- Palais de la république (allemagne)
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Palais de la République (Allemagne)
Le palais de la République (Palast der Republik) (Berlin - Allemagne) était un bâtiment au centre-est de la capitale allemande, dans la partie de l'ex-RDA (république démocratique allemande). Ouvert en 1976, il fut le siège de la Volkskammer (chambre du peuple) - le parlement de la RDA - et un important lieu culturel et de rencontre. En 2002, le Bundestag s'est prononcé pour sa destruction qui a commencé le 27 février 2006 et qui a été terminée le 2 décembre 2008.
Sommaire
Origine
Après la seconde guerre mondiale, le Château de Berlin était fortement endommagé. Détesté comme symbole du royaume de la Prusse, les communistes du secteur soviétique l'ont fait démolir en 1950. Après, la Schloßplatz resta vide longtemps. La place devint un lieu des défilés et parades militaires et une tribune de propagande.
Alors que le gouvernement de Walter Ulbricht cherchait un symbole pour la nouvelle nation, il y fit ériger le Palais de la République qui fut inaguré le 26 avril 1976 après 32 mois de travaux conduits par l'architecte principal Heinz Graffunder avec Karl-Ernst Swora, Wolf R. Eisentraut, Günter Kunert, Manfred Prasser et Heinz Aust.
Emplacement et dimensions
Le Palais de la République était situé sur la Place du Château (Schloßplatz) — place Marx-Engels (Marx-Engels-Platz) avant 1990 — sur l'avenue Unter den Linden, a peu près en face du jardin Lustgarten et de la Cathédrale de Berlin (Berliner Dom), près de l'Alexanderplatz, sur les rives du canal de la Spree. Sur la rive opposée se trouvent les statues de Karl Marx et Friedrich Engels (le Forum Marx-Engels). Dans le voisinage se trouve encore le bâtiment du conseil d'État de la RDA dans lequel l'European School of Management and Technology prend place en octobre 2005.
Le bâtiment a une forme rectangulaire (longueur : 180 m, largeur : 85 m, hauteur : 32m). Sa hauteur est alignée avec celle du Marstalls (anciennes étables) et du bâtiment du conseil d'État de la RDA voisins.
Utilisation
La construction du Palais se fonde sur le concept d'une « maison du peuple » plaidé par la mouvance socialiste du XIXe siècle. Les maisons de la Culture du début de l'URSS représentaient notamment un symbole du nouveau pouvoir. En Allemagne, ce sont surtout les organisations syndicales qui construisirent de tels établissements. En Allemagne de l'Est, la mission des « maisons de la Culture » ou « palais de la Culture » est devenue une orientation de la théorie de l'architecture.
Les faveurs du public furent assurées en raison de l'absence d'un tel établissement dans le centre de Berlin-est.
Du fait des innombrables lumières au plafond du foyer, le bâtiment fut sunommé Erichs Lampenladen (La boutique de luminaires de Erich), allusion au chef d'État et du parti Erich Honecker, par la « télévision de l'ouest » — une telle familiarité n'aurait pas été possible sur la télévision de la RDA — ainsi que dans le langage populaire.Le bâtiment servait d'une part comme siège de la Volkskammer (chambre du peuple) — le parlement de la république démocratique allemande — dans une petite salle, d'autre part comme imposante salle culturelle et de rencontre appréciée dans une grande salle dont on pouvait varier la disposition. Une illustration de l'utilisation de cette salle était la « journée du Parti socialiste unifié allemand » qui s'y déroulait tous les cinq ans, et qui par son nombre de représentants justifiait la taille de cette salle.
Le bâtiment était pour la RDA unique en son genre : spectacles d'artistes nationaux et internationaux (le rockeur est-allemand Udo Lindenberg, Harry Belafonte, Carlos Santana et beaucoup d'autres), son propre petit théâtre (TiP), expositions, restaurants avec approvisionnement favorisé, un café à glaces, une discothèque, un bureau de poste ouvert tous les jours, une piste de bowling, exposition dans le foyer de peintures grand format de 16 éminents artistes est-allemands (Willi Sitte, Walter Womacka, Wolfgang Mattheuer…) sur le thème « quand les communistes rêvent », nombreuses autres œuvres culturelles, marbre blanc importé de Suède.
Évolution depuis 1990
Fermeture pour cause d'amiante
Le Palais fut fermé en 1990 en raison de la présence d'amiante. À l'époque même de sa construction, il était déjà déconseillé d'isoler contre le feu les constructions métalliques par de l'amiante. Depuis 1980, il y eut des avertissements de contamination de plus en plus importants. Le Palais ne fonctionna alors que temporairement et sur autorisation spéciale. Le 19 septembre 1990, il fut fermé sur ordre de la Volkskammer (chambre du peuple) librement élue, en prévision de l'application en RDA des normes nationales et européennes de protection du travail et de santé.
Destruction et réaménagement de l'espace
Après de coûteux travaux de désamiantage de 1998 à 2001 et plusieurs concours d'architecte sur les relations avec le terrain historique de l'ancien Château de Berlin, le Bundestag (parlement allemand) décide en 2003 la démolition du Palais ainsi que l'aménagement temporaire d'un espace vert jusqu’à ce que le « Forum Humboldt » — qui abritera le musée des cultures extra-européennes, la bibliothèque centrale et régionale de Berlin, et la collection historique scientifique de l'Université Humboldt — y soit érigé. Sa façade devrait être reconstruite sur le modèle de celle du château baroque de Berlin qui fut détruit en 1950. Mais le parlement n'a assuré le financement ni du « Forum Humboldt » dont les coûts sont estimés à 590 millions d'euros ni d'un concours d'architecte ou d'un aménagement temporaire. La démolition du Palais coûtera au moins 60 millions d'euros pour éviter la déstabilisation de la cathédrale voisine.
C’est l’architecte italien Francesco Stella qui a été choisi en novembre 2008 pour construire le Forum Humboldt. Budget prévisionnel de 550 millions d’Euros. Date de livraison : 2013
Utilisation temporaire
En 2004, le Palais fut temporairement rouvert sur le thème de « Palais du Peuple » pour une série d'expositions. Durant l'été 2005, une nouvelle exposition « Der Berg », a essayé de faire revivre les lieux, et retracé son histoire, tout en exigeant un vrai débat sur son futur. En octobre 2005, « Der tote Palast der Republik » une exposition sur le thème de la mort.
Protestation contre la destruction
DU 26 janvier au 10 mai 2005, l'artiste norvégien Lars Ramberg installe sur le toit du Palais des lampes au néon de plus de 6 mètres de haut écrivant le mot « ZWEIFEL » (doute). Cette signature est le logo du projet « Palast des Zweifels » avec lequel Ramberg souhaite continuer la discussion sur la démolition du Palais et avec le discours sur les utopies perdues joindre la recherche de nouvelles perspectives et identités. Le film Good Bye, Lenin! de Wolfgang Becker est à l'origine de cette protestation, s'inscrivant dans une vague d' "Ostalgie", selon le terme allemand consacré.
Voir aussi
Liens externes
Articles connexes
Catégories : Monument de Berlin | République démocratique allemande | Histoire culturelle de l'Allemagne | Bâtiment parlementaire
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