Panisme

Le panisme est une conception géopolitique fondée par le géopolitologue Karl Haushofer à partir du concept de Pan-Ideen (Pan signifie l'idée d'un tout en grec). Le panisme ou pan-idée est « une représentation géopolitique fondée sur une communauté d’ordre ethnique, religieuse, régionale ou continentale. Il s’appuie sur trois éléments géographiques : la langue, la religion et l’appartenance au même continent. Les panismes se subdivisent en trois catégories.

Le panisme ethno-linguistique

Le panturquisme 

Né de la défaite de l’Empire ottoman en 1918, le panturquisme veut rassembler tous les peuples turcs du continent eurasiatique, de la Méditerranée à la Chine. Depuis la chute du mur de Berlin, le panturquisme bénéficie, pour le moment, de l’appui des Etats-Unis et d’Israël. Il étend son influence dans les Balkans (entre autres avec le Kossovo indépendant) et le Nord de Chypre. Il cherche aussi à se lier les républiques turcophones d’Asie centrale afin de bénéficier du passage des oléoducs et gazoducs en partenariat avec les Etats-Unis aux dépens de la Russie.

Le panarabisme 

Celui-ci se caractérise par des rivalités entre le nationalisme arabe et le panislamisme (pas toujours arabe, ex : les Turcs). L’arabité se fonde sur la langue, la culture et l’histoire et cherche, dans le cadre du panisme arabe, à s’unifier de l’Atlantique au Golfe. L’histoire du nationalisme arabe s’explique aussi en raison de son opposition à la domination ottomane (les Turcs). Cet arabisme a été attiré en partie par l’Occident tandis qu’une autre branche défendait l’Islam dans le cadre d’un califat arabe.

Le pangermanisme 

L’objectif est de rassembler tous les peuples de langue allemande dans le plus vaste espace dans le cadre d’une unification continentale de l’Europe. Les deux grands géopolitologues allemands sont Friedrich Ratzel (1844-1904) et Karl Haushofer (1869-1946), il s'appuie sur le concept de Lebensraum.

Le panslavisme 

Le panslavisme veut réunir tous les peuples slaves. Cette vision a été défendue par la Russie (tout régime politique confondu : Empire des tsars, URSS et Russie.

Le panisme religieux

Le panisme religieux le plus dynamique est l’Islam. Son but est d’unifier le monde musulman. À la différence de l’arabité faisant référence à l’ethnicisme, l’islamisme s’appuie sur la communauté religieuse, l’Umma. Chez les sunnites, 4 écoles de pensée juridiques structurent leur vision du monde : l’école malikite, l’école hanafite, l’école hanbalite et l’école chaféite. Les chiites inscrivent leur foi à partir d’Ali le gendre de Mahomet à la différence des sunnites.

Le panisme continental

Le panisme continental veut l’unification d’un continent en favorisant la naissance d’une unité politique et économique. La construction européenne (l’Union européenne) est l’exemple type d’un panisme continental. Ce dernier est en contradiction avec l’histoire de la France (depuis 1500 ans (baptême de Clovis en 496), la France s’est bâtie sur le principe de l’indépendance nationale et de souveraineté politique et dans son refus de voir émerger un Empire européen imposant sa loi dans l’organisation interne française). Ce principe s’est manifesté en particulier pour s’opposer aux empires anglo-saxon ou allemand, par exemple avec les Plantagenêt, les Othon, les Habsbourg, les Hohenzollern, le nazisme (le pangermanisme s’est toujours identifié au panisme européen). Les déclarations du président de la Commission européenne le 10 juillet 2007, José Manuel Barroso, « Nous avons la dimension de l’Empire », sont révélatrices d’une tournure d’esprit « impérial » au sein de l’Union européenne.

La volonté de créer un bloc nord-américain unifié (États-Unis, Canada et Mexique) avec une monnaie unique (devant s’appeler sauf modification de dernière minute : l’amero) remplaçant le dollar américain, le dollar canadien et le peso mexicain est un autre exemple de panisme continental. Cette ambition est encouragée par le Council on Foreign Relations (CFR) où s’élabore la politique étrangère américaine.

Voir aussi

• Géopolitique