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Les Fourberies de Scapin
Les Fourberies de Scapin Frontispice de la première édition de 1671
Auteur Molière Genre comédie Pays d'origine France Date de la 1re représentation 24 mai 1671 Metteur en scène Molière Lieu de la 1re représentation Théâtre du Palais Royal Les Fourberies de Scapin est une comédie de Molière en 3 actes (comportant respectivement 5, 8, et 13 scènes) et en prose, créée au Théâtre de la salle du Palais Royal le 24 mai 1671.
Venant juste après les créations de pièces plus sombres comme Tartuffe ou Dom Juan, Molière revient à la comédie fortement empreinte de comédie italienne. Le spectacle n'obtient pas alors un grand succès public. Nicolas Boileau lui reproche son côté populaire et Fénelon l'exagération des caractères.
Sommaire
Résumé
En l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave, fils d’Argante et Léandre, fils de Géronte, se sont épris l’un de Hyacinte, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser , le second de la « jeune Égyptienne » Zerbinette.
Au retour d’Argante, Octave, très inquiet de la réaction paternelle à l’annonce de son union et, de plus, fort à court d’argent, implore l'aide de Scapin, valet de Léandre. Mais cet « habile ouvrier de ressorts et d’intrigues » ne parvient pourtant pas à faire fléchir le vieillard.
Argante répète à Géronte la nouvelle qu’il tient d’une indiscrétion de Scapin : Léandre a commis une grave erreur. Aussi le jeune homme, fort mal accueilli par son père, corrige vertement le valet pour sa trahison. Mais il quitte bientôt son ressentiment pour le supplier de lui venir en aide : il lui faut payer une rançon pour Zerbinette s’il ne veut pas la voir enlevée par les Égyptiens.
Par de hardis stratagèmes, l’inventif Scapin ne tarde pas à extorquer la somme aux deux vieillards. Mais Scapin entend encore se venger de Géronte qui l’a desservi auprès de Léandre. Aussi lui fait-il croire qu’un prétendu frère de Hyacinte est à sa poursuite, résolu à lui ôter la vie pour le punir de vouloir faire rompre le mariage. Afin de le soustraire à ce danger, Scapin cache sa victime dans un sac, et lui donne de violents coups, feignant l'impossibilité pour lui de laisser le frère vérifier si personne n'y est caché ... Le coupable aurait cher payé ses fourberies si une double reconnaissance n'eût révélé en Hyacinte la fille perdue de Géronte, et en Zerbinette celle d’Argante.
Scapin qui simule sa mort par suite d’un accident, demande le pardon des vieillards.
Les personnages
Personnages des Fourberies de Scapin Personnage Lien aux autres personnages Scapin (le personnage vient de la Commedia dell'arte, Scapino qui était lui-même fourbe) Valet de Léandre, fourbe Sylvestre Valet d'Octave Octave Fils d'Argante et amant de Hyacinte. Léandre (personnage utilisé dans de nombreuses pièces de Molière notamment le Médecin malgré lui) Fils de Géronte et amant de Zerbinette Hyacinte Fille de Géronte et amante d'Octave Zerbinette Une Égyptienne, reconnue fille d'Argante et amante de Léandre Argante Père d'Octave et de Zerbinette Géronte Père de Léandre et de Hyacinte Nérine Nourrice de Hyacinte Carle Fourbe Résumé scène par scène
Acte I
- Scène 1 : Octave,qui s'est marié sans le consentement de son père, apprend par Sylvestre que son père est de retour et veut le marier à une des filles de Géronte .
- Scène 2 : Octave raconte à Scapin qu'en l'absence de son père, il s'est marié à Hyacinte, et que son ami Léandre, fils de Géronte, est tombé amoureux d'une jeune Égyptienne, Zerbinette.
- Scène 3 : Hyacinte et Octave implorent Scapin de leur venir en aide. Scapin accepte.
- Scène 4 : seul face à Argante, Scapin défend la cause d'Octave. Mais Argante reste déterminé à annuler le mariage.
- Scène 5 : Scapin expose à Sylvestre son plan. Sylvestre devra se déguiser en « spadassin ».
Acte II
- Scène 1 : Géronte apprend d'Argante que son propre fils, Léandre, s'est mal conduit.
