- Parvovirus B19
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Parvovirus B19 Un enfant de 16 mois atteint de cinquième maladie (Parvovirus B19). Classification des virus Type Virus Groupe Groupe II Famille Parvoviridae Genre Erythrovirus Espèce Parvovirus B19 Sommaire
Général
Le parvovirus B-19 (PVB-19) fait partie de la famille des Parvoviridae et de la sous-famille des Erythrovirus à cause de sa structure et de sa capacité à infecter les cellules du sang. C’est un très petit virus, d’où la signification du mot latin « parvum » qui signifie petit, simple brin d’ADN avec une capside icosaédrique. Il est non enveloppé et n'est pathogène que pour les humains.
Histoire
Le parvovirus fut d’abord trouvé aux environs de 1975 par Cossart et al., au cours d’un dépistage sanguin normal de l’antigène de surface de l’hépatite B. D’ailleurs son nom provient de la boite de Pétri dans laquelle le virus fut trouvé. Plus tard, en 1983 le parvovirus B-19 fut reconnu comme responsable de l’érythème infectieux aigu.
Structure
Le génome simple brin du parvovirus B19 contient 5596 nucléotides dont 4830 servent de séquence codante interne et le reste servent de séquences répétées terminales. Celles-ci sont palindromiques et capables d'assumer une configuration en épingle à cheveux, servant d'amorces pour la synthèse du brin complémentaire. Comme dans la plupart des parvovirus animaux, le génome B19 a deux grands cadres ouverts de lecture, avec la protéine non structurale unique (NS1) codées par des gènes d’un côté du génome et les deux protéines de capside (VP1 et VP2) par des gènes de l’autre côté. Le promoteur est le P6 et il est à l’une des extrémités du génome.
La capside du virus est composée de 60 sous-unités dont environ 95% proviennent de VP2 (58 kDa). La particule virale fait alors un diamètre entre 22 et 24 nm et prend une forme icosaédrique.
Particularité
Un virion mature possède un poids moléculaire de 5,6 x 106. Le gêne NS1 est très bien conservé considérant le fait qui est important à la propagation du virus alors que VP1 et VP2 possèdent des régions qui peuvent occasionnellement varier. Il n’y a néanmoins pas de corrélation entre les maladies et les variantes de B19.
L’absence d’enveloppe et la petite quantité d’ADN de son génome font du parvovirus B19, un virion très résistant. Il peut rester à 56 degré C pendant 60 minutes sans se dénaturer et il est insensible aux solvants de lipides.
Mode de transmission
Le parvovirus B19 est transmissible principalement par les voies respiratoires et par contact direct comme des mains jusqu’à la bouche. Il peut se transmettre par perfusion sanguine et passage transplacentaire. Il peut se retrouver aussi dans les sécrétions respiratoires, ce qui augmente sa virémie lors d'épidémie dans nos communautés.
Cycle viral
Comme tous les virus ADN non-enveloppés, le cycle du PvB19 va comme suit :
- la fixation du virus à l'hôte récepteur cellulaire
- l'intériorisation
- la translocation du génome dans le noyau hôte
- réplication de l'ADN
- transcription de l'ARN
- l'assemblage des capsides et de l'emballage du génome
- lyse des cellules avec la libération des virions matures
L’antigène P
L’antigène P est suspecté d’être la porte d’accès au parvovirus B19 car il fut démontré en laboratoire que des cellules de tissus en culture avec soit un excès d'antigène P ou anti-P anticorps monoclonal peut protéger les progéniteurs érythroïdes de l'infection par le B19. De plus, les personnes qui ont génétiquement absence d'antigène P (1 sur 200.000 personnes) sont naturellement résistantes à l'infection à B19. Cependant, bien que l’antigène P est exprimé sur les progéniteurs érythroïdes, il l’est aussi sur les mégacaryocytes, les cellules endothéliales et les myocytes fœtals qui eux n’ont pas été montrés comme pouvant être permissifs pour la réplication B19. Il y a supposition alors d’un corécepteur.
Épidémie et réponse immunologique
Le parvovirus B. 19 a deux caractéristiques : il s'intéresse aux globules rouges (hématies) et entraîne chez le patient une immunité qui le protègera indéfiniment. Lors de la première infection l’infection est plus dangereuse. Cela s’explique par le fait que ce sont des IgMs suivit d’IgGs qui vont créer la réponse immune. Et les IgGs constitueront une meilleure défense lors de la seconde infection. Les IgGs dirigés contre le parvovirus B19 sont estimés à environ :
- 2 à 15% chez les enfants de 1 à 5 ans
- 15 à 60% chez les jeunes de 6 à 19 ans
- 30 à 60% chez les adultes
Le virus reste quant à lui plutôt rare dans l’environnement. Les épidémies ont lieu essentiellement dans le cadre d’école aux 4 à 5 ans et à certaines périodes de l'année, plutôt le printemps et l'hiver.
