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Paix des Lignages
Paix des Lignages : accord conclu le 16 mai 1335 en l'abbaye de Saint-Laurent, qui visait à mettre fin à la Guerre des Awans et des Waroux qui ravageait le pays de Liège. Voici les noms des XII:
Coté Awans
- Thierry de Haneffe (chef)
- Jean de Gilhar, chamoine de Liège
- Louis Steyn de Diepenbeck
- M. Jean de Rouveroi (de Hozémont)
- M.Jean Poulhet de Fermes
- Fastré de Bovegnistier
Coté Waroux
- Wathi de Momalle (chef)
- Libert de Langdris, chamoine de Liège
- Wathi de Berloz
- Pierre de Horion
- Arnoul d'Oborne
- Jeau Boileau (de Mons)
Le texte du traité :« Il y aura paix éternelle entre les familles, et amnistie générale des guerres, meurtres, combats, haines, rancunes, dépits, injures, dommages, crimes, larcins, incendies, et d'autres méfaits, sans en excepter qui que ce soit, et sans que personne puisse jamais adresser aucunes plaintes à Monseigneur de Liége au sujet de ces dommages, lesquelles plaintes sont déclarées nulles pour l'avenir.
» En mémoire perpétuelle de la réparation des désordres qui ont pendant si longtemps désolé le pays, il sera construit, en lieu convenable, une église consacrée à la Vierge, mère de Dieu, et aux douze apôtres. Les chevaliers du lignage des Waroux, par forme d'amende et en expiation de leur crimes, contribueront à la construction de cette église pour une somme de trois mille cinq cents livres, en bonne monnaie de Liége; le lignage des Awans fournira également pour sa part quatre mille livres de même monnaie, lesquelles sommes compenseront les pèlerinages auxquels les coupables devraient être condamnés.
» Pour tout ce qui surviendra par la suite au pays et diocèse de Liége entre les familles divisées, comme mort d'homme, membre mutilé ou estropié, plaie ouverte, effusion de sang, blessure, combat, coups; paroles outrageantes ou autres injures, les coupables seront punis comme pour de nouveaux attentats, et ne seront compris dans le châtiment que ceux-là mêmes qui auront commis le mal, laissant en liberté tous leurs adhérents, afin de ne point renouveler ces funestes dissensions.
» Les infractions à la paix seront punies de la manière suivante :
» L'homicide recevra la mort, s'il est prouvé par les informations qu'il la mérite réellement. Dans le cas contraire, il sera chassé du pays et sujet à la poursuite de Monseigneur de Liège. Les amis et les parents de la victime n'entreprendront aucune guerre à ce propos, sous peine de bannissement.
» Quiconque privera quelqu'un d'un membre devra perdre ce même membre. Si le coupable échappe, il sera banni du diocèse et soumis à la poursuite de Monseigneur de Liége pendant un espace de vingt ou de quarante années; au bout de ce terme, il aura seulement satisfait à la justice de l'évêque, et pour rentrer dans le pays, il devra également satisfaire à celle du seigneur particulier du lieu où le crime aura été commis.
» Pour ce qui concerne les offenses ou autres injures, le plaignant pourra avoir recours à la loi du pays dans le délai fixé, ou s'adresser au tribunal des douze, institué par la présente paix , et dont les membres, nommés à vie et choisis par moitié parmi les Awans et les Waroux, seront juges de tous les différends qui s'élèveront désormais entre les descendants de Raes de Dammartin. »
Catégories : Traité de paix | 1335 | Histoire de Liège
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