Parachutistes Chuteurs en 1952

Parachutistes Chuteurs en 1952

Le parachutisme en 1952. La chute stabilisée permet de maîtriser la vrille. Records mondiaux de chuteurs groupés au moment du largage. Sauts à 3 à 5 à 9 parachutistes.

Les parachutistes français, furent en 1952 les précurseurs mondiaux de la technique de chute face au sol voilure fermée, ce qui constitua un préalable décisif au vol relatif. Rappelons pour mémoire les conditions de saut entre le parachutiste voilure ouverte et le parachutiste chuteur voilure fermée.

Voilure ouverte

Une sangle (soa static line) entraîne le déploiement automatique de la voilure après 50 mètres de chute. Parachutiste militaire sautant en 1935 de Junker 52, en 1942 de Dakota, en 1952 de Nord Atlas, Broussard, ultérieurement de Transal.

Voilure fermée.

Déploiement de la voilure à l'initiative du chuteur

À la sortie de l’avion à une altitude de 4 000 mètres (60 secondes de chute), le parachutiste corps cambré (position du chat) bras et jambes écartées, face au moteur, abordait, apparemment stabilisé son départ de chute. En fait les difficultés surgissaient au-delà de 15 secondes, la vitesse atteignant près de 200 kilomètres à l'heure, car il se trouvait dans la plupart des cas confronté à un départ de vrille.

Incapable de contrer cette vrille il ne lui restait que deux solutions :

  1. Ouvrir son parachute dorsal, selon son temps de réaction la vitesse d'autorotation entraînait des torsades des suspentes pouvant compromettre le déploiement de la voilure.
  2. Modifier sa position de chute, soit en carotte, soit sur le dos, soit en boule.

Les sauts qui s’effectuaient très souvent sans altimètre ni chrono, nécessitaient une bonne appréciation de la distance sol, l'ouverture du parachute en dessous de 300 mètres pouvant entraîner des sanctions.

L'objectif était clair pour les parachutistes de l’année 1952, rester stable en chute, face au sol le plus longtemps possible.

Des progrès significatifs furent enregistrés à cette date en 1952 (Jacques Deforges) sur le terrain de saut de l'aérodrome de Gisy-les-Nobles proche de Sens dans la vallée de l'Yonne.

Les parachutistes français maîtrisèrent alors progressivement la chute stabilisée face au sol, excluant toute vrille. Ce qu'aucun parachutiste au monde (ni Américain ni Soviétique) n'était en mesure de réaliser.

C'est du reste un journaliste franco-américain Ray Young (voir saut à 9) qui fit la démonstration de cette technique aux États-Unis en 1953.

Le championnat de France en 1953 incorpora dans les épreuves une chute sans instrument, imposant un ou deux tours de vrille à droite et à gauche illustrant ainsi la compétence des chuteurs dans ce domaine.

Les sauts groupés au-delà de deux parachutistes, se tenant par les harnais, étaient exceptionnels car ils s'exécutaient très souvent sans l'autorisation de l'Aviation civile.

Il faut avoir présent à l'esprit qu'à ce jour et depuis de nombreuses années, les chuteurs se rejoignent en chute en évitant d'être surplombés par un autre chuteur.

A contrario

Le largage de parachutistes se tenant par les harnais au départ de l'avion s'avérait délicat en raison du risque d'ouverture intempestive d'un parachute lors de la chute en groupe.

  • 1952 saut à 3 : Gilles Delamare, Colette Duval, Jean Chasac
  • 14 juin 1952 saut à 5 : Pierre Lard, Jacques Chalon, Jacques Desforges, Pero, Michel Sauerbach
  • 9 août 1956 saut à 9 : Christian Ladouet, Ray Young, Claude Michaut, Max Cros, Gilbert Pupin. Jacques Breton, Jacques Billard, Jacques Lecland, Michel Perissinotto

« Largués par la soute arrière d'un Noratlas à 2 000 mètres d'altitude, notre groupe de 9 parachutistes se sépara après un looping et 800 mètres de chute en 10 secondes (une tonne de chuteurs, individuellement la même chute eût représenté 20 secondes). Peut-être aurions-nous pu chuter quelques secondes de plus, mais une vrille à plat incontrôlable, nous contraint à la séparation, facilitant de ce fait l'éclatement du groupe, contribuant ainsi à sécuriser les ouvertures des parachutes individuels. Ce saut constitua un record mondial non homologué et qui fut battu ultérieurement par 11 parachutistes soviétiques, sans que nous ayons eu plus d'informations. »

Un progrès décisif fut réalisé lorsque deux parachutistes Jean-Louis Potron et Jacques Chalon se rejoignirent en chute libre et se passèrent un témoin (analogue à une course de relais) à Gisy-les-Nobles le 9 septembre 1956 ce qui officialisa le début du vol relatif.

Références

Saut à 9. Des reportages parurent dans la presse française et internationale. France Soir 9/8/1956, France Dimanche 8/1956, Schweitzer Illustrierte Zeitung 13/8/1956, Quick 1/9/1956, Epoca 2/7/1956


Sources et bibliographies

  • Histoire du parachutisme en France, Baptiste Bourdes, Éditions France Empire, évoquant la notoriété des parachutistes d'essai, les chefs de centre, les recordwomen Monique Laroche, Colette Duval, Odette Rousseau, les recordmen du Monde Pierre Lard les non moins méritants J-P Noblet, Bernard Cohen...
  • Race de la Rigueur de Michèle Savary, Éditions Albin Michel

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Parachutistes Chuteurs en 1952 de Wikipédia en français (auteurs)

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