Maladie
Le parvovirus B19 provoque le plus souvent une éruption cutanée infantile bénigne, l’érythème infectieux aussi appelé la cinquième maladie. Mais les cas peuvent être plus graves. Chez la femme enceinte, il peut y avoir perte du fœtus, chez des gens immunodéficients comme quelqu’un atteint du SIDA, une anémie chronique détruira les érythroblastes de la moelle osseuse. Ce virus peut également être à l'origine d'arthropathie c'est-à-dire de maladies des articulations de l'adulte entraînant des douleurs articulaires et des inflammations concernant les poignets mais sans entraîner de destruction de ceux-ci. Les mains et les genoux sont également concernés par ce type d'atteinte susceptible de durer de quelques semaines à quelques mois. Le parvovirus B19 est aussi à l’origine de certaines hépatites même si son rôle est plutôt incertain.
Symptômes
Il arrive très souvent que des gens infectés soient asymptomatiques ou sinon, les symptômes pourront se faire sentir comme ceux d’une légère grippe.
- Fièvre
- Douleurs musculaires
- Maux de tête
- Anémie
- Somnolence
- Douleurs articulaires
- Parfois et surtout chez les enfants, il y aura des éruptions cutanées de type morbiliforme c'est-à-dire ressemblant à la rougeole.
Les symptômes sont plus dangereux chez les gens immunodéficients car l’infection sera chronique et encore plus puissante.
Diagnostic et traitement
C’est par un prélèvement de sang que l’on peut mettre en évidence une anémie et la présence du parvovirus B19 dans le sang. L’analyse du sang cherchera à trouver la présence d'anticorps c'est-à-dire des IgG et des 'IgM spécifiques qui apparaissent environ deux semaines après la contamination et persistent 3 ou 4 mois. Les IgG, quant à eux, apparaissent environ sept jours après les IgM et sont présents durant une longue période. On considère que la présence d'IgG constitue une protection contre la maladie. Il est également possible de mettre en évidence les parvovirus B19 grâce à une technique portant le nom de technique EID. Celle-ci est particulièrement sensible entre le 7ème et le 12ème jour après le contact avec le virus responsable de l'infection. Quand on constate une contamination durant la grossesse et si un diagnostic de confirmation a été établi avec certitude, la patiente doit être hospitalisée dans un centre spécialisé en obstétrique et en infectiologie pour être surveillée grâce à des échographies hebdomadaires, de façon à mettre en évidence l'éventuel survenue d'œdème chez le fœtus. Le traitement consiste à faire des transfusions au fœtus de manière répétitive à raison de 10 à 100 ml dans la veine ombilicale en utilisant du sang de donneur. L'évolution est le plus souvent satisfaisante et la guérison est obtenue dans la majorité des cas. C’est très important car un œdème pourrait se former. Les gens immunodéficients auront besoin d’injections intraveineuses d’immunoglobulines. Pour les patients atteint d'arthropathie, on ne peut leur offrir que des anti-inflammatoires. Bref, il n’existe aucun vaccin n’y remède pour guérir du parvovirus B19, il faut que la guérison s’effectue par leur propre système immunitaire.
B19 chez une femme enceinte
Le parvovirus B19 n’est pas dangereux pour la mère car très souvent, il entrainera qu’une pseudo-grippe avec des symptômes mineurs comme des éruptions de boutons, peut-être de l’arthralgie, des démangeaisons, un peu de toux, etc. Le virus est dangereux pour le fœtus. Il ne lui créera pas de malformation mais peut plutôt entrainer sa mort. Selon le moment de la grossesse où la femme est infectée, les conséquences peuvent avoir différents impacts. Le risque d'atteinte du fœtus est d'environ 8 à 10 % et l'atteinte fœtale est plus fréquente avant la 20e semaine sans règles. Une infection lors du premier trimestre a de grande chance d’entrainer un avortement. En théorie une femme contractant c'est-à-dire se faisant infecter par le parvovirus B19 entre la 10e et la 20e semaine aurait 0,5 % de risque d'avoir un fœtus atteint et 5 % de faire un avortement. Au cours du deuxième et du troisième trimestre, ce type d'infection est susceptible d'entraîner ce que l'on appelle une anasarque c'est-à-dire la survenue d'œdème et ou une anémie aiguë chez le fœtus se caractérisant par une évolution péjorative pour le fœtus avec en particulier la survenue d'une infection virale du myocarde (muscle cardiaque). Dans environ un quart des cas les complications concernant le fœtus (anasarque) disparaissent spontanément. Dans trois quarts des cas, si aucun traitement n'est mis en place, l'évolution est péjorative pour le fœtus
Recherche
Puisqu’il n’y a pas de modèle animal pour le parvovirus B19 et que la culture de celui-ci in vitro est difficile, il n’y a pas beaucoup d’avancée pour lui trouver un remède.
Notes et références
Annexes
Liens externes
Bibliographie
- Neil A. Campbell et Jane B. Reece, 2007, Biologie, ERPI, 2007
- Le Larousse Médical, Larousse, 2009
- Tortora, Funke et Case, 2003, introduction à la microbiologie, ERPI, 2003
Wikimedia Foundation. 2010.