- Scène 2 : Géronte rencontre son fils Léandre qui se défend maladroitement.
- Scène 3 : Léandre insistant pour qu'il avoue son crime, Scapin avoue trois fourberies, mais se déclare innocent de ce dont on l'accuse.
- Scène 4 : Carle annonce à Léandre qu'il doit verser une rançon pour ne pas perdre Zerbinette. Désespéré, Léandre implore alors l'aide de Scapin.
- Scène 5 : Scapin commence par Argante. Il invente un frère de Hyacinte, spadassin, qui n'accepterait de voir le mariage de sa sœur annulé que si on lui offre deux cents pistoles. Argante refuse.
- Scène 6 : arrive le spadassin en personne - Sylvestre déguisé. Argante donne les deux cents pistoles.
- Scène 7 : Scapin s'attaque alors à Géronte. Il lui raconte que son fils vient d'être enlevé par des Turcs, qui ne le restitueront que contre une rançon de cinq cents écus. Géronte finit par céder.
- Scène 8 : Scapin retrouve Octave et Léandre et leur annonce qu'il a accompli sa mission.
Acte III
- Scène 1 : Zerbinette et Hyacinte discutent sur la condition des femmes, mais Scapin se sépare du groupe pour aller goûter le plaisir de sa vengeance.
- Scène 2 : Scapin suggère à Géronte d'échapper à la fureur du spadassin en se cachant dans un sac. Le valet roue de coups son maître, mais, celui-ci découvrant la traîtrise, il doit s'enfuir.
- Scène 3 : Zerbinette raconte à Géronte, dont elle ignore l'identité, comment Scapin lui a volé son argent.
- Scène 4 : Sylvestre révèle à Zerbinette l'identité de l'homme à qui elle vient de parler.
- Scène 5 : Un peu après Géronte, Argante exprime son intention de se venger des fourberies dont il a été victime.
- Scène 6 : Argante et Géronte réaffirment leur ressentiment. Aux tourments de Géronte s'ajoute la crainte que sa fille n'ait péri dans un naufrage.
- Scène 7 : Nérine, la nourrice de Hyacinte, explique à Géronte que, sous la pression des événements, elle vient de marier la jeune fille à … Octave !
- Scène 8 : Sylvestre informe Scapin des derniers développements de la situation et le met en garde.
- Scène 9 : Géronte se réjouit de retrouver sa fille.
- Scène 10: Argante explique à Octave que la fille de Géronte qu'on voulait lui faire épouser n'est autre que Hyacinte. Mais Géronte continue de s'opposer au mariage de Léandre avec Zerbinette.
- Scène 11 : Argante reconnaît en Zerbinette sa propre fille grâce à un bracelet qu'elle porte depuis son enfance et qui lui vient de ses parents.
- Scène 12 : Carle annonce que Scapin vient d'être victime d'un accident mortel.
- Scène 13 : C'est en fait une nouvelle fourberie qui permet au valet d'arracher le pardon à Argante et Géronte.
Postérité
De cette œuvre est passée non seulement à la postérité, mais encore dans le langage populaire, la réplique : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? » (la galère turque où Léandre est retenu prisonnier), que l’on retrouve jusque dans l'expression triviale « Quelle galère ! ». Pour les contemporains, cette phrase avait un sel tout particulier puisqu'il s'agissait d'une moquerie à peine déguisée à l'endroit du "Père Vincent" (connu aujourd'hui sous le nom de Saint Vincent-de-Paul), proche des jansénistes, prêtre catholique français renommé pour sa charité, qu'il exerça notamment auprès des galériens - dont il était aumônier. La référence à « qu'allait-il faire dans cette galère », au-delà du fait que le père Vincent était aumonier des galériens, se référait surtout aux conditions rocambolesques de la capture du Père Vincent, encore jeune, par les pirates en méditerranée, et par les conditions ensuite de son évasion... histoire que les contemporains, dont Molière, avaient peine à croire.[réf. nécessaire]
Autres représentations
- Les Fourberies de Scapin de Jean Kerchbron à la télévision en 1965
- Les Fourberies de Scapin de Roger Coggio au cinéma en 1980
Lien externe
Toutes les représentations des Fourberies aux XVIIe et XVIIIe siècles sur le site CÉSAR
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