaukee à Chicago avec à son bord 300 personnes qui périrent lors de cette catastrophe. Le premier constat qu’il dresse alors, c’est que la grande majorité des victimes ne périssent pas des causes mêmes de la destruction du navire mais d’hydrocution. D’où l’idée de préserver les victimes du froid. Pour mettre au point sa combinaison, Merriman s’est inspiré de la description faite par Suetones dans la “Vie des Césars”, où Jules utilisait des peaux de cuirs gonflées d’air pour franchir les rivières:”or else bearing himself upon blowed leather bottles”(« The channels feats of captain Webb and Captain Boyton – by Dolphin of Dramatic and Illustrated News, London, nd. (1875), p. 63 ») . Les commentaires narquois de la presse Américaine qui décrit cette invention comme étant « une nouvelle méthode pour se suicider avec une combinaison en caoutchouc » (« An evening with Paul Boyton » p.) l’incite à tester les capacités de cette combinaison ailleurs, vérifiant ainsi le proverbe « nul n’est prophète en son pays ». En 1874, la combinaison est au point. Convaincu de son efficacité, il étudie alors le meilleur moyen de faire connaître au monde entier cette invention qui peut sauver des vies humaines. En ce début du mois d’octobre 1874, il a trouvé. Il rend visite à sa mère et à son frère qui tiennent un magasin à New York, et sans rien évoquer de son projet, il embarque le 10 octobre sur le « Queen ». C’est pour Paul Boyton le début d’une nouvelle aventure qui le conduira à la célébrité mondiale.A bord du transatlantique le « Queen »
Le « Queen » affectué sur la « National Line » assure la liaison New York–Liverpool. A une distance de 2 ou 300 miles des côtes américaines, Paul Boyton, monté sans billet sur le bateau car il voulait retourner à la nage à New York, se propose de sauter par dessus bord. Le capitaine Bragg, commandant du Queen, interloqué par ce curieux passager clandestin, reste parfaitement imperméable aux arguments avancés par Paul Boyton et refuse tout net de céder à son désir. Tout à fait sceptique sur les capacités du plongeur et de sa combinaison, il consigne ce curieux nageur dans une cabine. Fasciné par ce personnage, le capitaine Bragg va cependant se laisser convaincre sur la faisabilité du projet de Paul Boyton (Paul Boyton Story, p.106). Le mercredi 20 octobre vers 21h30, au large des côtes Irlandaises, à 2,5 miles du Cap Clear et 5 miles au sud de Baltimore, le capitaine Bragg fait stopper les machines et sous le regard éberlué de quelque 200 passagers, il saute par dessus bord avec l’intention de rallier Baltimore. Il envisage ensuite de rejoindre Cork afin de télégraphier aux USA pour rendre compte de son exploit (« Cork Examiner, October 23, 1874 »). Pour autant la partie n’est pas gagnée, il faut atteindre la côte alors qu’une extraordinaire tempête se déchaîne avec des vagues qui le ballotent tel un fêtu de paille dans des creux atteignant parfois 100 pieds. Les falaises de la côte Est de Baltimore hautes de180 pieds ne lui permettent pas d’accéder à la terre ferme, il dérive alors pendant 30 miles quand soudain il aperçoit une baie qui s’avère être Trefaska Bight au Sud-Est de Baltimore. Paul Boyton a réussi son pari sous le regard appeuré et incrédule d’un garde-côte qui le voyant débarquer dans son accoutrement, tel un monstre marin, s’écrie « Grand Dieu, voici l’ante-Christ ». Il faut dire, qu’avec sa combinaison noire, sa montre phosphorescente au-dessus du front, surgissant de l’océan déchaîné, le personnage a de quoi impressionner. Cette même nuit, 56 navires seront victimes de la tempête. Grâce au sens des affaire de M. Murphy, directeur de « Opera Company » (Paul Boyton Story, p.121) qui a compris qu’avec ce genre d’exploit on pouvait faire de l’argent, les retombées médiatiques vont être immédiates et considérables. La presse Irlandaise s’empare du phénomène, la presse Britannique prend le relais. Son contrat signé, Paul Boyton entame alors des tournées exhibitions, donnent des conférences pendant lesquelles, durant plusieurs semaines à travers l’Irlande, il va s’attacher à démontrer les capacités de sa combinaison de survie en évoquant dès le 26 octobre 1874 son projet de traverser la Manche (Irish Times October 26, 1874).
Michel LOPEZ
Liens externes
- (en) The Story of Paul Boyton by Paul Boyton sur le site du projet Gutenberg.
- (fr) Pôle d'études sur Paul Boyton
- (fr)téléchargement de l'arbre généalogique de Paul Boyton
- (en)Paul BOYTON's Chronology from the New York Times archives by M. LOPEZ
PATENTS
- Merriman August 10, 1869 - Improvment in submarine clothing
Improvment in submarine clothing
- Merriman July 16, 1872 - Improvement in life-preserving dresses
- Improvement in life-preserving dresses
- BOYTON March 19, 1895 - Coaster
- BOYTONJanuary 2, 1900 - Pleasure Canal
- BOYTONApril 9, 1907 - Amusement device
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- Naissance en 1846
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