- Pangenèse
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La Pangenèse est le mécanisme hypothétique conçu par Charles Darwin pour expliquer l’hérédité [1]. Elle est inspirée d'une théorie imaginée au XVIIIe siècle par Maupertuis, reprenant elle-même l'idée antique d'Hippocrate selon laquelle toutes les parties du corps participent à la transmission à la descendance. Darwin ajoute les acquis de la théorie cellulaire. Il exposa ce qu'il appelait lui-même une hypothèse provisoire dans son ouvrage De la variation des animaux et des plantes à l'état domestique (1868) [2]. Darwin pensait que « cette hypothèse pourra servir à grouper une multitude de faits, qui, jusqu'à présent, sont restés sans lien efficace, et n'ont été rattachés les uns aux autres par aucune cause » [3]. Le terme pangenèse a été construit sur le grec παν- (« tout », « complet ») et γενέσιος (« relatif à la naissance »).
Sommaire
Les fondements de la théorie de la pangenèse
La pangenèse stipule que tous les organes du corps abritent des granules (gemmules) qui se rassemblent dans les organes reproductifs pour la fécondation. Ainsi, chaque organe contribue, selon son rôle, à la constitution de la progéniture. L'atavisme résulte de l'activation de gemmules dormantes et les membres manquants repoussent grâce à l'activation des gemmules des membres amputés.
La pangenèse est aujourd'hui une théorie obsolète, que ne confirme pas l'observation. C'est une tentative de Darwin de donner une explication cohérente à des phénomènes tels que :
- l'atavisme ;
- la nature mixte des hybrides ;
- l'hérédité des caractères acquis ; et en particulier l'hérédité des mutilations ;
- la régénération des membres amputés ;
- l'action de la semance mâle non pas seulement sur les ovaires mais sur la mère tout entière.
Améliorations ultérieures de la théorie
Dans son ouvrage ultérieur La Filiation de l'Homme, Darwin distingue deux facteurs importants : le transmission et le l'actualisation des caractères hérités. L'idée de Darwin était que certains des caractères transmis pouvaient ne pas être apparents chez les géniteurs au moment de la fécondation et qu'ils se manifesteraient au même moment du développement de la progéniture que chez les parents (par exemple lors de la vieillesse). Pour être en accord avec sa théorie de la sélection sexuelle, il stipulait également que certains caractères transmis s'actualisaient différemment selon le sexe.
Les expériences de Galton sur les lapins
Francis Galton, petit cousin de Darwin, entreprit une longue série d'études sur l'hérédité qui le conduisirent à réfuter la théorie de la Pangenèse. Lors d'une longue série d'expériences de 1869 à 1871, il effectua des transfusions sanguines entre des lapins de races différentes et il examina les caractéristiques de leurs descendants[4]. Il ne put mettre en évidence aucun trait génétique qui aurait pu être véhiculé par le sang transfusé. Darwin réfuta les conclusions de Galton en ces termes « je n'ai jamais dit un seul mot concernant le sang ni aucun autre système circulatoire. Il est clair que le transport des gemmules par le sang ne constitue en aucune manière une conséquence nécessaire de ma théorie ; je m'en rapporte aux organismes les plus élémentaires, tels que les protozoaires qui ne possèdent ni sang ni vaisseaux ; je m'en rapporte aussi aux plantes dont les fluides, lorsqu'ils existent et circulent dans des vaisseaux, ne peuvent aucunement être considérés comme du vrai sang. » Il concéda cependant qu'« ayant pris connaissance des expériences de Mr. Galton, je réalisai n'avoir pas assez approfondi le sujet et n'avoir pas vu la difficulté de croire à la présence de gemmules dans le sang. »
Notes et références
- Gemmules la citation du texte où Darwin expose lui-même les fondements de sa théorie. Voir à l'article
- Tome I et Tome II. Édition anglaise : The Variation of Animals and Plants Under Domestication (1868). Traduction française : De la variation des animaux et des plantes à l'état domestique (1879-1880), deux tomes disponibles en français en ligne sur le site « Darwin Online » :
- De la variation des animaux..., traduction française, tome II, page 370.
- ici, en anglais, la relation de ces expériences. Voir
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